Journal l'Humanité

Rubrique International
Article paru dans l'édition du 18 janvier 2007.

 

Monde
L’état d’urgence perdure au Bangladesh

Dacca . Les législatives du 22 janvier ont été repoussées après les émeutes, comme le demandait l’opposition. Mais l’appel à l’armée fait craindre un maintien du pays sous l’éteignoir.

Moins d’une semaine après avoir décrété l’état d’urgence et - repoussé les élections législatives qui devaient se tenir le 22 janvier, le nouveau - gouvernement intérimaire du Bangladesh a demandé à - l’armée, déployée depuis la semaine dernière dans le pays, de rester dans les rues en attendant l’organisation des élections. « Le gouvernement a décidé de conserver les forces armées comme appui à l’administration civile aussi longtemps que nécessaire pendant l’état d’urgence », a déclaré Abdullah Al Shahin, au nom du gouvernement.

Jeudi dernier, le président bangladais, Lajuddin - Ahmed, qui avait été nommé chef du gouvernement intérimaire, avait instauré l’état d’urgence et décidé de - reporter un scrutin que - l’opposition boycottait. La ligue Awami estimait que les listes électorales avaient été « gonflées » de plus de 14 millions d’électeurs fantômes. La crise politique, qui couvait depuis début octobre, s’était transformée en véritables affrontements de rue : 35 personnes avaient été tuées et des milliers d’autres blessées dans des violences entre manifestants et forces policières.

C’est l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Bangladesh, Fakhruddin Ahmed, considéré comme politiquement neutre, qui a été nommé à la tête du gouvernement intérimaire chargé d’organiser les législatives aussi vite que possible. Pour ce faire, il doit négocier avec les partis politiques bangladais, la Ligue Awami de Cheikh Hasina - fer de lance de l’opposition - et sa rivale Khaleda Zia, dirigeante du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), au pouvoir jusqu’en octobre 2006. La ligue, puissante alliance d’opposition au Bangladesh, est en fin de compte revenue sur sa décision de ne pas participer aux élections législatives.

D. B.

 

 
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