A quelques jours du référendum constitutionnel au Venezuela, plus de 100.000
personnes ont manifesté jeudi dans les rues de Caracas pour protester contre
les réformes proposées par le président Hugo Chavez, dont la possibilité pour
le chef de l'Etat de briguer un nombre illimité de mandats.
Les manifestants, équipés de sifflets et de pancartes, étaient vêtus de
bleu, la couleur choisie par l'opposition au président socialiste, et ont
défilé sur le boulevard Bolivar, dans la capitale.
Les autorités n'ont fourni aucune estimation de la participation, mais le
responsable de l'opposition Leopoldo Lopez a déclaré
qu'environ 160.000 personnes s'étaient rassemblées. Il s'agit d'une des plus
importantes manifestations organisées par les anti-Chavez
depuis plusieurs années.
Le rassemblement marquait la fin de la campagne de l'opposition, alors que
le référendum aura lieu dimanche. Vendredi, le président Chavez devrait
mobiliser ses partisans pour une manifestation en faveur de ses réformes
constitutionnelles.
Celles-ci prévoient la possibilité pour le président d'effectuer un nombre
illimité de mandats, qui seraient prolongés de six à sept ans. Parmi les 69
amendements à la Constitution figurent également des dispositions pour créer
des formes de propriété collective, la suppression de l'indépendance de la
Banque centrale, la nomination directe de responsables provinciaux et
municipaux par le président, ou encore la possibilité pour les autorités de
détenir des suspects sans accusation durant l'état d'urgence.
Chavez souligne que ses réformes ne sont pas destinées à lui procurer plus
de pouvoir, mais à amorcer l'avènement d'un Etat socialiste et à augmenter la
participation des citoyens dans les affaires publiques, notamment par le biais
de conseils locaux.
Plusieurs manifestations, pour et contre les réformes, ont eu lieu ces
derniers jours au Venezuela, dont certaines se sont soldées par des violences.
Lundi, un homme a été abattu alors qu'il tentait de traverser un secteur occupé
par des manifestants, près de la ville de Valencia. Le président Chavez a
imputé les coups de feu à des éléments violents issus de l'opposition. AP
mgh/v72/v827
07-11-30