PISCO (AFP) - La colère grondait toujours samedi soir au Pérou chez les dizaines de milliers de sinistrés vivant encore dans les rues depuis le séisme de mercredi, alors que le président Alan Garcia menace de décréter le couvre-feu et a envoyé l'armée pour mettre fin aux pillages.
Visiblement mécontent face aux pillages de camions, de commerces et de maisons, le chef de l'Etat a menacé samedi de décréter le couvre-feu dans les régions sinistrées de Ica, Pisco et Chincha si les incidents continuaient.
Les autorités ont décidé d'envoyer 600 militaires en renfort des 400 déjà sur place dans la zone côtière au sud de Lima ainsi qu'un millier de policiers qui devraient se trouver rapidement dans la zone sinistrée.
Vêtu d'un blouson de cuir noir et d'une casquette, M. Garcia a assuré qu'il rétablirait l'ordre "coûte que coûte".
Les forces armées et la police vont patrouiller ensemble avec ordre de réprimer "avec énergie" le moindre pillage, a annoncé samedi soir un communiqué gouvernemental. Les forces de l'ordre assureront donc la sécurité des villes sinistrées mais aussi contrôleront les routes d'accès protégeant ainsi les camions d'aide alimentaire.
Dans la région de Pisco, Ica et Chincha, frappée très durement par le séisme de mercredi, les incidents se sont multipliés ces derniers jours.
Des sinistrés auxquels se mêlent des bandes de voleurs ont commencé à piller des petits marchés et à attaquer des camions chargés de vivres et d'eau, ainsi que plusieurs postes de secours d'urgence.
A Pisco, des habitants armés de fusils et de bâtons ont dû repousser des voleurs qui s'en prenaient aux commerces ou aux maisons en tirant en l'air, a constaté un journaliste de l'AFP.
La tension est forte parmi les habitants qui expriment leurs sentiments de désespoir et d'abandon: "Nous vivons dehors, pensez aux enfants" lance Antonio, "Nous avons besoin de tout et l'aide n'arrive pas !".
A Pisco, l'aide humanitaire arrive dans les foyers des dizaines de milliers de sinistrés de Pisco mais au compte-goutte et parfois dans des conditions cahotiques.
"Beaucoup de gens n'ont pas reçu d'aide", selon Susana Arroyo de la fédération internationale de la Croix-rouge.
Les secouristes accéléraient samedi soir les recherches dans la crainte d'une épidémie à cause de la décomposition des cadavres. Quarante corps seraient encore coincés sous les ruines de l'église de Pisco qui s'est écroulée alors que le curé célébrait la messe des défunts.
Le risque de maladies infctieuses est latent pour des milliers de sinistrés, a reconnu le ministre de la Santé, Carlos Vallejos.
Les autorités ont décidé d'accélérer les procédures administratives et d'enterrer le plus vite possible les cadavres encore dans les rues. Des cercueils vont être distribués gratuitement aux familles des victimes.
Malgré une température hivernale de quelques degrés, la plupart des 200.000 sinistrés ont passé leur quatrième nuit dans les rues d'Ica, de Pisco, de Chincha et Canete, assis par terre ou sur des chaises, enroulés dans des couvertures ou sous des bâches de fortune.
A Pisco, les sauveteurs continuent à sortir des corps de sous les décombres tandis que non loin de là des habitants creusent des tombes.
Des répliques continuent à se faire sentir dans la zone côtière provoquant des scènes de panique chez les habitants, qui se ruent en dehors des maisons.
Le dernier bilan provisoire s'élève à plus de 500 morts et 2.000 blessés mais l'on ignore toujours le nombre des disparus.
Un peu partout, les secouristes travaillent encore dans l'urgence et sortent des corps des décombres, mais les chances de retrouver des survivants s'amenuisent.
L'aide internationale continue à arriver à l'aéroport de Lima.
La distribution, dans la zone sinistrée, est toujours trop lente par manque de moyens matériels. Un hélicoptère de la marine transportant des couvertures et de l'eau s'est écrasé vendredi sans faire de victime.
L'Union européenne a doublé son aide à deux millions d'euros.
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