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Pérou: peu d'espoir de retrouver des survivants, l'armée patrouille

Par Marc BURLEIGH AFP - Lundi 20 août, 21h40

PISCO (AFP) - Dans les ruines de Pisco, dans le sud du Pérou, les pelleteuses ont pour rôle essentiel d'extraire des corps des décombres et de creuser des tombes, les sauveteurs n'ayant quasiment plus d'espoir de retrouver des survivants après le séisme qui a fait au moins 540 morts le 15 août.

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"Les chances de récupérer quelqu'un de vivant (dans les décombres) sont à peu près nulles", a confié à l'AFP Jorge Molina, un chef local des pompiers qui travaille dans l'église effondrée de Pisco.

Les autorités ont annoncé que les recherches pour retrouver des survivants et des corps se poursuivraient encore deux jours.

Les services de santé ont commencé des fumigations dans les ruines pour éviter des épidémies car les secouristes estiment que 150 cadavres en décomposition se trouveraient encore sous les décombres.

La destruction du système d'égouts et les ordures qui s'entassent dans les rues inquiètent aussi les services médicaux.

Cinq jours après le tremblement de terre, les sinistrés dorment encore dans les rues, ne disposant que de deux litres d'eau par famille de six, a constaté une équipe française de pompiers.

"Les gens dorment encore dans la rue sous des bâches fixées par des piquets (...) il y a encore de gros besoins", explique à l'AFP le capitaine Michel Laturque de l'ONG française Dasud62 (Détachement d'aides et de secours d'urgence).

La Défense civile a déclaré lundi à l'AFP que le dernier bilan provisoire établi à 12H00 GMT s'élevait à 540 morts et un millier de blessés. Plus de 170.000 personnes sont sinistrées et 35.000 habitations ont été détruites dans les villes de Pisco, d'Ica, de Chincha et de Canete, au sud de Lima.

Craignant des désordres, les autorités ont organisé sous la protection de l'armée des points de distribution de vivres, d'eau et de médicaments provoquant d'énormes files d'attente notamment sur la place d'armes de Pisco, une ville détruite à 70%.

Cependant des répliques continuent à secouer la zone sinistrée jusqu'à Lima. Plus de 500 répliques se sont d'ores et déjà produites depuis le sinistre, indique l'Institut de géophysique du Pérou (IGP).

A Pisco, militaires et policiers fortement armés, ont positionné lundi deux engins blindés munis de mitrailleuses pour empêcher les pillages. Ces forces de l'ordre, dont les effectifs atteignent actuellement 1.400 soldats et un millier de policiers, ont pour mission de réprimer "avec énergie" le moindre pillage, d'après un communiqué gouvernemental.

Un peu partout, des bulldozers déblaient sans relâche les ruines des maisons effondrées. Les engins dégagent les décombres de l'église San Clemente où 150 personnes sont mortes écrasées lorsque le bâtiment s'est écroulé alors que le curé disait une messe pour un défunt.

Cette église blanche et ocre, de style colonial, dont il ne reste que les tours, s'est transformée en un symbole pour les habitants de Pisco. Son curé a été sauvé miraculeusement ainsi qu'un bébé et les pompiers ont aussi sorti des décombres les statues intactes de Jésus et de la Sainte Vierge sous les applaudissements des habitants de ce pays très catholique.

"La réalité, c'est que la ville devra être redessinée et remodelée", indique Julio Siesquen Lozada, un ingénieur de la Défense civile. "Cette ville ne sera plus jamais ce qu'elle a été", ajoute-t-il.

Le gouvernement a promis 2.000 dollars par famille pour reconstruire les maisons, une somme qui paraît insuffisante pour nombre des habitants de ce quartier pauvre.

Le Vatican a annoncé lundi une aide de 200.000 dollars pour les victimes du séisme.

Le Brésil, le Mexique, l'Argentine, la France, les Etats-Unis, l'Espagne, le Venezuela figurent parmi les pays qui ont envoyé une aide humanitaire avec des vivres et des médicaments.

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