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Bamenda : Le calme après la tempête |
DOUALA - 18 OCTOBRE 2007 © Michel Ferdinand, Mutations |
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Les émeutes sanglantes de mardi dernier, étaient au centre d’une rencontre entre le préfet et les ‘‘moto-taximen’’. |
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Les rues de Bamenda, hier mercredi, 17 octobre 2007, étaient assez encombrées. Des taxis ont circulé comme d’habitude. Il y avait même des bouchons à certains endroits, dus notamment au mauvais état de la chaussée. Mais, dans cette affluence, on a noté la faible implication des ‘‘moto-taximen’’. Les engins à deux roues n’étaient pas nombreux dans les artères de la ville de Bamenda. Juste quelques-uns qui essayaient de transporter des usagers d’un point à l’autre. C’est que les séquelles des émeutes de mardi dernier, étaient encore présentes dans les esprits. On se souvient que dans la matinée du 16 octobre 2007, deux conducteurs de moto ont été mortellement atteints, suite à une confrontation entre des policiers et des ‘‘benskineurs’’ en furie.
D’après témoignages concordants, lundi dernier, vers 20h, des ‘‘moto-taximen’’ rentraient de Bafut, près de Bamenda, où ils ont assisté à un enterrement. Ils étaient en cortège. La première vague a franchi le poste de contrôle de la police, situé entre les villages Bafut et Mankon. A son tour, Marc Douho Ngwafong, 21 ans, a été empêché de traverser ladite barrière. Puisqu’un policier a posé une herse sur la chaussée. Un instrument ayant crevé la roue avant de la moto de M. Douho. Ce dernier s’est retrouvé dans les caniveaux, grièvement blessé. Il est d’ailleurs interné à l’hôpital Saint Mary Soledad à Bamenda.
Altercation
Ces collègues ont voulu protester contre le comportement des policiers, en barricadant les rues de Bamenda. La police est intervenue pour interpeller sept d’entre eux, qui ont été gardés à vue dans une cellule du Groupement mobil d’intervention (Gmi N° 6) à Bamenda. La tension est montée dans le camp des conducteurs de moto, lesquels conducteurs ont voulu faire entendre leur voix. Le 16 octobre dernier, les conducteurs de moto ont entamé une marche vers la sous-préfecture de Bamenda. Sans suite. Les manifestants sont descendus vers le local du Gmi N° 6 pour faire libérer leurs collègues. C’est à ce moment que l’irréparable est arrivé. Devant l’immeuble du Gmi, situé au quartier Ntarinkon, les émeutiers ont projeté des cailloux sur un Pick-up de la police. Ils ont blessé un policier à la tête. Les hommes au béret noir se sont fâchés. Et ont lancé des gaz lacrymogènes: "J’ai entendu des détonations et le gaz a envahi l’espace. Je n’ai pas suivi de coups de feu", raconte un témoin. Toujours est-il que deux individus ont été mortellement atteints. Il s’agit de Simon Ambé et Patrick Nché Tabong, 24 ans, conducteurs de moto dans la même ville. Ils ont été froidement abattus par des policiers. Le premier a été mortellement blessé dans le dos, alors que le second a été atteint à la tête.
Les manifestants s’en sont pris aux kiosques de la police. L’un a été brûlé et l’autre a été saccagé. Dans la soirée, une frange des émeutiers attendait non loin du Gmi, surtout que la dépouille de Patrick Nché traînait encore par-là. Informé de la situation, le premier adjoint préfectoral de la Mezam, Simon Sombé, est descendu sur les lieux, après avoir rendu visite à Marc Douho. Simon Sombé s’est concerté avec les autorités policières de Bamenda. Ce qui a abouti à la libération des gardés à vue. Le lendemain, 17 octobre 2007, le préfet de la Mezam, Jules Marcellin Ndjaga, a présidé une réunion avec les représentants des ‘‘benskineurs’’ pour apaiser les tensions. Le préfet a regretté "ce qui est arrivé". Tout en précisant que c’est la conséquence d’une incompréhension entre policiers et conducteurs de moto. Parallèlement, le même jour, le Chairman du Social Democratic Front (Sdf), John Fru Ndi, a échangé avec le gouverneur du Nord-Ouest, Issa Koumpa, pour condamner la sortie musclée de la police.
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