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Deux morts à Bamenda[Bamenda - Cameroun] - 17-10-2007 (Donat SUFFO) La révolte et le changement viendront de la rue au Cameroun. Le nombre grandissant de manifestations de protestation en dit long sur la détermination du “ Cameroun d’en bas ”. Le ras-le-bol des populations est à chaque fois réprimé dans la douleur ou le sang
Septembre-Octobre 2007: le Cameroun de la répression policière
Ils revendiquent bruyamment (par le jet des pierres et l’arrêt de la circulation) des motos confisquées par les agents de la Communauté urbaine de Yaoundé. Les forces de sécurité n’hésitent pas ramener l’ordre par de grands moyens. Ils tabassent les manifestants. De nombreux blessés. Et peut-être des morts plus tard. Le 17 septembre, Abong-Mbang emboîte le pas à Yaoundé. La population organise une marche de protestation suite aux coupures intempestives d’eau et d’électricité. La marche tourne à l’émeute sanglante. Deux morts et plusieurs blessés sont enregistrés. Yaoundé reprend le témoin le 5 octobre 2007.
Suite à une casse nocturne de leurs comptoirs, les commerçants du marché Mokolo descendent dans la rue. Ils rencontrent la police sur leur passage. Et patatras ! Deux morts sur le carreau. Plusieurs blessés. A Douala, la manifestation est tuée dans l’œuf suite à la casse des comptoirs par la Communauté urbaine de Douala. La frondeuse a décidé de mettre la pédale douce. Normal, les pouvoirs publics ferment les yeux sur d’autres dossiers explosifs. Le cas du permis de conduire boudé par les conducteurs de motos- taxis.
Ils avaient jusqu’à septembre pour passer le permis de conduire. Mais, personne n’a rien fait. Et le préfet du Wouri (auteur de cette mesure) ne lève pas le petit doigt. Bamenda a donc pris le relais de Yaoundé et Abong-Mbang. Et, une fois de plus, des Camerounais sont tombés. Les policiers en sont des bourreaux. A cette allure, il y a à craindre que tout le pays passe sous les fourches caudines de cette force de sécurité formée pour tuer. Et pour cause, des manifestations ne manqueront pas dans un pays de plus en plus incapable de satisfaire les besoins élémentaires de ses habitants. Par Donat SUFFO
Deux morts dans un affrontement entre policiers et motos-taximen Un mouvement d’humeur des conducteurs de moto taxi se transforme en émeute.
Il s’en tire avec des hématomes aux mains, aux pieds, à la face et à la tête. Il est défiguré. Rencontré à l’hôpital St. Mary Soledad, où il est actuellement interné, Marc Douho Ngouafong raconte les circonstances de l’accident avec beaucoup de peine : “ un père de notre quartier était décédé et nous sommes allés l’inhumer à Bafut. Nous rentrions en cortège sur Bamenda. Les autres avaient déjà traversé le contrôle. Lorsque mon tour est arrivé, je me suis retrouvé brusquement sur la herse, posée sur la route par des policiers du Gmi n° 6. Cette herse a perforé la roue avant de ma moto. Et comme j’étais en allure, je me suis débattu pour atterrir au trottoir, conscient du fait qu’en chutant sur la chaussée, je devais m’en tirer avec beaucoup de blessures ”.
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