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Emeutes à Kumba: Ecole morte à Kumba |
KUMBA - 13 NOVEMBRE 2007 © Roland TSAPI, Le Messager |
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La ville est restée calme hier. Les élèves ne sont pas allés en classe. Le Sed appelle la ville au calme. |
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Les établissements scolaires de la ville de Kumba sont restés vides toute la journée de lundi 12 novembre 2007. Les élèves sont resrés à la maison par crainte des violences. “ Je n’ai pas voulu courir le risque de laisser mes enfants sortir. Avec l’ambiance qu’il y a dehors, on ne sait jamais. Un élève est déjà mort, et ceux qui sont à l’hôpital ne sont pas hors de danger ”, se justifie une dame, enseignante de profession. “ Je suis professeur au lycée, mais je n’ai pas daigné sortir ”, insiste-t-elle.
Seuls les élèves de Saint Francis College ont suivi les cours dans la journée. Pour une raison : “ tous nos élèves sont internes, et habitent dans le campus. Mais les autres établissements ont suspendu les cours momentanément ”, explique un membre du corps administratif du collège.
Les autres activités se sont déroulées normalement. “ Les taximen ”, les conducteurs de motos et les commerçants ont vaqué à leurs occupations. On a tout de même noté une forte présence de la police anti-émeute. Dans les conversations, on pouvait également sentir la rage des populations, déterminées à en finir avec ce qu’elles appellent “ les errements ” des autorités.
Dans les hôpitaux, la situation des malades est “ stable ”, selon l’expression d’un médecin ; mais les victimes n’ont pas les soins appropriés, faute de moyens. A en croire le surveillant général du Cameroon college of arts and science (Ccas), l’élève Tchambanu Derrick, transféré à l’hôpital général, de Douala est le plus dans le besoin. L’institution sanitaire demanderait plus de 400 000 Fcfa pour les soins
Le Sed en sapeur pompier
Dans la même journée, les réunions se sont succédé à la salle de conférence de l’ex-commune urbaine de Kumba. La première a eu lieu dans la matinée, présidée par le préfet de la Mémé Abath Zangwala Magloire. Très brève, selon les participants ; elle a permis au préfet de reconnaître qu’il y avait eu “ erreur ”, et que l’intention des forces de l’ordre n’était pas de tuer les élèves. Il aurait, toujours selon un participant, indexé le délégué départemental des enseignements secondaires comme principal responsable des tristes évènements. Ce dernier n’aurait pas, à en croire les propos rapportés du préfet, été prompt dans la résolution du problème d’électricité posé par les élèves. Mais d’aucuns tiennent pour seul responsable le patron du département. Selon ces derniers, le problème d’électricité était résolu au moment des faits, et les revendications portaient plutôt sur la libération des élèves détenus. Et c’est le préfet qui avait le dernier mot.
Dans l’après-midi, le Secrétaire d’Etat à la défense, chargé de la gendarmerie, Jean Baptiste Bokam, a présidé une autre rencontre. Il a commencé par présenter ses condoléances et compassion aux familles de la victime, avant d’appeler au dialogue : “ chaque fois que nous avons un problème, nous devons le résoudre par le dialogue, je condamne la violence ”. Pour lui, les parents sont entièrement responsables des violences perpétrées par les enfants dans la rue. Il rappelle que les forces de l’ordre ne sont pas là pour combattre les populations, et vice-versa. “ Les deux entités doivent plutôt travailler main dans la main ”. Par la suite, il a rendu une visite aux malades internés à l’hôpital, où il a donné une somme d’argent dont le montant n’a pas été dévoilé, pour assister les blessés. En réaction au discours du Sed, un patriarche de la ville lui a demandé de conseiller aux administrateurs “ un examen de conscience pour devenir sage. Car, qui tue par l’épée périra par l’épée. ”
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