vendredi 9 novembre 2007
Les affrontements entre les forces de l’ordre et les populations de la localité de Kumba dans le Sud-ouest du Cameroun, ont fait vendredi, un mort et une dizaine de blessés, dont deux personnes grièvement atteintes, a appris APA de sources médicales.
« Nos services ont effectivement reçu un mort et des blessés, dont deux personnes qui se trouvent dans un état assez critique », a confirmé le personnel médical du service des urgences de l’hôpital départemental de Kumba.
Depuis quarante huit heures, la ville de Kumba connaît une vive tension, suite aux manifestations initiées par les élèves du lycée technique et ceux du lycée classique de Kumba pour protester contre d’interminables coupures d’électricité.
Les élèves qui ont été rejoints dans leur mouvement par les populations riveraines avaient érigé les barricades jeudi et vendredi sur la route Buéa-Kumba, perturbant les activités dans les deux villes.
« La situation a dégénéré vendredi soir, lorsque les forces de l’ordre ont voulu déloger les manifestants qui bloquaient la route », ont insisté des témoins.
Il s’en est suivi des échanges violents entre les forces de l’ordre et les manifestants, et c’est dans cette situation confuse que la police anti émeute aurait fait usage de l’arme à feu, tuant un manifestant.
Le préfet de Kumba, Magloire Zangbwalla, qui a confirmé le décès d’une personne, a reconnu que la situation était tendue, même s’il a insisté sur des dispositions déjà prises pour circonscrire le mouvement.
Au commissariat central de la sécurité publique de Kumba, la police soutient n’avoir pas tiré sur les manifestants, reconnaissanr toutefois avoir tiré en l’air pour disperser les manifestants.
La police dit également avoir agit en légitime défense, accusant les manifestants de s’être attaqués « aux symboles de la République », notamment des édifices de sécurité.
Les coupures prolongées d’électricité sont à la base de nombreux soulèvements populaires au Cameroun.
Le dernier en date remonte à deux mois, lorsque les élèves du lycée d’Abong-Mbang à l’Est, s’étaient soulevés contre ces interminables coupures d’énergie de AES SONEL, la firme américano-camerounaise chargée de la production de l’électricité, trois personnes avaient trouvé la mort au cours des affrontements dont deux élèves tués par balles.
MBOG/mn/APA
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