Des pneus incendiés à Buea Road quarter, juste à l’entrée de la ville de Kumba, des carcasses de vieux véhicules brulés en pleine chaussée… tout ceci sous haute surveillance des forces de l’ordre. Les commerces et magasins fermés, la circulation quasiment interrompue sur toutes les principales artères du centre –ville, des centaines de manifestants déchaînés, apparemment prêts à en découdre et à quelques mètres plus loin de l’entrée principale du lycée technique de Kumba, des éléments des Forces de l’ordre en alerte extrêmement attentifs. Un tableau de la situation qui donne froid dans le dos.
Autant dire que tous les ingrédients étaient réunis hier, dans la matinée, pour qu’une émeute éclate dans la ville de Kumba. La tension, en tout cas, n’était pas à la manifestation de soutien mais plutôt à une manifestation de désapprobation contre les coupures intempestives de courant électriques dans la ville de « K’Town ». Les incidents ont fait plusieurs blessés du fait de la violence de la foule.
Selon les témoignages recueillis sur le terrain, l’origine de cette montée de tension se trouverait dans l’incapacité de l’Aes Sonel à entretenir les installations électriques à l’origine des nombreuses coupures prolongées d’électricité. Hier, ce sont les élèves du Lycée technique de Kumba rejoint par la population locale qui étaient dans la rue.
“Non seulement le montant des factures est inaccessible pour des populations en situation de précarité parce que variant entre 300 et 700.000 FCFA, mais voilà que la ville est toujours dans le noir depuis quelques temps”, explique ainsi un manifestant qui ne décolère pas. Ce d’autant plus que notre interlocuteur, soupçonne le laxisme des autorités locales.
Une dame qui dit avoir fait le rang toute la journée du mardi devant l’unique guichet opérationnel de l’Aes Sonel situé à Up Station Quarter, sous un soleil de plomb, pour régler sa facture alors qu’elle utilise quasiment une lampe tempête depuis que l’or blanc est devenu la perle rare dans cette localité. Elle, pointe un doigt accusateur vers l’Aes Sonel. “On nous a toujours dit que le problème sera résolu dans un bref délai, c’est devenue la même chanson ”, s’indigne-t-elle.
Ce qui pourrait laisser penser que la révolte contre l’Aes Sonel pourrait cacher d’autres malaises sociaux qui expliquant, en partie, la forte mobilisation d’hier. Une mobilisation dont le top départ été donné devant le Lycée technique de Kumba et qui a été particulièrement impressionnante tout le long de Buea road, bloquant ainsi la nationale reliant Buea à Kumba, devenue quasiment impraticable depuis quelques mois.
L’on peut regretter cependant qu’en l’absence des responsables locaux de la société de distribution de l’électricité, aucun agent n’ait daigné nous éclairer sur l’opération tant décriée. Les locaux étaient déserts et les téléphones portables désespérément muets. Autre inquiétude également, de sources dignes de foi, cette manifestation pourrait être reconduite demain. .
Le préfet de Kumba, Magloire Zangbwalla, depuis hier ne cesse de multiplier les appels au calme. Il a déclaré au micro de la CRTV Buéa que les mesures sont en train d’être prises pour permettre le rétablissement de l’électricité dans les meilleurs délais. Une démarche qui, apparemment, est en train de porter ses fruits. D’autant qu’au moment où nous mettions sous presse, la situation était redevenue normale même s’il est vrai que les forces de l’ordre venus en renfort des localités voisines n’ont pas toujours regagné leur caserne..
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