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Sénégal
Dakar, champ de bataille
La presse sénégalaise estimait jeudi que les manifestations de mercredi à Dakar, les plus violentes depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdoulaye Wade en 2000, constituaient l'expression d'un ras-le-bol des franges les plus démunies de la population.
"Dakar à feu et à sang", "Emeutes d'une rare intensité", "Baptême du feu de Wade", "Une folle journée d'émeutes jamais vues": les titres des journaux privés mettaient en exergue, photos à l'appui, l'ambiance d'insurrection urbaine qui a gagné les rues de la capitale mercredi après-midi.

"Attention, la chienlit menace", a averti Walfadjiri, relevant que "c'est la première fois depuis l'alternance politique (en 2000) que (...) des évènements d'une telle ampleur sont signalés sur l'espace public".

Sud Quotidien estimait que "le spectacle vécu hier (renvoyait) au souvenir des années de braise 1988-1989", théâtre de violentes protestations populaires contre l'ancien régime socialiste.

Selon le journal, ce "dialogue du ventre" traduit l'"absence des moyens de survie" pour ces marchands ambulants chassés des trottoirs de la capitale sénégalaise il y a une semaine, sur ordre du chef de l'Etat.

Cette mesure qui les prive de tout revenu a mis le feu aux poudres mercredi à Dakar, où plusieurs centaines de vendeurs ambulants ont violemment protesté, rejoints par des groupes de jeunes.
Les manifestants ont allumé des feux à l'aide de pneus, poubelles et étals en bois, endommagé des véhicules et des bâtiments publics.

"Plus qu'un avertissement", assurait Le Matin, expliquant que "la bombe sociale a tonné hier".
"Comment peut-on soustraire à quelqu'un son gagne-pain sans au préalable lui donner une alternative plausible" dans un pays où le secteur informel génère la quasi-totalité des emplois, s'interrogeait l'éditorialiste du journal.

"Dakar a été transformé en vaste camp de bataille", relevait de son côté Le Populaire, notant les "dommages collatéraux inestimables" avec la fermeture de la quasi-totalité des commerces dans le centre-ville.

Dans un édito au vitriol, Walfadjiri a dénoncé l'incapacité des autorités et des services de renseignements à prévoir "des évènements qui dépassent le cadre d'une simple action revendicative" et qui constituent "l'expression d'un ras le bol généralisé tout doit sorti des bas-fonds de la société".
Selon Le Quotidien, "le contexte social est tel que les populations traînent avec elles des urgences de survie à satisfaire".

"Face à cela, le pouvoir ne peut à la fois +judiciariser+ l'immigration clandestine, traquer les vendeurs à la sauvette (...) et espérer gouverner dans la tranquillité", assure le journal.

Publié le 22 novembre 2007.



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