Exploitations minières de Kédougou :
Les jeunes de la zone exigent leur implication, l’Etat tempère L’Etat ne veut pas revivre les émeutes provoquées par les marchands ambulants. Il a vite répondu aux doléances des jeunes de vingt-quatre villages de la Communauté rurale de Khossanto qui avaient bloqué l’accès à la base-vie de la Société Sabodala Mining Company (Smc). C’était pour dénoncer les modalités de mise en œuvre des conventions liant l’Etat aux compagnies minières installées dans la zone.
Le dimanche 25 novembre 2007, les jeunes de vingt-quatre villages de la Communauté rurale de Khossanto, dans la région de Tambacounda, ont bloqué l’accès à la base-vie de la Société Sabodala Mining Company (Smc). C’était pour dénoncer les modalités de mise en œuvre des conventions liant l’Etat aux compagnies minières installées dans la zone. Concrètement, il s’agit du retard enregistré dans la mise en œuvre, par les compagnies minières, du Programme social minier au profit des populations. Ils ont aussi fustigé les modalités de recrutement des travailleurs par les compagnies minières. Des opérations qui ne profitent pas réellement aux populations locales, notamment les jeunes, alors que des ressortissants d’autres localités et même des expatriés sont facilement recrutés par les compagnies. Subsidiairement, ces jeunes demandaient aussi à ce que quatre agents contractuels de la Société Smc soient relevés de leur fonction.
A ces doléances, le ministre des Mines et de l’Industrie, dans un communiqué de presse, a révélé que le programme social minier va connaître immédiatement un début d’exécution dans chaque localité par la mise en œuvre d’un programme intérimaire où chaque village proposera un investissement prioritaire distrait du programme social minier. Concernant la demande subsidiaire des jeunes de Khossanto, il a fait savoir que l’Etat ne peut s’ingérer dans la gestion du personnel des compagnies. Il a également rappelé que l’exploitation minière doit se faire conformément aux orientations données par le président de la République, Me Abdoulaye Wade, selon lesquelles toute exploitation de ressources minières doit se faire au bénéfice des populations locales et dans le respect de leurs intérêts. Dans son document, Me Madické Niang rappelle que les dispositions des conventions minières, tout en reconnaissant la nécessité pour les compagnies de tirer profit de l’exploitation minière, ont institué un dispositif qui, bien appliqué, consacre un équilibre parfait entre la rentabilité des projets miniers et les intérêts des populations.
La mission que le ministre a envoyée sur place, dirigée par son directeur de cabinet et comprenant le directeur des Mines et de la Géologie et les ingénieurs chargés du suivi des opérations minières dans cette localité, a aussi annoncé aux jeunes que le programme social minier, dont l’élaboration a été confiée à un comité présidé par le gouverneur de Tambacounda, a fait l’objet d’un premier rapport dont le dépôt est attendu cette semaine auprès du ministre chargé des Mines. La mission a également proposé au ministre des Mines et de l’Industrie de présider la cérémonie de restitution et de validation de ce programme à Kédougou durant le mois de décembre 2007.
Le ministre informe que c’est après des discussions franches et ouvertes entre les compagnies et les populations représentées par les jeunes et tous les chefs de village concernés, en présence de la mission du ministère des Mines et de l’Industrie, qu’il compte instruire une mission d’inspection au niveau de la zone couvrant les périmètres accordés, aux fins d’exploitation et d’exploration de l’or au plus tard dans la semaine prochaine. A l’en croire, cette mission aura tout pouvoir d’investigation sur les conditions de recrutement et de travail dans les compagnies minières titulaires de permis d’exploitation ou d’exploration de l’or dans la Communauté rurale de Khossanto.
Ibrahima DIAW
|