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Asie-Pacifique

Pakistan: le président déchu de la Cour suprême appelle à la résistance

AP | 06.11.2007 | 14:07

En plein état d'urgence, le président limogé de la Cour suprême pakistanaise appelle à résister à la "dictature" de Pervez Musharraf. Au deuxième jour d'émeutes, le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry a demandé mardi à ses compatriotes de "se sacrifier" pour défendre la Constitution et combattre le coup de force du général-président.

"Rendez-vous dans chaque recoin du Pakistan et portez le message selon lequel le temps est venu de se sacrifier", a lancé le juge Chaudhry, limogé de la présidence de la Cour suprême pour cause d'indépendance d'esprit.

"N'ayez pas peur. Dieu nous aidera et le jour viendra où on aura vraiment une Constitution suprême et plus de dictature pour longtemps", a ajouté le juge Chaudhry, placé de fait en résidence surveillée à Islamabad, la capitale pakistanaise, depuis l'instauration samedi soir de l'état d'urgence dans le pays.

Le juge Chaudhry s'adressait par téléphone portable à une vingtaine d'avocats rassemblés au siège de l'Association du Barreau d'Islamabad, alors que 200 avocats protestaient devant le bâtiment contre l'imposition de l'état d'urgence et la suspension de la Constitution, aux cris de "Musharraf est un criminel", "Nous n'accepterons pas les uniformes ni les balles". Juste après l'appel lancé par l'ancien juge suprême, une partie des lignes de téléphones mobiles ont été coupées pendant plusieurs heures dans la capitale.

L'appel à la résistance a été lancé par le juge Chaudhry alors que le pays a connu mardi de nouvelles scènes d'émeutes pour la deuxième journée consécutive. A Multan, dans le centre du Pakistan, des centaines de policiers sont intervenus à coups de matraque pour empêcher un millier d'avocats de quitter leur tribunal pour aller manifester dans les rues en violation de l'état d'urgence. Les manifestants ont lancé des pierres et des briques sur les forces de l'ordre. Les affrontements ont fait trois blessés dans chaque camp

L'imposition de l'état d'urgence a permis au président Musharraf de suspendre la Constitution, de limoger des juges, notamment de la Cour suprême, considérés trop indépendants, d'accroître la mainmise du pouvoir sur les médias et d'accorder de larges pouvoirs aux forces de l'ordre pour réprimer les manifestations de rue et toute autre forme d'opposition. En outre, le gouvernement a laissé entendre que les élections législatives prévues en janvier prochain pourraient être repoussées d'un an.

En trois jours, des milliers d'opposants ont été raflés et jetés en prison, notamment des sympathisants des anciens Premiers ministres Nawaz Sharif et Benazir Bhutto. Cette dernière, rentrée le mois dernier au Pakistan après huit ans d'exil, est arrivée mardi à Islamabad en provenance de la ville de Karachi.

Lundi, les Etats-Unis, premiers fournisseurs d'aide du Pakistan, ont haussé le ton envers leur allié. Le président George W. Bush est lui-même monté au créneau pour appeler son homologue Pervez Musharraf à organiser des élections législatives et à quitter la tête de l'armée "dès que possible". Washington ne peut toutefois pas se permettre de rompre toute relation avec Islamabad, dont la coopération est indispensable aux Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme. AP

 

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