LAHORE (AFP) - L'ancienne star du cricket Imran Khan, qui dirige un petit parti d'opposition pakistanais, a été arrêté par des policiers mercredi à Lahore (est) au moment où il sortait de la clandestinité pour participer à une manifestation, au 11e jour de l'état d'urgence , a indiqué la police.
"Il est pour l'heure en détention dans les locaux de la police, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt, qui lui a été officiellement signifié", a déclaré à l'AFP un officier supérieur de la police de Lahore, Khalid Batti.
"Nous allons le placer en détention en résidence surveillée", a-t-il ajouté.
Arrêté avant de pouvoir prendre la parole, Imran Khan a déclaré vouloir lancer un mouvement de contestation étudiante. "Je voulais me rendre à la police en public. Mon objectif était de lancer un mouvement étudiant", a-t-il expliqué, interrogé par téléphone.
"Le mandat prévoit une détention de 90 jours, en vertu de la loi sur le maintien de l'ordre public", a confirmé à l'AFP un autre officier de police, Rana Mansoor.
Comme son parti l'avait annoncé dès le début de la matinée, M. Khan est apparu à une manifestation hostile au président Pervez Musharraf à l'université du Pendjab à Lahore.
Mais à peine s'est-il montré que des personnes parmi les manifestants l'ont saisi et poussé à l'intérieur d'un bâtiment, selon des témoins.
Des informations contradictoires ont alors circulé, les unes affirmant qu'il s'agissait de policiers en civil ou de membres des services de renseignements, les autres qu'il s'agissait d'étudiants et de cadres de l'université qui ne voulaient pas que leur établissement serve de tribune politique.
Puis d'autres témoins l'ont vu être poussé dans une camionnette banalisée.
Des sources policières ont assuré qu'il avait été "remis aux forces de l'ordre".
Toujours à Lahore, l'ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto, devenue ces derniers jours leader de l'opposition, devrait rester assignée à résidence mercredi pour la deuxième journée consécutive, a indiqué la police qui invoque des menaces d'attentat la visant.
Mme Bhutto, qui a appelé lundi à la démission du président Pervez Musharraf pour la première fois depuis l'instauration de l'état d'urgence il y a 11 jours, a également demandé aux autres partis de l'opposition de faire front commun contre lui, notamment en boycottant les législatives prévues avant le 9 janvier si elles doivent avoir lieu sous l'état d'urgence comme l'a annoncé le général Musharraf.
Plus d'un millier de policiers encerclaient toujours mercredi la maison d'un quartier huppé de Lahore où Mme Bhutto est enfermée depuis lundi soir, a rapporté un journaliste de l'AFP.
La police, qui voulait l'empêcher par l'état d'urgence d'assister mardi à une manifestation de son parti, avait invoqué des "menaces d'attentat graves et spécifiquement dirigées contre elle", à l'appui du mandat d'arrêt à domicile de sept jours.
Benazir Bhutto avait été la cible le 18 octobre de l'attentat suicide le plus meurtrier de l'histoire du Pakistan, qui avait tué 139 personnes, pour l'essentiel des partisans de son parti rassemblés dans un énorme défilé autour de son camion blindé.
Elle devrait rester assignée à résidence au moins encore toute la journée, a assuré à l'AFP un haut responsable de la police.
Quatre services de renseignements ont rapporté la présence à Lahore d'au moins deux Egyptiens membres d'un réseau terroriste islamiste et dont la cible est Mme Bhutto ou un rassemblement de son parti, a assuré à l'AFP un haut responsable du gouvernement, sous couvert de l'anonymat.
"C'est une menace très réelle, cela aurait été prendre un risque considérable que d'autoriser leur manifestation lundi", a ajouté la première source.
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