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Pakistan: Benazir Bhutto réclame la démission de Musharraf

AFP - Mardi 13 novembre, 08h59

LAHORE (AFP) - L'ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto a réclamé mardi pour la première fois la démission du président Pervez Musharraf, dans une interview téléphonique avec la chaîne de télévision britannique Sky News TV depuis la résidence où elle est assignée à Lahore.

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"Nous affirmons que Musharraf doit partir. L'époque de la dictature est révolue", a déclaré Mme Bhutto depuis la maison d'un responsable de son parti dans la mégalopole de Lahore, qui était encerclée par la police.

Un mandat d'assignation à résidence lui a été signifié pour l'empêcher d'organiser une "longue marche" de protestation contre l'état d'urgence instauré par M. Musharraf il y a 10 jours. La résidence dans laquelle l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto est assignée à Lahore, dans l'est du Pakistan, était encerclée mardi par plus de 1.100 policiers qui l'empêchent de mener une "longue marche" contre l'état d'urgence, interdite.

La police a voulu lui remettre dans la nuit un mandat d'assignation à résidence de sept jours mais Mme Bhutto n'était "pas disponible" dans cette maison d'un responsable de son parti. Le mandat y a donc été déposé et il lui est, depuis, interdit de sortir, a expliqué à l'AFP un officier de police de Lahore, Aftab Cheema.

Les accès à la résidence étaient littéralement scellés par la police qui l'a encerclée par deux rangées de barbelés et des barrières de bois et a disposé des conteneurs aux deux extrémités de la rue y menant. Des policiers armés ont pris position derrière des sacs de sable sur des positions stratégiques. Plus de 1.100 policiers ont été déployés, selon des sources policières.Nous nous sommes assurés qu'elle ne pourrait pas quitter la maison", a expliqué à l'AFP un officier de la police de Lahore, Mohammad Abid.

Mais une proche de Mme Bhutto a assuré que l'ex-Premier ministre quitterait comme prévu la maison à 10H00 locales (05H00 GMT) pour lancer la "longue marche" de trois ou quatre jours de Lahore à Islamabad (275 km), afin de réclamer la levée de l'état d'urgence instauré il y a dix jours par le président Pervez Musharraf avant l'organisation des législatives prévues avant le 9 janvier.

La manifestation a été interdite par la police qui invoque l'interdiction des rassemblements par les dispositions de l'état d'urgence mais surtout la sécurité de Mme Bhutto et ses partisans. Lundi, la police l'a avertie qu'elle était une nouvelle fois sous la menace grave d'un attentat si elle maintenait sa "longue marche".

Mme Bhutto avait déjà été la cible, le 18 octobre, de l'attentat le plus meurtrier de l'histoire du Pakistan, qui avait tué 139 personnes, pour l'essentiel des partisans de son parti rassemblés dans un énorme défilé autour de son camion blindé après son retour au pays.

Les autorités avaient déjà empêché vendredila tenue d'un meeting du Parti du peuple pakistanais (PPP) de Mme Bhutto dans la banlieue d'Islamabad et assigné sa dirigeante à résidence pour la journée parce que, selon elles, elle faisait l'objet de "menaces précises d'attentat"."Il y a une menace d'attentat suicide, spécifiquement dirigée contre elle", a affirmé lundi à l'AFP le chef de la police de Lahore, Malik Mohammad Iqbal, parlant d'une "menace très sérieuse, imminente et des plus graves".

Mme Bhutto, ex-chef du gouvernement, est devenue l'un des leaders effectifs de l'opposition depuis qu'elle a rompu, comme elle l'a annoncé seulement lundi, des négociations entamées il y a plusieurs mois avec le général Musharraf pour un futur partage du pouvoir.

Le président américain George W. Bush a estimé par ailleurs que l'état d'urgence doit être levé au Pakistan afin de permettre la tenue d'élections "libres et justes", a déclaré lundi la Maison Blanche. Le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, doit également renoncer à son uniforme, "car le président (Bush) pense qu'on ne peut pas être à la fois président et chef des armées", a réaffirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino. Le général Musharraf a promis dimanche la tenue d'élections législatives d'ici au 9 janvier, mais a précisé que l'état d'urgence serait probablement maintenu d'ici là.

"Oui, le président (Bush) pense qu'il faut lever l'état d'urgence afin d'avoir des élections libres et justes", a dit Mme Perino.

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