NAIROBI - Un calme précaire régnait jeudi matin à Nairobi, avec les premiers tirs de gaz lacrymogènes et de canons à eau par la police contre les Kenyans qui commençaient à se rendre à la manifestation de l'opposition.
Le leader de l'opposition entend rassembler "un million" de personnes lors d'une manifestation dans la journée à dans la capitale contre les résultats de la présidentielle, un rassemblement qui pourrait entraîner de nouvelles violences. Près de 300 personnes ont déjà été tuées et 100.000 déplacées depuis le début de la crise liée à l'élection présidentielle.
Des groupes se formaient dans différentes zones de la capitale, certains brûlaient des pneus alors que des coups de feu retentissaient.
Dans la matinée, des camions transportant des policiers anti-émeute, bérets rouges armés de fusils et de bâtons, patrouillaient dans les rues de Nairobi, et des dizaines de membres des forces de sécurité encerclaient le parc Uhuru encore vide, où l'opposition appelle à manifester.
Sur un des axes principaux de la capitale kenyane, la police a lancé des gaz lacrymogènes et utilisé les canons à eau pour repousser quelque 200 personnes arrivant du bidonville de Kibera, qui brandissaient des branches et des drapeaux blanc. L'un d'entre eux, Edward Muli, 22 ans, a lancé: "Sans Raila, il n'y aura pas de paix".
Le chef de l'opposition Raila Odinga a appelé ses partisans à défiler pour protester contre la réélection du président Mwai Kibaki, qu'il juge entachée d'illégalité. Il a assuré mercredi à l'Associated Press que la manifestation, interdite par le gouvernement, était pacifique et vise à pour "communiquer avec notre peuple, leur dire d'où nous venons, où nous en sommes et où nous voulons aller".
Alors que l'ensemble de la communauté internationale se mobilisait pour tenter de mettre fin à la crise, le prix Nobel de la Paix, le Sud-Africain Desmond Tutu est parti jeudi matin pour Nairobi et devait rencontrer Odingo, a annoncé le porte-parole du chef de l'opposition Salim Lone.
La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice s'est entretenue par téléphone mercredi avec Raila Odinga et devait également parler avec Mwai Kibaki pour les exhorter à résoudre leurs différences pacifiquement, a indiqué le département d'Etat. Le porte-parole de la diplomatie américaine Sean McCormack a refusé de dire si Washington avait reconnu la victoire de Kibaki mais a fait part de ses "préoccupations" quant aux accusations de fraude électorale. AP
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