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Kenya: Odinga forcé de quitter une cérémonie visée par des lacrymogènes

AFP - Mercredi 23 janvier, 13h02

NAIROBI (AFP) - Le chef de l'opposition kényane Raila Odinga a dû quitter précipitamment mercredi à Nairobi une cérémonie funèbre visée par la police à coups de gaz lacrymogènes, a constaté une correspondante de l'AFP.

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La cérémonie était organisée en mémoire de victimes, selon l'opposition, de la répression policière lors des récentes manifestations au Kenya pour protester contre la réélection du président Mwai Kibaki le 27 décembre.

Un groupe de jeunes a défié, avec des pierres, la police qui a riposté avec des gaz lacrymogènes.

M. Odinga, arrivé officiellement deuxième de l'élection présidentielle, et des leaders de son parti, le Mouvement démocratique orange (ODM), se trouvaient sous une tente où étaient disposés une douzaine de cercueils quand les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes.

M. Odinga a quitté précipitamment les lieux en voiture.

"Le rassemblement qui était légal est devenu illégal (...). Nous avions convenu avec eux (les manifestants) qu'ils soient pacifiques, mais ils ne l'étaient pas, donc ce rassemblement qui était légal est désormais illégal", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police, Eric Kiraithe, pour justifier l'usage de la force.

Un bureau de poste à proximité du lieu de la cérémonie était en feu mercredi en début d'après-midi mais des pompiers étaient rapidement arrivés sur les lieux, a constaté la correspondante de l'AFP.

"Il s'agissait d'une manifestation pacifique pour honorer les morts et la police a commencé à tirer des balles en plastique et des gaz lacrymogènes. Maintenant, nous sommes en colère. Ces pourparlers de paix ne peuvent pas réussir", a déclaré à l'AFP un manifestant de 27 ans, Joseph.

"Les gens manifestent parce que la police était autour, jouant toujours le même jeu. Le président Kibaki devrait quitter le pouvoir", a estimé un autre manifestant, qui se présente sous le nom de Justice.

La procession funèbre avait commencé pacifiquement. Mais des manifestants ont commencé à scander des slogans contre M. Kibaki, provoquant une première réaction musclée de la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes. Les forces de l'ordre ont de nouveau eu recours à des grenades lacrymogènes plus tard dans la journée, alors que M. Odinga participait à la cérémonie.

Par ailleurs, Sept personnes ont été tuées au Kenya dans la nuit de mardi à mercredi, six dans l'ouest du pays et une à Nairobi, dans des affrontements à caractère éthnique liés à la réélection contestée du président Mwai Kibaki, a-t-on appris de source policière.

Six personnes ont été tuées et des dizaines de maisons incendiées dans le district de Nandi-sud, dans la vallée du Rift (ouest), région la plus touchée par les violences qui ensanglantent le Kenya depuis fin décembre.

"Nous avons eu des accrochages dans la zone de Nandi où ces victimes ont été signalées", a indiqué à l'AFP un haut responsable policier kényan sous couvert de l'anonymat.

Cette même source a indiqué qu'un homme avait été tué dans le bidonville de Mathare, à Nairobi, dans la nuit de mardi à mercredi.

Sept personnes ont été tuées au Kenya dans la nuit de mardi à mercredi, six dans l'ouest du Kenya et une à Nairobi, dans des affrontements à caractère éthnique liés à la réélection contestée du président Mwai Kibaki, a-t-on appris de source policière.

Six personnes ont été tuées et des dizaines de maisons incendiées dans le district de Nandi-sud, dans la vallée du Rift (ouest), région la plus touchée par les violences qui ensanglantent le Kenya depuis fin décembre.

"Nous avons eu des accrochages dans la zone de Nandi où ces victimes ont été signalées", a indiqué à l'AFP un haut responsable policier kényan sous couvert de l'anonymat.

Cette même source a indiqué qu'un homme avait été tué dans le bidonville de Mathare, à Nairobi, dans la nuit de mardi à mercredi.

L'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est arrivé mardi soir à Nairobi où il doit mener une nouvelle médiation, sous l'égide de l'Union africaine (UA), pour tenter de trouver une solution négociée à la crise post-électorale kényane.

M. Annan doit rencontrer mercredi séparément MM. Kibaki et Odinga.

Condamnant "les violations massives des droits de l'Homme commises au cours des dernières semaines" au Kenya, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a "demandé qu'une enquête approfondie soit menée en vue d'identifier les responsables de ces violations et de les traduire en justice", dans un communiqué.

Le Kenya traverse une grave crise politique depuis la réélection de M. Kibaki, entachée de fraude selon l'opposition et de nombreuses irrégularités selon des observateurs internationaux. Au moins 780 personnes ont été tuées et plus de 250.000 personnes déplacées depuis le début des violences fin décembre.

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