NAIROBI (AFP) - Le gouvernement kényan et l'opposition ont repris lundi leurs pourparlers à Nairobi pour sortir le Kenya de l'une de ses pires crises depuis l'indépendance, alors que l'ouest du pays restait tendu en raison d'opérations de police et de troubles entre communautés rivales.
Après être tombés d'accord le 1er février sur une feuille de route pour sortir de la crise, le gouvernement et l'opposition ont repris lundi leurs pourparlers dans la capitale kényane, sous l'égide de Kofi Annan, médiateur de l'Union africaine (UA).
A Nairobi, "le dialogue a repris et les deux camps ont réaffirmé leur détermination à mettre fin à la crise, avec comme priorité la fin des violences", a rapporté lundi à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable du ministère des Affaires étrangères.
Le 1er février, les deux équipes de négociateurs avaient signé une feuille de route censée mettre fin aux graves violences et à la crise humanitaire qui en découle, et régler la crise politique qui a résulté de l'élection du 27 décembre.
Les deux parties sont convenues que ces questions devaient être "réglées" dans une période de 7 à 15 jours, à partir du lancement officiel du dialogue, le 28 janvier, par M. Annan.
Depuis plus d'un mois, le Kenya est plongé dans l'une de ses pires crises depuis l'indépendance en 1963, née de la contestation par l'opposant Raila Odinga (un Luo, qui a reçu le soutien d'autres ethnies) de la réélection du président Mwai Kibaki (un Kikuyu) lors de la présidentielle du 27 décembre.
Les violences politico-ethniques ont fait plus de 1.000 morts et entre 250.000 et 300.000 déplacés.
Dans la Vallée du Rift (ouest), devenu l'épicentre des affrontements, les conflits fonciers et ethniques latents et jamais résolus par les gouvernements successifs, ont pris le pas ces dernières semaines sur les rancoeurs électorales.
L'accord sur la feuille de route n'a pas enrayé les violences meurtrières dans l'ouest du pays, où au moins 74 personnes ont été tuées depuis le 1er février dans des violences politico-ethniques et lors d'opérations de la police.
Dans le district de Molo, situé à environ 160 km au nord-ouest de Nairobi, des centaines de Kikuyus ont fui lundi leurs villages après avoir été récemment menacés par des membres de l'ethnie kalenjin, pour rejoindre Nakuru, capitale de la province de la vallée du Rift.
En outre, une vaste opération policière lancée depuis vendredi soir dans le district de Kericho (ouest), qui a provoqué la fuite de milliers de villageois, se poursuivait lundi, a-t-on appris auprès de la police.
Cette opération avait notamment été lancée pour récupérer des armes et des munitions dérobées vendredi dernier par des villageois dans la zone d'Anaimoi, près de la ville de Kericho (à environ 240 km au nord-ouest de Nairobi).
Les policiers, qui ont récupéré ces armes, sont désormais à la recherche de plusieurs centaines de munitions volées.
Le processus de médiation a en outre subi lundi un revers avec le refus du gouvernement kényan de l'aide proposée par l'homme d'affaires sud-africain Cyril Ramaphosa.
"Kofi Annan a accepté à contre-coeur le retrait de Cyril Ramaphosa de la fonction de médiateur en chef. Ce retrait est le résultat de réserves exprimées par le gouvernement", ont indiqué les services de l'ONU à Nairobi.
M. Ramaphosa, arrivé au Kenya la semaine dernière, a de son côté déclaré à la presse que "quiconque ambitionne d'être médiateur ne peut le faire que s'il bénéficie de la confiance des deux parties".
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