Les violences au Kenya à la Une de la presse française
Paris, France (PANA) – La plupart des grands titre s de la presse française parus ce jeudi consacrent une large place aux violences qui secouent le Kenya depuis l’annonce, dimanche, de la réélection controversée du président sortant Mwai Kibaki.
"Le Kenya meurtri par ses ethnies", titre le quotidien "Libération", qui estime que la réélection contestée du président Kibaki a réveillé les haines entre Luo et Kikuyu, les deux principales ethnies du pays. "Depuis la publication, dimanche, des résultats de l’élection présidentielle donnant Mwai Kibaki gagnant, des violences ont éclaté dans tout le pays pour dénoncer les fraudes électorales, faisant ressurgir le spectre d’affrontements à grande échelle", s’inquiète "Libé" dont la pleine page sur le Kenya est illustrée par la photo d’une femme fuyant les émeutes.
Les mêmes craintes sont exprimées par le quotidien catholique "La Croix", qui consacre son éditorial et deux pleines pages aux violences post-électorales au Kenya, en rappelant que plus de 300 personnes y ont déjà trouvé la mort. "L’année 2008 s’ouvre par des images de violence au Kenya (une église dans laquelle se réfugient des femmes et des enfants, des combats interethniques) … Avec la circonstance désespérante de toucher un pays que l’on pensait stable et calme, occupé à gérer une croissance vigoureuse et un tourisme prospère", déplore "La Croix".
Constatant le retour à un calme précaire dans le pays, le quotidien catholique estime que "les Eglises [sont] bien placées pour aider au dialogue politique". Pour "Le Figaro", autre grand titre de la presse quotidienne française, "l’instabilité africaine glisse d’Ouest en Est". "Les conséquences du brusque accès de fièvre pourraient être lourdes pour l’ensemble de la région des Grands Lacs", avertit "Le Figaro", qui rappelle que le Soudan, la Somalie et la partie congolaise des Grands Lacs sont déjà en proie au chaos ou à la merci des rébellions.
"Situé au centre des conflits locaux à forte dominante ethnique, le Kenya avait jusqu’à présent échappé à la spirale de la violence. La donne a changé avec la contestation du résultat des élections du 27 décembre", constate le quotidien français, propriété de l’homme d’affaires Serge Dassault. "Kenya: les deux camps s’accusent déjà de génocide", titre, de son côte, le quotidien "Aujourd’hui en France", qui estime que ce jeudi est journée test pour le pays.
"En dépit de l’interdiction du gouvernement, le chef de l’opposition et candidat malheureux à la présidentielle du 27 décembre, Raila Odinga -un Luo- a maintenu son appel à une marche pacifique à Nairobi pour dénoncer les fraudes électorales", indique "Aujourd’hui en France". Le quotidien souligne par ailleurs que "dès hier plusieurs ministres du gouvernement ont ouvertement accusé les partisans d’Odinga de perpétrer un génocide contre les membres de l’ethnie du président dans l’Ouest du pays".
S’appuyant sur l’article de son correspondant à Nairobi, "Le Monde" tente de dresser un état des lieux de la situation au Kenya, "cinq jours après les émeutes sanglantes engendrées par la contestation des élections du 27 décembre". "Un fragile retour à la normale s’ébauchait, mercredi 2 janvier, à Nairobi", témoigne le correspondant du "Monde" dont l’article est illustré par une photo de manifestants la manchette à la main et par une carte donnant la situation géographique du Kenya, en Afrique de l’Est.
"Les premiers effets de la paralysie au Kenya, point d’entrée de plusieurs pays d’Afrique orientale, se font déjà sentir. Le carburant manque dans l’Ouganda voisin, qui ne dispose d’aucun accès à la mer", poursuit "Le Monde", en évoquant les conséquences de la crise sur le Congo, le Rwanda et le Soudan.
"La paralysie du Kenya menace d’asphyxier à présent ses voisins", affirme le quotidien de référence.
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