NAIROBI (Reuters) - Le gouvernement kényan a donné son accord de principe à la création d'un poste de Premier ministre réclamée par l'opposition, ce qui incitele médiateur Kofi Annan à voir "un commencement de lumière au bout du tunnel".
"C'est plus ou moins accepté. Ce dont nous discutions maintenant ce sont les prérogatives du poste, ses responsabilités, la nature de la nomination...etc...", a expliqué Mutula Kilonzo, négociateur aux discussions présidées par l'ancien secrétaire général des Nations unies. "Ce sera une mesure intérimaire", a-t-il ajouté.
Les deux camps sont d'accord sur la nécessité de modifier certains aspects de la Constitution de 1963, parce qu'elle concentre l'essentiel des pouvoirs entre les mains du président.
"Vous êtes un demi-dieu. Cela permet l'impunité. Vous pouvez nommer n'importe qui, tout le monde, et limoger les gens à votre gré, nommer vos proches", expliquait un ancien conseiller sur la lutte contre la corruption, John Githongo, un adversaire du gouvernement, dans un discours à Londres mercredi.
L'opposition a demandé la moitié des postes ministériels ainsi que celui de Premier ministre et elle a menacé d'organiser de nouvelles manifestations si une solution politique ne se dégage pas dans un délai d'une semaine, ce qui a fait redouter de nouvelles violences post-électorales.
"Je commence à voir la lumière au bout du tunnel", a déclaré dans un communiqué Kofi Annan, qui a reçu le renfort diplomatique du nouveau président de la Commission de l'Union africaine, le Gabonais Jean Ping, arrivé jeudi à Nairobi.
"PAS DE COQUILLE VIDE"
Kofi Annan a indiqué que les délégations du gouvernement et de l'opposition devaient rendre compte à leurs dirigeants d'"une proposition commune sur la structure de gouvernement qui a été largement approuvée", avant de reprendre leurs discussions vendredi.
D'après Mutula Kilonzo, les discussions devraient s'achever "au plus tard d'ici le week-end".
Selon toute vraisemblance, un poste de Premier ministre serait confié au chef de file de l'opposition Raila Odinga, qui n'a jamais accepté la réélection de Mwai Kibaki à la présidence le 27 décembre, à l'origine d'une vague de violences qui a fait un millier de morts et 300.000 personnes déplacées.
Prié de dire si le Premier ministre disposerait de pouvoirs réels, Kilonzo a répondu: "Nous ne donnerons à personne une coquille vide."
Il a ajouté que le poste provisoire serait assorti d'une clause mettant fin à cette fonction soit lors de la dissolution du Parlement, soit lors de l'entrée en vigueur d'une nouvelle Constitution.
Ces deux dernières semaines, le pays a été relativement calme ce qui n'empêche pas l'International Crisis Group, dans un nouveau rapport publié jeudi, de juger la situation toujours très instable. "Les groupes armés continuent de mobiliser dans les deux camps", prévient-il.
Version française Nicole Dupont, Jean-Stéphane Brosse
Toute l'actualtié du Kenya
Copyright © 2008 Yahoo! Tous droits réservés.