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Le Kenya attend le résultat de la présidentielle dans un climat tendu

Par Par François AUSSEILL AFP - Dimanche 30 décembre, 12h01

NAIROBI (AFP) - Le Kenya attendait dimanche dans un climat tendu les résultats de l'élection présidentielle opposant le président Mwai Kibaki et le chef de l'opposition Raila Odinga, qui a demandé un nouveau comptage des voix, au lendemain d'émeutes à travers le pays.

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Seuls les résultats d'une vingtaine de circonscriptions restaient en suspens et la commission électorale kényane (ECK) devait annoncer dimanche qui de Mwai Kibaki ou de Raila Odinga prendra les rênes de la première économie d'Afrique de l'Est.

"L'impasse actuelle peut uniquement être résolue par un nouveau comptage national à Nairobi", en présence des médias et d'observateurs, a déclaré lors d'un point de presse M. Odinga, le visage fermé.

"Si nous perdons justement, nous accepterons les résultats. Les Kényans ne sont pas prêts à accepter une élection truquée (...) Je n'accepterai pas une telle victoire de Kibaki", a encore ajouté l'opposant, sans plus de détails.

Après avoir fait la course en tête des sondages et des premiers résultats partiels, M. Odinga, candidat auto-proclamé des plus démunis, voyait son avance fondre comme neige au soleil et ne devançait samedi soir le président sortant que de 38.000 voix, selon les derniers résultats partiels de l'ECK.

L'annonce samedi soir des derniers résultats partiels, très clairement favorables au président Kibaki, a provoqué la colère de la garde rapprochée de M. Odinga, accusant le camp présidentiel de bourrer les urnes.

Devant la tournure houleuse et pour le moins confuse de la conférence de presse, l'ECK avait décidé d'ajourner à dimanche l'annonce des résultats, promettant d'étudier dans la nuit les éventuelles irrégularités des procès-verbaux des résultats des 210 circonscriptions du pays.

Dimanche, Ngari Gituku, porte-parole du Parti de l'unité nationale (PNU) du président Kibaki, a appelé l'opposition à laisser la commission électorale finir son travail et proclamer les derniers résultats des élections générales.

Les appels au calme se multipliaient dimanche, leaders religieux, patronat et missions d'observation de l'Union européenne, du Commonwealth demandant aux candidats de raisonner leurs supporters.

La police paramilitaire était massivement déployée dimanche à Nairobi et dans les villes du pays au lendemain d'émeutes accompagnées de pillages dans plusieurs quartiers défavorisés de Nairobi et dans l'ouest du pays, notamment à Kisumu, dont est originaire le leader de l'ODM.

Barricades érigées, jets de pierres sur les forces de l'ordre, pillages de magasins se sont multipliés.

Dimanche, après une matinée relativement calme, un homme a été tué par la police à Kisumu où des émeutiers tentaient de piller des maisons et des commerces.

Au total, sept personnes ont été tuées dans le pays depuis les élections.

La police a déployé plus d'hommes "sur le terrain pour renforcer la sécurité dans le pays", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police kényane, Eric Kiraithe.

M. Kibaki a prôné la continuité de son action, mettant en avant une croissance économique moyenne de 5% depuis 2002 tandis que M. Odinga s'est engagé à améliorer les conditions de vie des plus démunis.

Un peu plus de 14 millions d'électeurs étaient appelés à désigner leur nouveau président, les 210 membres élus du parlement et 2.484 élus locaux, dans ce pays d'Afrique de l'est considéré comme un pôle de stabilité dans une région très troublée (guerre en Somalie, tensions entre l'Ethiopie et l'Erythrée).

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