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L'opposition kényane menace à nouveau de manifester

Par Daniel Wallis et Duncan Miriri Reuters - il y a 53 minutes

NAIROBI (Reuters) - L'opposition kényane a menacé mercredi de manifester à nouveau contre l'élection controversée du président Mwai Kibaki en cas d'échec, dans un délai d'une semaine, des pourparlers menés avec le gouvernement sous l'égide de Kofi Annan.

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Les protagonistes de la crise politique au Kenya ont repris leurs pourparlers pour mettre fin au blocage des institutions mais la question du partage du pouvoir continue de diviser profondément les deux camps.

Sous la pression de l'opinion publique et de la communauté internationale, Mwai Kibaki et son rival Raila Odinga ont accepté de chercher à s'entendre pour faire cesser les violences qui ont fait un millier de morts et 300.000 déplacés depuis la réélection contestée de Kibaki le 27 décembre.

Mais les deux parties sont retranchées sur leurs positions et la conclusion d'un accord durable paraît loin d'être certaine.

Le Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga réclame la création d'un poste de "super-Premier ministre" pour son chef de file, ce qui paraît peu acceptable pour le Parti de l'unité nationale (PNU) de Kibaki.

Alors que les discussions traînent en longueur, l'opposition a accusé le gouvernement de ne pas être un interlocuteur sérieux.

"L'ODM propose que le parlement soit convoqué dans le courant de la semaine prochaine pour acter les changements nécessaire de la constitution afin de mettre en oeuvre les propositions de la médiation", a déclaré le secrétaire général de l'ODM Anyang Nyongo. "Si cela ne se produit pas, l'ODM reprendra ses actions de masse pacifiques."

Les précédentes manifestations de l'opposition, interdites par les autorités, ont dégénéré en affrontements.

LA CONSTITUTION EN QUESTION

La délégation gouvernementale a rejeté les appels de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, du médiateur Kofi Annan et de plusieurs puissances occidentales à favoriser l'installation d'une "grande coalition" ou un accord de partage du pouvoir.

Mardi, Kibaki s'est dit prêt à travailler et à partager les responsabilités gouvernementales avec l'ODM mais, a-t-il ajouté, tout accord devra se conformer à l'actuelle Constitution.

Cette exigence de s'en tenir aux termes d'une charte remontant à l'ère coloniale, que tout le monde s'accorde depuis longtemps à penser qu'il faut réformer, entre en contradiction avec l'idée d'un Premier ministre aux pouvoirs élargis défendue par les partisans d'Odinga, soulignent les commentateurs.

Annan avait souhaité la conclusion d'un accord politique à la mi-février. Le délai est désormais passé mais l'ancien secrétaire général de l'Onu a juré de rester au Kenya jusqu'à ce que les pourparlers atteignent un "stade irréversible".

"Le durcissement des positions des deux parties - due à l'importance des enjeux dans l'hypothèse de la conclusion d'un accord - annonce un chemin plus long et plus tortueux vers un compromis", écrit mercredi l'éditorialiste Jackson Mwalulu dans le Daily Nation.

"Les négociateurs du PNU et de l'ODM ont jusqu'ici réussi à rendre presque impossible une tâche compliquée. Vu de l'extérieur, c'est d'abord des questions d'ego et de rivalités entre frères. Chaque camp redoute trop d'être le premier qui vacille."

Version française Jean-Stéphane Brosse

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