NAIROBI, 29 janvier (Xinhua) -- Le président kenyan,
Mwai Kibaki, a appelé mardi au calme après le meurtre d'un député de
l'opposition, qui a provoqué une escalade de violence sur l'ensemble
du territoire.
Dans une déclaration, le président Kibaki a condamné
le meurtre du député d'Embakasi, Melitus Mugabe Were, mardi, qualifiant
l'incident de "crime atroce" et appelant la population à éviter
d'établir des conclusions hâtives sur le meurtre du député.
Les autorités ont déclaré ne pas pouvoir certifier
que ce meurtre ait été commis pour des motifs politiques.
"Nous traitons (cette affaire) comme un meurtre,
mais nous n'écartons aucune hypothèse, y compris les motifs politiques.
Nous appelons tout le monde à rester calme," a déclaré le porte-parole
de la police kenyane, Eric Kiraithe.
Après l'annonce de la mort de M. Were, des foules en
colère sont descendues dans les rues de Kibera, le plus grand bidonville
du pays. Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dans les
violences.
Raila Odinga, leader du Mouvemnet démocratique
orange (ODM, opposition), qui s'est rendu au domicile du député assassiné,
a qualifié les auteurs du crime "d'ennemis d'ODM" et a montré du
doigt le gouvernement.
Les tensions se sont accrues après que la police
paramilitaire a lancé des bombes lacrymogènes sur la foule en deuille
devant la maison du défunt. Le chef de la police locale s'est néanmoins
excusé pour les actions des forces de l'ordre.
Les émeutes et les luttes inter-ethniques ont fait
plus de 800 morts depuis le mois dernier dans le pays. La vallée du Rift
est le théâtre de violences atroces depuis quelques jours.
Le gouvernement et l'opposition ont entamé
les négociations pour résoudre la crise mardi après-midi sous la
supervision de l'équipe de médiation menée par l'ancien secrétaire général
de l'ONU, Kofi Annan.