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Kenya: première séance de négociations entre les camps Kibaki et Odinga

AFP - Jeudi 31 janvier, 11h51

NAIROBI (AFP) - Les représentants du président kényan Mwai Kibaki et de son rival Raila Odinga ont entamé jeudi les négociations à Nairobi, en présence du médiateur de l'Union africaine Kofi Annan, pour trouver une issue à la crise majeure qui secoue le pays, ont constaté des journalistes.

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Cette première séance de travail, qui se tient à huis clos dans un grand hôtel de la capitale, réunit trois députés de chaque camp chargés par MM. Kibaki et Odinga de négocier en leur nom.

Les pourparlers avaient été ouverts officiellement mardi lors d'une cérémonie retransmise en direct par les télévisions kényanes.

A cette occasion, M. Annan avait estimé possible de résoudre les problèmes fondamentaux de la crise kényane "d'ici à un an" et "les problèmes politiques immédiats (...) d'ici à quatre semaines, voire plus tôt".

Pendant ce temps, un député de l'opposition, David Kimutai Too, a été tué par balles par un policier dans la banlieue d'Eldoret, dans l'ouest du pays, a annoncé la police.

"Il a été tué par un policier chargé de la circulation", a déclaré à l'AFP à Nairobi un officier de police sous couvert d'anonymat.

M. Kimutai se trouvait dans une maison "avec une femme qui est un officier de police. Il a été tué par un policier qui serait le petit ami de cette femme", a précisé cette source, qui a indiqué qu'une enquête était "en cours".

Il s'agit du deuxième député de l'ODM tué en quelques jours au Kenya., après Melitus Mugabe Were, tué par balles dans la nuit de lundi à mardi devant son domicile.

M. Odinga avait affirmé que "ses adversaires" politiques, en référence au camp du président kényan Mwai Kibaki, étaient impliqués "dans l'assassinat brutal" du député.

M. Odinga, arrivé officiellement deuxième de l'élection présidentielle, accuse le camp de M. Kibaki d'avoir fraudé aux élections du 27 décembre, dont les résultats sont entachés de graves irrégularités selon de nombreux observateurs.

Près de 1.000 personnes ont été tuées et environ 250.000 déplacées dans les violences politico-ethniques qui ont suivi l'annonce le 30 décembre de la victoire de M. Kibaki.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a déploré mercredi la poursuite des violences au Kenya et demandé aux dirigeants politiques du pays de "tout faire pour y mettre fin et pour rétablir le calme", a indiqué l'ambassadeur de Libye, Giadalla Ettalhi.

La crise politique et les graves violences au Kenya ont été abordés dès l'ouverture du sommet de l'Union africaine (UA), jeudi à Addis Abeba.

La sous-secrétaire d'Etat américaine aux affaires africaines, Jendayi Frazer, a qualifié une partie des violences au Kenya de "nettoyage ethnique".

Face aux violences meurtrières, la police kenyane a reçu l'ordre de "tirer pour tuer" les fauteurs de troubles, notamment les incendiaires, et un retour à la normale était observé mercredi dans Naivasha, en proie ces derniers jours à des affrontements entre communautés.

Réagissant à cet ordre de "tirer pour tuer", M. Odinga l'a qualifié d'"illégal" et réclamé son retrait "immédiat". "Cet ordre prouve que le gouvernement est pris d'un accès de folie meurtrière", a-t-il ajouté, lors d'une visite dans le bidonville de Kibera, bastion de l'opposition.

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