Act. 04.02.08; 09:37
Kenya: 13 morts dimanche, nouveaux pourparlers à Nairobi lundi
Les
violences se poursuivaient dimanche dans l'ouest du Kenya,
où treize personnes ont été tuées dans
la nuit, à la veille d...
Les
violences se poursuivaient dimanche dans l'ouest du Kenya,
où treize personnes ont été tuées dans
la nuit, à la veille de la reprise de pourparlers entre
le gouvernement et l'opposition à Nairobi pour trouver
une issue à la crise qui ensanglante le pays depuis un mois.
L'opposant Raila Odinga a appelé l'ONU et l'Union
africaine (UA) à envoyer des forces de maintien de la
paix au Kenya, accusant les forces de sécurité
nationales de manquer de "neutralité".
Au moins 13 personnes ont été tuées durant la
nuit de samedi à dimanche dans le district de Nyamira,
le long de la frontière séparant le territoire de
l'ethnie Kalenjin à celui des Kisii, a indiqué
à l'AFP un commandant de la police dans la région.
Cinq personnes ont été tuées par balles par la
police, et huit à la machette. Ces nouvelles victimes
portent à 70 le nombre de personnes tuées depuis vendredi.
Dans l'après-midi, des centaines de combattants
armés d'arcs et flèches, et de pierres, se sont
affrontés, alors que la police tentait d'intervenir, a
constaté un photographe de l'AFP.
Dans cette même région, à Chepilat, une
centaine de maisons et une école ont été
incendiées, et des échoppes détruites, selon
la même source qui a fait état d'affrontements
entre Kisii et Kalenjin.
Plus à l'est, dans la zone d'Anaimoi, près de la
ville de Kericho (environ 240 km au nord-ouest de Nairobi),
des milliers de villageois ont fui leurs habitations
après le lancement par la police d'une vaste
opération pour récupérer des armes
volées lors de violences.
Les troubles ont éclaté vendredi dans cette
circonscription après le meurtre, la veille, du
député de cette circonscription, David Kimutai
Too, élu du Mouvement démocratique orange (ODM,
parti de M. Odinga). Il s'agit du second meurtre d'un
député de l'opposition en quelques jours.
Plus de 1.000 personnes ont
été tuées et 250.000 à 300.000
déplacées dans les violences politico-ethniques
qui ont suivi l'annonce de la réélection,
contestée par l'opposition, du président Mwai
Kibaki fin décembre.
M. Odinga a jugé dimanche "nécessaire qu'il y
ait un déploiement de forces de maintien de la paix de
l'ONU et de l'Union africaine".
"La police a été souvent été
utilisée à mauvais escient et nous ne ne croyons
pas en la neutralité de l'armée", a-t-il
déclaré lors d'une visite dans sa ville natale,
Bondo (ouest).
M. Odinga a indiqué avoir "confiance" en la
médiation menée par l'ex-secrétaire
général de l'ONU, Kofi Annan, mais a laissé
entendre qu'il avait d'autres plans si les négociations échouaient.
"Nous avons une solution de repli", a-t-il dit, sans
donner plus de détails.
M. Odinga, arrivé officiellement deuxième, accuse
M. Kibaki d'avoir fraudé pour lui voler la victoire
lors de l'élection, dont les résultats sont
entachés de graves irrégularités, selon de
nombreux observateurs.
Les pourparlers entre négociateurs mandatés par MM.
Kibaki et Odinga, présidés par M. Annan, doivent
se poursuivre lundi. Vendredi, les deux équipes ont
signé une feuille de route censée mettre fin aux
graves violences et à la crise humanitaire qui en
découle, et régler la crise politique qui a
résulté de l'élection du 27 décembre.
Les deux parties ont convenu que ces questions devaient
être "réglées" dans une période
de 7 à 15 jours, à partir du lancement officiel du
dialogue, le 28 janvier, par M. Annan.
Samedi, M. Odinga avait fustigé les déclarations de
M. Kibaki devant l'UA à Addis Abeba qui a affirmé
que "les responsables de l'opposition avaient
déclenché une campagne de violences qui a fait
plus de 800 morts".
"Nous exhortons Kibaki à ne pas faire dérailler
les pourparlers en proférant des accusations
scandaleuses (...). Il tente de cacher le nettoyage ethnique
qui a lieu dans son arrière-cour dans le centre du
Kenya", avait-il déclaré.
Source: AFP