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Nouveaux pourparlers au Kenya sans le médiateur Ramaphosa

Par Duncan Miriri et Nick Tattersall Reuters - il y a 19 minutes

NAIROBI (Reuters) - Kofi Annan a annoncé que le gouvernement et l'opposition s'étaient mis d'accord au Kenya sur une feuille de route pour mettre fin à plus d'un mois de violences mais ses efforts ont subi un revers avec le retrait du médiateur sud-africain Cyril Ramaphosa.

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Lors d'une conférence de presse à Nairobi, l'ancien secrétaire général des Nations unies a précisé que les deux camps rivaux avaient accepté des mesures immédiates pour permettre le retour chez elles des milliers de personnes déplacées.

Ils sont également convenus d'entamer mardi des négociations en vue de sortir de l'impasse politique qui dure depuis la réélection contestée du président Mwai Kibaki le 27 décembre.

Les violences politico-ethniques qui ont suivi le scrutin ont fait 900 morts.

"Nous avons terminé notre travail sur l'ordre du jour, sur la feuille de route", a déclaré Annan, flanqué des représentants de l'opposition et du gouvernement. "Aujourd'hui, nous avons traité les questions humanitaires (...) Demain, nous commencerons à travailler sur les questions politiques", a-t-il ajouté.

Annan a souhaité la mise en place d'une commission "pour la vérité, la justice et la réconciliation", qui comprendrait des juristes kényans et étrangers.

Signe encourageant, le gouvernement a levé lundi l'interdiction de diffusion en direct des émissions radiotélévisées, imposée après l'annonce des résultats du scrutin présidentiel.

TRÊVE DANS LA REGION DE SOTIK

Dans la vallée du Rift, scène de nombreux affrontements ces derniers jours, la situation semble s'améliorer. Dans la région de Sotik, les camps rivaux ont accepté une trêve, a annoncé à Reuters le député Lorna Loboso.

Cyril Ramaphosa, homme d'affaires sud-africain désigné par Annan pour assumer une médiation dans la crise politique, s'est désisté lundi à la suite de réserves exprimées par le gouvernement kényan.

Annan a obtenu vendredi un accord en vertu duquel les deux camps opposés de la présidence et de l'opposition s'engagent à agir dans les quinze jours pour faire cesser le bain de sang.

Des responsables du gouvernement se sont plaints de ce que Ramaphosa, qui fut le principal négociateur du Congrès national africain (ANC) dans les pourparlers qui mirent fin à l'apartheid en Afrique du Sud en 1994, entretienne des relations d'affaires avec le dirigeant d'opposition Raila Odinga.

"Je pense que je dois me retirer et repartir en Afrique du Sud afin de ne pas devenir moi-même un obstacle", a déclaré Ramaphosa, tout en niant toute relation d'affaires avec l'opposition kényane.

Soulignant la difficulté de la tâche qui attend les médiateurs, Kibaki et Odinga continuent à se livrer à de vifs échanges, s'accusant mutuellement de vouloir saboter les pourparlers, sur fond d'affrontements ces derniers jours entre des groupes de jeunes partisans affiliés à l'un ou l'autre.

Kibaki estime avoir remporté dans les règles l'élection présidentielle du 27 décembre, ce que conteste Odinga, qui refuse de le reconnaître comme chef de l'Etat.

Le ministre kényan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, de retour du sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba où le Kenya a été au centre des discussions, a déclaré que l'Igad, (Autorité intergouvernementale de développement), qui regroupe plusieurs pays d'Afrique de l'Est, s'impliquerait dans les efforts pour sortir de la crise.

Mais un porte-parole de l'opposition a rejeté l'idée d'intégrer des ministres de l'Igad, y voyant une tentative du président Kibaki d'obtenir la reconnaissance des pays voisins.

Version française Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel

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