NAIROBI (Reuters) - Trois policiers kenyans ont été tués par la foule dans un bastion de l'opposition au président sortant Mwai Kibaki, à moins de deux jours du scrutin présidentiel de jeudi à l'issue incertaine.
Les violences, qui ne sont pas rares dans ce pays avant des élections, ont éclaté mardi soir dans la province de Nyanza, sur les bords du lac Victoria, d'où est originaire le chef de l'opposition, Raila Odinga.
Dix autres policiers ont été blessés.
La chaîne de télévision KTN et le Mouvement démocrate Orange (ODM) d'Odinga avaient accusé le pouvoir d'avoir transformé des policiers en agents électoraux pour se livrer à des fraudes dans les bureaux de vote.
A l'arrivée d'autocars transportant des policiers en divers points de la province de Nyanza, des foules en colère leur ont jeté des pierres, ont raconté des témoins.
"Les policiers ont été attaqués", a dit l'un d'eux. "Un agent est mort sur le coup, un deuxième lors de son transfert à l'hôpital. La mort du troisième a été constatée officiellement mercredi matin."
A Nyanza, un représentant des médias a déclaré, sous le sceau de l'anonymat, que les incidents avaient en fait coûté la vie à quatre personnes. Un responsable électoral a déclaré à Reuters, toujours à condition de ne pas être identifié, que les violences ont vraisemblablement fait neuf victimes.
Seuls deux ou trois points séparent dans les sondages d'intentions de vote le chef de l'Etat sortant, qui se représente, et son ancien allié Odinga, ce qui fait craindre des fraudes ou des violences en cas de résultat serré.
Environ 14 millions de Kenyans, sur 36 millions d'habitants, sont invités à voter jeudi pour les élections présidentielle et législatives. Les premiers résultats officiels devraient être rendus publics dans la matinée de vendredi.
Les réelles chances de victoire du candidat de l'opposition ont avivé l'intérêt des Kenyans pour le scrutin. La police a toutefois mis en garde les dirigeants politiques contre la tentation de provoquer des échauffourées entre factions.
Ces élections sont considérées par les observateurs comme un test pour la démocratie kenyane, cinq ans après le départ du président Daniel Arap Moi, au pouvoir de 1978 à 2002.
Andrew Cawthorne et Duncan Miriri, version française Jean-Loup Fiévet
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