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Kenya: la police a ordre de "tirer pour tuer" les pillards

AFP - Mercredi 30 janvier, 10h56

NAIROBI (AFP) - La police kényane a reçu l'ordre de "tirer pour tuer" les pillards, les incendiaires et les personnes portant des armes ou bloquant les routes, pour tenter d'endiguer les violences dans le pays, a déclaré mercredi à l'AFP un officier de la police kényane .

"Il y a quatre catégories de personnes qui feront face à une action dure de la police: ceux qui pillent, brûlent des maisons, portent des armes, bloquent les routes", a déclaré cet officier sous couvert d'anonymat.

"Nous avons des ordres de tirer pour tuer ces catégories de personnes si elles sont prises en flagrant délit", a-t-il ajouté.

Selon cet officier, l'ordre a été donné peu après l'ouverture formelle mardi à Nairobi de pourparlers entre le président réélu Mwai Kibaki et son rival Raila Odinga, en présence du médiateur, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.

Près de 1.000 personnes ont été tuées et environ 250.000 déplacées dans les violences politico-ethniques au Kenya qui ont suivi l'annonce le 30 décembre de la réélection du président Kibaki, accusé M. Odinga de lui avoir volé la vcitoire.

Au total, 22 personnes ont été tués depuis lundi soir dans le pays où pour la première fois, des hélicoptères de l'armée ont ouvert le feu sur des groupes rivaux à Naivasha, dans la vallée du Rift (ouest), épicentre des violences entre communautés, liées à l'élection et qui ont attisé d'anciens conflits fonciers jamais résolus depuis l'indépendance.

La crise politique et les graves violences au Kenya sont au coeur des discussions des ministres africains des Affaires étrangères qui préparent le sommet de l'Union africaine (UA), qui s'ouvre jeudi à Addis Abeba.

Le ministre kényan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, "a tenté lundi de faire comme si de rien n'était et de présenter un rapport sur la situation dans son pays, heureusement des pays se sont insurgés, comme l'Afrique du Sud, et ont demandé que la cas du Kenya soit examiné en même temps que la situation des crises et conflits en Afrique", selon un participant qui a requis l'anonymat.

"L'affaire kényane est grave et on ne peut pas juste entériner ce que veut nous présenter le régime du président Mwai Kibaki", a commenté de son côté un haut responsable de la Commission de l'UA. "Il n'y aura pas de blanc-seing donné au gouvernement durant ce sommet".

Dans les couloirs de l'UA, le Kenya est sur toutes les lèvres. "Les machettes ça fait peur, en Afrique ça rappelle des choses terribles comme le génocide au Rwanda. Il faut que les violences cessent pour que le Kenya ne bascule pas", selon le ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio, alors que son homologue éthiopien, Seyoum Mesfin, se dit "inquiet".

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