Informé vendredi passé de mon retour de Kousséri d’une manifestation initiée à Douala samedi dernier par le premier Prix Moumié du Code Monsieur Camille parfait Mboua Massok, je me rends comme tout reporter à Bépanda. Contrairement à Kousséri, Le reporter de votre journal a été molesté.
A l’entrée du stade du lycée de Bépanda Mboua Massok de rouge vêtu, le sifflet à la bouche, n’a pas eu assez de temps pour organiser un meeting de protestation contre la modification de la constitution. Il a été précédé sur les lieux par une escouade de plus de 500 gendarmes et policiers lourdement armés, munis surtout des chars lance eau et ont pris à partie les populations riveraines sans oublier les journalistes dépêchés sur les lieux afin de couvrir cet évènement
Tout le long de la route, des deux côtés, sont alignées des motos. Elles appartiennent de toute évidence aux manifestants. C’est dans cette ambiance que j’arrive sur les lieux. Je m’approche d’un policier au niveau d'un kiosque à l'angle droit de l'entrée du stade du Lycée de Bépanda, décline mon identité de journaliste européen, et demande à savoir ce qui se passe. J’ai à peine le temps de commencer la conversation. Un camion (Mami wata) de la police arrive en toute allure
L’escouade des éléments anti-émeute saute du camion, et se met à charger la foule désarmée. A l’aide des matraques et des bottes, les sbires sont décidés à montrer de quoi ils sont capables : la barbarie. Rien en effet sur les lieux ne justifiait leur présence, encore moins leurs actes. J’avais cru un instant que cette escouade venait pour contenir la population, afin qu’elle n'occupe pas la rue. Erreur. L’instinct animal était plus fort chez ces hommes en tenue.
Visiblement, la troupe avait reçu l’ordre de charger, pas d’évaluer la situation. Et ces hommes, souvent le dernier maillon d’une chaîne, ont fait le sale boulot. J’ai beau lever les mains, crier que je suis journaliste, que je ne suis militant d’aucun mouvement politique mais en vain
Quand je réussis à m’extirper, la douleur commence à me pénétrer. Ils ont confisqué mon appareil photo et puis mon dictaphone
Ils se déchaînent maintenant sur les motos rangées le long des trottoirs. Après les avoir bousculées du pied, ils cassent minutieusement, à l’aide des matraques, les rétroviseurs, les pots de phare etc. Un vrai travail de vandales. Et ça ne suffit pas. Ils usent maintenant du gaz lacrymogène, et en balancent partout. Mboua Massok, ainsi que de son fils et l’un de ses lieutenants, Aïcha, conduits vers une destination inconnue à bord d’un pick-up double cabine de la gendarmerie. Initialement annoncés dans les locaux de la légion de gendarmerie du Littoral à Bonanjo, l’on a appris, plus tard, que les trois personnes enlevées ont été déportées vers Yabassi.
Plusieurs habitants riverains du Lycée de Bépanda ont été pillés par les forces de l'ordre. Magne T., vendeuse de cigarettes en face du Lycée de Bépanda qui est venue à mon chevet sur mon lit de douleur affirme avoir été dépouillé de sa recette journalière par les forces de l'ordre. En face d’elle ajoute t-elle, un débit de boisson a été vidé de ses provisions et les bouteilles vides éparpillées ici et là.
Le simple journaliste que je suis couvrait une manifestation pacifique laquelle protestait contre la modification de la constitution. Une fois de plus, les forces de l’ordre ont prouvé par leur violence qu’ils sont capables du pire. Ils ont profité de leur descente musclée sur le terrain pour se transformer en brigand. Une honte.
David1 | Vous avez commis un grand pêché Camer.be d'avoir été présent sur le lieu de la manifestation. C'est grave car, qui vous a envoyé là bas ? C'est surement le point de vue de la police . Mais pour nous, grands lecteur de ce site, vous avez raison, grandement raison de nous fournir l'information telle quelle. Merci au courage de votre reporter qui, même sur le lit d'hopital nous a mis au parfum de ce qui s'est passé. Un jour c'est un jour. Hier c'était le kenya, le Tchad et ce n'est pas encore le bout du tunnel. Rien n'est exclu que ce soit notre tour. A tout moment maintenant, tout peux arriver. Ce n'est pas mon souhait mais, avec ce que nous vivons dans ce pays, ........ |
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