Cameroun - Emeutes de février 2008 : Le diagnostic de l’Upc

UPC : camer.beL’Union des populations du Cameroun dénonce l’inertie du gouvernement et l’insuffisance des mesures annoncées.
 
Pour la faction de l’Union des populations du Cameroun que dirige Samuel Mack Kit, la crise qu’a vécue le Cameroun il y a deux semaines est partie d’une mauvaise gestion de la grève des transporteurs suite à la hausse des prix du carburant à la pompe. En effet, alors que " le 5 février 2008 les syndicats de chauffeurs de taxi déposent un préavis de grève pour le lundi 25 février ", ce n’est que " le 21 février 2008 (que) le gouvernement tient enfin sa première réunion de concertation avec les syndicats de taxis, soit 15 jours après le dépôt du préavis… ". Pour les responsables de l’Upc, ce retard pris dans la recherche de solutions aux problèmes posés par les transporteurs explique donc le fait que "le lundi 25 février 2008, la grève a commencé avant qu’il y ait accord entre le Gouvernement et les syndicats…"

Pour l’Union des populations du Cameroun, des faits antérieurs ont concouru à l’aggravation des tensions sociales. La déclaration cite entre autre : " la déclaration du président de la République le 31 décembre 2007, affirmant sa volonté de réviser l’article 6 alinéa 2…l’opinion affichée de plusieurs forces politiques, sociales et civiles, estimant cette initiative comme inadéquate et dangereuse pour notre pays…l’interdiction dans la province du Littoral, de toute manifestation contraire à la volonté du président de la République…la fermeture des installations de la station de la station Equinoxe Tv et radio à Douala… ".

Apaisement
Pour les responsables du " parti historique " la réaction du Gouvernement a été " brutale et sans concession ". Ce qui selon eux explique le lourd bilan enregistré au cours des cinq jours d’émeutes. On estime en effet à l’Upc " le nombre de morts entre 100 et 300 ". Il y a en outre " La déclaration du président de la République, président du Rdpc (qui) a été un véritable coup de bazooka. Au lieu de paroles apaisantes attendues, on a été ahuri d’entendre plutôt un ordre de mobilisation générale contre on ne sait quel ennemi "
L’Union des populations du Cameroun dénonce par ailleurs " les arrestations arbitraires et les procès expéditifs avec des condamnations exorbitantes... "

Pour Samuel Mack Kit et les siens, " la situation reste explosive, car la déclaration du mercredi 27 février 2008 n’a pas réglé les problèmes, bien au contraire ". La situation est rendue d’autant plus délicate que " depuis la fin du mois de février 2008, un groupe de laudateurs inconscients a repris la provocation de " motions spontanées de soutien " ou de " marche de soutien " au président national ".

S’agissant des mesures annoncées le 7 mars dernier, l’Upc estime qu’ " elles vont dans le bon sens ", bien qu’elles soient "insuffisantes " dans la mesure où "les fonctionnaires demandaient 30% de revalorisation " et n’en ont obtenu que 15%. L’Upc espère par ailleurs que ces mesures " ne font pas partie d’une manœuvre politicienne en rapport avec le problème de la révision de l’article 6 alinéa 2 de la constitution ", et émet par ailleurs de voir les mesures annoncées entrer effectivement en application afin de leur éviter le sort de celles de 2006.
Pour apaiser le climat social, l’Upc énonce un ensemble de mesures dans lesquelles elle demande " l’arrêt immédiat des procès expéditifs, la libération de toutes les personnes arrêtées, la réouverture des organes de communication fermées, la renonciation à l’initiative de révision de l’article 6 alinéa 2 de la constitution de janvier 1996… ".

© Mutations : Jean Francis Belibi
Paru le 14-03-2008 09:23:39
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