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Pakistan: 10 morts dans les émeutes, un "complot", dit le Premier ministre

AFP - Jeudi 10 avril, 12h26

ISLAMABAD (AFP) - Les heurts entre partisans et adversaires du président Pervez Musharraf, qui ont fait dix morts mercredi à Karachi, dans le sud du Pakistan, sont le résultat d'un "complot" contre le nouveau gouvernement opposé au chef de l'Etat, a accusé jeudi le Premier ministre Yousaf Raza Gilani.

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La nouvelle opposition, qui a boycotté jeudi pour l'occasion la session de l'Assemblée nationale, a retourné l'accusation de "complot" contre le gouvernement de coalition issu des élections législatives du 18 février et dirigé par le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée fin décembre.

A l'issue de manifestations d'avocats pro et anti-Musharraf, des émeutiers ont incendié de nombreux véhicules et bâtiments mercredi dans le grand port et capitale économique du pays et sept avocats ont péri brûlés vifs dans un cabinet incendié, ainsi que trois personnes piégées dans les tirs croisés entre les deux camps, selon la police.

Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités des uns et des autres.

"Nous ne laisserons pas compromettre le sacrifice de Benazir Bhutto pour la démocratie par la dictature, le complot et la violence", a déclaré devant l'Assemblé nationale M. Gilani, dont le gouvernement, qui a prêté serment il y a deux semaines, est confronté pour la première fois à des violences de cette ampleur.

"Nous devons faire attention à ces procédés qui tiennent assurément du complot malfaisant", a-t-il poursuivi, se disant "convaincu qu'ils sont le fait de ceux qui ne veulent pas que la démocratie prospère".

Les avocats d'un petit parti pro-Musharraf à Karachi, le MQM, ont dit qu'ils manifestaient mercredi contre des violences perpétrées la veille contre un ancien ministre de M. Musharraf à Lahore (est) quand ils ont été attaqués par des confrères qui s'opposent au maintient dans ses fonctions du chef de l'Etat.

Les avocats anti-Musharraf ont contesté cette version des faits en accusant des éléments violents de ce parti de les avoir attaqués et d'avoir tué les huit personnes.

Une partie de la nouvelle majorité exige le départ du président dont elle conteste la régularité de la réélection le 6 octobre par le parlement sortant.

Lors de son ouverture jeudi, les partis soutenant M. Musharraf ont boycotté la session de l'Assemblée nationale pour protester contre les violences de Karachi, dénonçant eux aussi un "complot", initié, selon eux, par l'agression mardi de l'ex-Ministre de M. Musharraf et, la veille à Karachi, d'un autre cacique de l'ancienne majorité au pouvoir.

"Le Premier ministre aurait dû prendre des mesures draconiennes après ces incidents qui semblaient relever d'un complot", a déclaré Chaudhry Pervez Elahi, l'un des leaders de l'opposition et fidèle de M. Musharraf.

Dans l'après-midi de jeudi, des milliers d'avocats --la corporation à la tête de la contestation de M. Musharraf depuis un an-- manifestaient dans les grandes villes du pays, à Karachi et Lahore notamment.

"MQM assassins" ou "MQM terroristes" scandaient-ils notamment à Lahore.

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