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La Bolivie insurgée en 2003 : chronologie pour la période 2000-2002

Les citations, traduites ou non, proviennent de la chronologie Osal.
En gras dans les descriptifs, des passages signalant des situations négatives plus intenses sont repérés.
En italique, relativement à ces situations, des informations plus périphériques.




2000


Janvier       

Mercredi 12 à Cochabamba : la « Coordinaro de Defensa del Agua de la ciudad de Cochabamba » initie un blocage des routes (demandes d’annulation d’un contrat avec l’entreprise Aguas del Tunari, et des tarifs de l’eau qui ont augmenté de 100 %).

Jeudi 13 à Cochabamba : poursuite des blocages par des dizaines de paysans (la ville est coupée du reste du pays) ; des transporteurs déclarent en soutien un « paro indefinido ».

Vendredi 14 à Cochabamba : manifestation massive, meeting, poursuite des blocages et du paro ; création d’une « commission mixte de négociation » censée répondre aux revendications.
 
Février

Mercredi 2 : le président ordonne le placement de Cochabamba sous contrôle policier et militaire, suite à l’annonce de sa « prise symbolique » pour le vendredi suivant, par les habitants protestant contre la hausse des tarifs de l’eau.

Vendredi 4 à Cochabamba : mobilisation des « habitants, professeurs, professionnels et paysans », « liderados por la Coordinadora del Agua » ; affrontements de plus de 14 heures avec les flics, qui font des dizaines de blessés et d’arrestations ; aux abords de la ville, affrontements entre paysans et militaires qui barrent ses accès à une vingtaine de bus des premiers ; les flics tiennent la place du 14 Septembre et ses alentours, avant d’être encerclés par les manifestants (« Cochabamba habia sido tomada »), les détenus de la prison San Sebastián se rebellent en soutien, occupent les toits du bâtiment ; « La Coordinadora por la Defensa del Agua capitalizo el descontento popular y tomo a su cargo la lucha contra las tarifas del agua, frente al llamado del Comité Cívico de no participar en la medida de lucha. » 

Samedi 5 à Cochabamba :  « Après deux jours d’affrontements », accord partiel et « le calme revient ».

Dimanche 6 à Cochabamba : « La Coordinadora en Defensa del Agua propone fortalecer las organizaciones de base, continuar  entendiendo y discutiendo la temática del agua, y pedir cuentas a los dirigentes que han mostrado posturas "ambiguas". »

Mars  

Dimanche 26 à Cochabamba : la Coordination organise un vote de consultation à propos des revendications sur l’eau (hausse des tarifs, contrat passé avec l’entreprise précitée, révision de la loi sur l’eau).

Vendredi 31 à Cochabamba : « Una asamblea decretó paro y bloqueo de caminos en Cochabamba. Preparan la batalla final para que Aguas del Tunari se vaya de la Llajta, se congelen las tarifas y se modifique la ley 2029. La Coordinadora de Defensa del Agua pidió a la población aprovisionarse de alimentos y agua porque "la batalla final será larga". »

Avril       

Mardi 4 à Cochabamba : des étudiants caillassent les locaux du Comité Civique partisan du dialogue avec le gouvernement, tandis que la Coordination menace d’occuper les installations de l’entreprise Aguas de Tunari.
Dans le département de Chuquisaca : blocages de routes par des centaines de paysans (contre la hausse des prix des carburants, le mauvais état des chemins, et la « pauvreté croissante dans laquelle ils vivent. »).

Mercredi 5 à Cochabamba et dans sa région : poursuite des blocages de routes et du « paro regional » ; manifestation dans la ville, ou le « paro » est suivi, bien que les militaires empêchent tout blocage.
A Laja : affrontements entre paysans et militaires(qui prennent le contrôle des routes « en La Paz y Oruro ») (revendications attribuées aux paysans qui menacent de davantage de blocages : défense de leurs ressources en eau, amélioration des voies, refus de la hausse des prix des carburants, titularisation des terres).
 
Jeudi 6 à Cochabamba : répression policière et militaire contre les manifestants rassemblés sur la place du 14 Septembre, qu’ils occupent, brève arrestation des dirigeants de la Coordination.
Dans le département de La Paz : dans des zones rurales, trois rassemblements de paysans qui décident la poursuite des blocages.

Vendredi 7 à Cochabamba : nouvelle occupation, « comme jamais auparavant », de la place du 14 Septembre par des milliers de personnes, qui exigent le départ de Aguas de Tunari ; le gouvernement décrète l’état de siège (officialisé le lendemain).
A La Paz : « mutinerie » de flics qui refusent de prendre leur service (en soutien de leurs femmes en grève de la faim et pour de meilleurs salaires).
Dans légions de La Paz et Oruro : davantage de « communautés paysannes » s’associent aux blocages.

Samedi 8 à Cochabamba : des milliers de personnes dans les rues, « affrontements violents », tirs des flics, 1 mort (étudiant).
Sur la « Carretera Oruro » : intervention militaire contre les bloqueurs : 1 mort (« maestro »).

Dimanche 9 à Cochabamba : flics et militaires repliés dans leurs quartiers ; des « centaines de jeunes » occupent la place du 14 Septembre et érigent des barricades.
A Achacachi : « Affrontements graves » lors d’une opération répressive contre les blocages.

Lundi 10 à Cochabamba : annonce du départ de Aguas de Tunari ; les manifestants maintiennent les blocages jusqu’à officialisation.
A La Paz : répression d’une marche d’universitaires contre l’état de siège et pour un meilleur budget.

Mardi 11 : « Gobierno y campesinos comienzan a negociar con mediación de la iglesia. Se levantan gran parte de los bloqueos. »

Jeudi 13 : le Congrès National ratifie l’état de siège.

Vendredi 14 :  « El gobierno y los campesinos firman un acuerdo que pone fin al conflicto y a los bloqueos. El gobierno se compromete a atender en 90 días las demandas del sector. El ejercito se repliega a los cuarteles. »

Samedi 15 dans la région des Yungas : des cocaleros initient de nouveaux blocages de routes (levés deux jours plus tard suite à un accord avec le gouvernement sur l’éradication).

Lundi 17 à La Paz : affrontements entre flics et étudiants (protestant contre l’état de siège).

Jeudi 20 : le conseil des ministres approuve la levée de l’état de siège.

Mai       

Lundi 29 à El Alto : blocages d’étudiants et parents (réclament la création d’une université publique), auxquels s’ajoutent une protestation de la « Confederación de gremiales » (revendications corporatistes), auxquels s’ajoutent une mobilisation d’habitants (demandes de baisse de prix) : des manifestants commettent des destructions contre la mairie, répression policière.
       
Juillet       

Jeudi 27 à Oruro : paro encadré ; affrontements entre manifestants et militaires.

Vendredi 28 à Cochabamba : « La Coordinadora de Defensa del Agua de Cochabamba inicia una movilización por el centro de la ciudad donde se concentran cerca de 5.000 campesinos, para denunciar la total pasividad del Gobierno frente a la constante alza del nivel de vida. »

Août       

Mardi 15 à El Alto : manifestation d’étudiants et de parents ; répression policière.

Septembre       

Jeudi 7 à La Paz et El Alto : paro illimité de chauffeurs des transports publics (revendications corporatistes) ; affrontements entre flics et chauffeurs.

Lundi 18 dans les régions des Yungas et du Chapare : des cocaleros initient des blocages sur la route reliant Santa Cruz à Cochabamba, notamment pour protester contre l’éradication et l’installation de militaires.

Le mardi 19 dans les provinces andines : des paysans de la CSUTCB (de la localité de Quella Quella) bloquent plusieurs routes (« por modificaciones a la ley INRA y la anulación de la Ley de Aguas »).
Ce jour, le président Hugo Banzer forme un cabinet d’urgence (dans l’impossibilité de décréter encore l’état de siège, la Constitution ne l’autorisant qu’une fois l’an) ; flics et militaires sont cependant déployés dans les régions du « trópico cochabambino » et de l’altiplano paceño.

Mercredi 20 : « Los bloqueos llevados adelante por la CSUTCB y los productores de coca del Chapare mantienen a La Paz, Oruro, Cochabamba y Santa Cruz aisladas del resto del país. El presidente anuncia que las personas que bloqueen caminos serán detenidas por atentar contra la Constitución. »

Vendredi 22 sur la route entre La Paz et Desaguadero : blocage ; intervention des flics et militaires qui font 1 mort et 12 blessés ; après « les affrontements », dans la nuit le blocage reprend.

Lundi 25 dans le Chapare : les cocaleros décident de continuer leurs blocages, et maintiennent leurs revendications contre les camps militaires et l’éradication (même si d’autres revendications ont été acceptées).
Sept départements sur neuf sont affectés par les blocages (des cocaleros et de la CSUTCB), Cochabamba et La Paz sont isolées ; un bilan total évoque 7 morts et 18 blessés graves suite aux affrontements, (peut-être 2 de ces morts à Parotani d’après des déclarations attribuées à la Coordination d’avril, mais pas d’affrontements mentionnés dans ce lieu sinon en avril justement).
« El Gobierno accede a suspender la Ley de Aguas y a modificar los 10 artículos de la Ley INRA. La CSUTCB no levanta la protesta y exige más y mejores escuelas, nuevas postas sanitarias y titulación de sus tierras, entre otras cuestiones. »


Mardi 26 : « Dirigentes de la Coordinadora de Defensa del Agua y la Vida se reúnen con el ministro de Gobierno, que no acepta la exigencia de renuncia del prefecto del departamento. La Coordinadora anuncia que no suspenderá las medidas de presión mientras no se solucione el conflicto cocalero y campesino. »

Mercredi 27 : des paysans d'Huarina s’affrontent avec des militaires cantonnés à Chua et Tiquina : 3 morts.

Samedi 30 dans la région de Vinto, à 18 km de Cochabamba : affrontements entre paysans et militaires, 1 mort.
« La segunda jornada de diálogo entre cocaleros y el Gobierno, que se lleva a cabo en las dependencias del Arzobispado de Santa Cruz, entra en cuarto intermedio hasta el lunes. Aunque el Gobierno cedió a la petición de suspender la construcción de tres cuarteles en el Chapare, el desacuerdo alrededor de la política gubernamental de erradicación del cultivo de coca aleja las posibilidades de un acuerdo. El Gobierno advierte que si los cocaleros no dan una respuesta positiva, incrementará la presencia militar en los caminos. »
« La Coordinadora en Defensa del Agua y de la Vida de Cochabamba firma un acuerdo de intenciones con el Gobierno. En el documento, el Gobierno se compromete a reglamentar la Ley de Aguas y Alcantarillado, a retirar el proyecto de Ley de Aguas, a elaborar consensuadamente un proyecto modificatorio de la ley INRA y atender el tema de las tarifas de energía eléctrica y transporte escolar. »

Octobre       

Jeudi 5 : « Mientras avanza el diálogo de los diferentes sectores con el Gobierno, se mantienen firmes los bloqueos y los militares desisten de su intento de despejar las carreteras. »

Vendredi 6 : « Fracasa un nuevo intento de diálogo entre los cocaleros y el Gobierno. (...) El Gobierno ratifica su política de "coca cero" en el Chapare y anuncia que no dialogará si los cocaleros no levantan los bloqueos de caminos y excluyen de toda discusión el tema del cato de coca. »

Samedi 7 : Début de la levée des blocages liés à la CSUTCB.
Dans le Chapare, maintien des blocages et de leurs demandes par des cocaleros .

Mardi 10 à Shinahota : assemblée de 300 délégués des cocaleros qui maintiennent leurs revendications (« cultivo de un cato de coca por familia productora ») et la perspective de blocages à défendre contre d’éventuelles interventions répressives.

Vendredi 13 : « Las seis federaciones productoras de coca llegan a un acuerdo con el Gobierno. El convenio establece, entre otras cuestiones, que no se crearán los tres cuarteles militares en el Chapare, indemnización a las víctimas de los enfrentamientos, desarrollo integral para la región, desbloqueo de caminos y repliegue militar. En el punto central tanto los cocaleros como el gobierno mantienen sus posturas sobre la producción de coca. » ; (le lendemain le gouvernement annonce poursuivre l’éradication comme prévu).
       

(Trou dans la chronologie Osal entre le 14 octobre et le 9 novembre)
       

Novembre       

Mardi 14 à Peñas : Felipe Quispe, secrétaire général de la CSUTCB, lance le MIP, Movimiento Indígena Pachakutik. « El dirigente propone desconocer el sistema político y crear un nuevo Estado en el que los campesinos tengan el control político, económico y militar. »

Décembre       

Samedi 9 : « El Juez Instructor de Villa Tunari anuncia el procesamiento de 14 dirigentes cocaleros por el presunto secuestro y asesinato de policías y militares en la región del Chapare durante los enfrentamientos en los meses de septiembre y octubre. »




2001

     
Avril       

Mardi 3 à La Paz : manifestation de travailleurs de la santé, répression à la lacrymogène.
Dans le département de Cochabamba : marche commémorative de la « Guerre de l’eau », à l’initiative de la « Coordinadora de Defensa del Agua y de la Vida ».
Entre Oruro et La Paz : marche de clients de banques et autres entités financières qui demandent la remise de leurs dettes, répression policière à coups de matraques et de lacrymogènes.

Jeudi 5 à La Paz, Santa Cruz, Oruro, Cochabamba : dans la capitale à l’initiative de la COB, et dans les trois autres villes sans qu’on sache qui y appelle, des « travailleurs », « maestros », manifestent et organisent quelques blocages.
Le gouvernement envoie des militaires sur les principales routes interdépartementales.
 
Mercredi 11 à La Paz : marche de travailleurs de la santé, réprimée .

Jeudi 12 à Pongo : depuis le 9, marche de plus de 1 000 personnes de Cochabamba vers La Paz, à l’initiative de la COMUNAL (Coordination de mobilisation unique nationale, qui regroupe notamment la Coordination de Cochabamba, la confédération des 6 fédérations de producteurs de coca, la CSUTCB, la Confédération des Cultivateurs) ; ce jour, 600 flics répriment et arrêtent 50 personnes.
 
Samedi 14 à Japucaso, près de Caracollo : nouvelle répression de la marche de la COMUNAL (à laquelle Morales participe).

Mardi 17 près de Konani : répression contre 150 marcheurs (COMUNAL), 54 arrestations.

Vendredi 20 à Ayo Ayo : arrivée de la marche COMUNAL.
La CSUTCB devient CSUTCIOB.
Demande de démission de Banzer par l’ex-président Sánchez Losada et le MNR, et d’une « concertation de salut national ».
 
Dimanche 22 près de Calamarca : marche de la COMUNAL interceptée par les flics, 89 arrestations.

Lundi 23 à El Alto : arrivée de la marche COMUNAL rejointe par une autre marche partie des Yungas, puis se dirigent vers La Paz mais répression qui fait deux morts ; Morales et d’autres dirigeants annoncent le repli des paysans et lancent un ultimatum quant à leurs revendications (menaces de blocages sur Cochabamba).
 
Mercredi 25 dans le Chapare : des cocaleros bloquent « par surprise » la route entre Cochabamba et Santa Cruz.

Jeudi 26 dans le Chapare : poursuite du blocage (volonté de faire tomber Banzer).

Mai       

Mercredi 2 :  « La Coordinadora de Movilizaciones Única Nacional (COMUNAL), liderada por el diputado y dirigente cocalero Evo Morales, firma un convenio con el Poder Ejecutivo en el que se establece el levantamiento de los bloqueos y la retirada de las tropas policiales y militares de las carreteras del país. »

Juin     
 
Samedi 9 : blocages de plusieurs routes par des transporteurs qui s’affrontent avec les flics (blocages suspendus le lendemain).

Mercredi 13 : blocages de routes encadrés, par 3 000 cocaleros notamment originaires des Yungas : affrontements avec des militaires.

Jeudi 14 dans la région des Yungas : poursuite des affrontements entre des milliers de cocaleros et des centaines de soldats dont 200 sont contraints de quitter la zone.
A Chulumani : ce « poblado », entre autres, est « pris » par les paysans, qui prennent en otage un secrétaire de la sous-préfecture.

Vendredi 22 à Sucre : manifestation de travailleurs municipaux ; les flics tirent des lacrymogènes et il y a des affrontements.

Dimanche 24 à Sucre : suite du vendredi, répression à la lacrymogène.

Mercredi 27 dans l’Altiplano paceño : affrontements entre paysans et militaires, 1 mort.

Juillet       

Lundi 2 : « Ocho tanques de guerra del Ejército Nacional se asientan en la zona de los bloqueos campesinos. »

Lundi 9 à La Paz : 2 000 dirigeants convoqués par El Malku (Felipe Quispe) décident le maintien et le renforcement des blocages (pour empêcher l’approvisionnement de la capitale).

Dimanche 15 à Hankhoamaya (altiplano paceño) : affrontements entre paysans et militaires qui font 8 blessés par balles.

Lundi 16 dans l’« hoyada paceña » : des centaines de paysans associés à des étudiants de El Alto en bloquent les accès (« Plan Pulga »), tirs de lacrymogènes, 5 arrestations.

Dimanche 22 à La Paz : manifestation encadrée de milliers qui « prennent » le conseil municipal et le palais de justice (pour protester contre le « desafuero » du député Morales) ; répression policière : 5 blessés, 12 arrestations.

Août       
Lundi 6 : démission du président Hugo Banzer.

Septembre       

Jeudi 13 à Samusabeti : des milliers de cocaleros tentent d’envahir une base militaire, 4 arrestations.

Mercredi 26 à Loma Alta, Urkupiña, Bolívar A y B, Puerto Valle et Isinuta : les campements militaires sont encerclés par les cocaleros, tirs de lacrymogènes et de balles en caoutchouc, 1 mort.

Jeudi 27 à Loma Alta : nouvel assaut contre un camp militaire, tirs, 1 mort.

Octobre       

Mercredi 3 à Santa Cruz : répression d’une manifestation étudiante.

Vendredi 12 : « El presidente de Bolivia y Capitán General de las Fuerzas Armadas, Jorge Quiroga, pone en marcha un Plan de Seguridad Ciudadana. A partir de hoy todas las calles de las capitales estarán militarizadas. »

Lundi 15 dans le Chapare : affrontements entre cocaleros et militairesdans la zone de San Benito et aux alentours de la « Fédération Mamoré » (nom d’une rivière bolivienne de la région de Cochabamba).

Mardi 16 dans le Chapare : nouveaux affrontements entre les mêmes parties (quand les militaires interviennent contre le « siège » mené par les cocaleros depuis plus de 20 jours) : 1 mort et 2 blessés.
Mobilisation par le gouvernement de 20 000 soldats contre les blocages.

Jeudi 25 dans le Chapare : déploiement de milliers de militaires et policiers.

Novembre       

Mardi 6 à Bulo Bulo, Eterazama, Chipiriri : « Dirigés par Evo Morales », les cocaleros du Chapare exécutent le « plan de blocages "hormigas", sur les 200 km de la route entre Cochabamba et Santa Cruz ; dans les trois lieux cités, affrontements (les militaires tirent des lacrymogènes et des balles en caoutchouc).

Mercredi 7 ) Yapacaní (Santa Cruz) : blocages par des « paysans sans terre », répression policière et 20 arrestations.

Jeudi 8 à Eterazama : des cocaleros tentent de bloquer l’accès entre cette localité et la route de Santa Cruz, ils sont réprimés à coups de lacrymogènes et de balles en caoutchouc, puis s’affrontent avec les militaires dans la localité nommée, qui est encerclée.

Vendredi 9 dans la zone de Pananti : un groupe de paysans « sans terre » est attaqué par une quarantaine d’hommes armés (« lugareños », « terratenientes » = propriétaires fonciers), affrontements : 8 morts dont 1 des assaillants, 15 blessés « graves ».
Plusieurs organisations « ratifient le blocage des caminos », l’accord initial avec le gouvernement est invalidé. 

Lundi 12 à Eterazama, Chipiriri et Carrasco Tropical : répression étatique contre des tentatives de blocages dans les zones autour de ces localités.
A  Cochabamba : une marche étudiante (revendication corporatiste) est réprimée à la lacrymogène.

Mercredi 14 à Bulo Bulo : affrontements entre cocaleros et militaires, pierres contre gaz.

Jeudi 15 à Shinahota-Senda 6 (Chapare) : affrontements entre cocaleros et militaires, sur la route entre Cochabamba et Santa Cruz, tirs à balles réelles (dont des petits calibres) : 3 morts et 18 blessés.

Lundi 19 dans le Chapare : blocages intensifiés dans plusieurs lieux (Ivirgarzama, Sajta, Bulo Bulo, Shinahota, Paractito, Chijchimayu, Avispa, Villa Tunari, Tuti Mayu), répression à la lacrymogène et balles réelles.

Mardi 20 à Shinahota : répression par la FTC (Fuerza de Tarea Conjunta, militaires), 1 blessé qui meurt le 4 décembre.

Mercredi 21 : « El gobierno y los cocaleros realizan una tregua. Acuerdan llevar adelante la Cumbre de la Hoja de Coca y el Desarrollo Alternativo con participación de la Iglesia Católica a partir de la próxima semana, la indemnización para las familias de las personas fallecidas durante los enfrentamientos y agilizar los procesos judiciales de los detenidos. »
A Colcapirhua : tentative d’occupation de rue à l’appel de la Coordination pour la Défense de l’Eau, réprimée à la lacrymogène.

Jeudi 29 : paro encadré de 24 heures, par des chauffeurs, avec blocages dans plusieurs villes ; répression à la lacrymogène ; affrontements.

Décembre       

Dimanche 2 : « El presidente Quiroga, en respuesta al rechazo de los cocaleros a la propuesta del gobierno respecto del conflicto del Chapare, ratifica que continuará la erradicación de los cultivos de coca en ese lugar. Mientras tanto, miles de militares y policías custodian la zona para evitar bloqueos. »

Mercredi 12 : « En un ampliado de las seis federaciones de productores de coca en Lauca Ñ, Chapare, los cocaleros piden una tregua de navidad mientras que las fuerzas policiales y militares harán una pausa en las tareas de erradicación de coca y se replegarán casi simultáneamente con los comités de autodefensa de los cocaleros. »

Lundi 17 à Cochabamba et La Paz : des centaines de cocaleros installent des piquets, répression à la lacrymogène.

Mercredi 26 :  « El presidente Jorge Quiroga ratifica su posición de no permitir el cultivo de coca excedente ni bloqueos en la carretera que une Cochabamba y Santa Cruz. »




2002


Janvier 

Lundi 14 à La Paz : marche depuis El Alto jusqu’au centre de la capitale, de 3 000 paysans encadrés, réclamant le respect d’un accord signé l’année précédente, répression à la lacrymogène ; rupture du dialogue avec le gouvernement.

Mardi 15 à Sacaba : équipés de molotov, de dynamite, d’armes à feu, des centaines de cocaleros s’emparent du « Centro de Acopia de Coca » (acopia = approvisionnement), protestant contre la politique d’éradication, « forts affrontements avec la police ».

Mercredi 16 à Sacaba : les cocaleros tentent de s’emparer de la Direction Générale de la Coca, ils lèvent des barricades « pour combattre la police » ; 2 morts (cocaleros) tués par balles « de plomb » (plomo).

Jeudi 17 à Sacaba : à ses alentours, poursuite des affrontements entre cocaleros et flics/militaires ; 2 de ces derniers sont pris en otages et tués, l’ambulance qui les transporte est incendiée ; à ça s’ajoutent 1 mort (cocalero) et des dizaines de blessés ; « Más tarde, deciden establecer un cuarto intermedio para el inicio del diálogo. »

Samedi 19 à  Cochabamba : des flics (dont des "Dalmatas" = GES, anti-émeute) arrêtent plusieurs dirigeants cocaleros au siège de la Fédération Spéciale du Tropique de Cochabamba (Morales) ; dans le Chapare, plus d’une centaines d’autres arrestations.

Lundi 21 à Cochabamba : marche à l’appel de plusieurs organisations en soutien des cocaleros ; la police réprime à la lacrymogène et balles en caoutchouc, et occupe le siège de la Centrale ouvrière départementale.
 
Samedi 25 à La Paz : affrontements de plus de 5 heures entre manifestants (cocaleros, universitaires, commerçants, travailleurs de la COD, habitants ; cris : « Evo estamos contigo ») et flics qui tirent des gaz et des balles en caoutchouc.

Février       

Samedi 2 à Challapata (Oruro) : blocages en soutien des cocaleros et de Morales (pour la restitution de son siège de député), répression des flics et des soldats : 1 mort, 6 blessés (dont 1 meurt ensuite).

Mardi 5 : blocages dans plusieurs zones dont la route entre La Paz et Oruro, à Konani où la police réprime (blocages dans les Yungas ; entre Copacabana et Sucre).

Vendredi 7 :  « Se masifican los bloqueos en la zona del altiplano y de los Yungas. La Policía Nacional se declara en estado de emergencia. »

Lundi 11 : « Los caminos La Paz-Desaguadero, Achacachi-Sorata y los Yungas permanecen bloqueados. »
Le lendemain, concessions gouvernementales.

Jeudi 28 à Huanuni : rassemblement de plus de 2 000 habitants qui contraignent un des conseillers municipaux à signer sa démission « ante una notaria de Fé Pública ».

Mars       

Mercredi 6 à Marchacamarca : plus de 4 000 « mineurs et habitants » de Huanuni bloquent en ce lieu la route entre Oruro et Potosí, ils demandent la destitution des gestionnaires locaux corrompus ; les flics interviennent, affrontements : pierres et dynamite contre lacrymogènes et balles en caoutchouc.

Avril       

Mardi 2 à La Paz : manifestation encadrée de plusieurs secteurs (augmentation salaires), réprimée à la lacrymogène.

Jeudi 4 à La Paz : nouvelle manifestation contre le gouvernement, dite « gran cacerolazo ».

Mercredi 25 : affrontements entre paysans d’Oruro et de Potosí, différend sur des limites départementales : 1 mort, 1 séquestrée, plus de 30 blessés, 35 maisons brûlées.

Mai       

Lundi 13 : marche vers La Paz à l’initiative de la Confédération des peuples indigènes de Bolivie, appel à une Assemblée Constituante.

Juin       

Lundi 3 à El Alto : grève de bouchers qui bloquent l’accès à l’abattoir, répression à la lacrymogène.

Dimanche 30 : élections présidentielles.
      
Août       

Dimanche 4 : le congrès désigne Sánchez Lozada président.

Jeudi 8 dans les départements de Cochabamba et La Paz : des cocaleros s’affrontent aux flics/soldats, plus de 20 blessés (affrontements liés au processus d’éradication).

Lundi 19 dans la région de Santa Cruz : affrontements entre 150 paysans (« sans terre ») et flics qui interviennent pour les virer d’une hacienda qu’ils occupent.

Jeudi 29 : manifestations encadrées dans plusieurs villes notamment liées aux projets d’exportation du gaz.

Septembre       

Dimanche 8 à Chipiriri : affrontements entre cocaleros et effectifs de la FTC (militaires éradicateurs), contre une éradication, qui font 17 blessés.

Octobre       

Dimanche 6 à Ichoa (Chapare) : affrontements entre cocaleros et troupes de la FTC, 1 mort.

Mercredi 9 : « Tras la reunión sostenida con los representantes de las seis Federaciones de Cocaleros del Trópico de Cochabamba, el gobierno decide continuar con la erradicación de los cultivos de coca y ordena a los efectivos de las Fuerzas Armadas (FFAA) evitar cualquier tipo de enfrentamiento con los campesinos de la región. »
A Cochabamba : manifestation étudiante réprimée, 4 blessés, 3 arrestations.

Jeudi 17 à La Paz : « Cerca de 5 mil personas, convocadas por la Coordinadora por la Defensa del Gas, se movilizan hacia la sede del gobierno en La Paz para conmemorar los 33 años de la nacionalización del gas (...) ».

Mercredi 23 à Trinidad : manifestation de centaines de « moto-taxistas, estudientes de secundaria y universitarios » pour demander la démission d’officiels désignés comme responsables de la mort d’un étudiant 4 mois plus tôt ; les manifestants incendient les bâtiments de la Police forestière, de la Police technique judiciaire, commettent des destructions contre la « fiscalía » du district et la Cour supérieure de justice, font le siège du lieu où une cinquantaine de flics sont rassemblés ; la ville est occupée par l’armée.

Novembre       

Vendredi 15 à El Alto : marche encadrée contre le maire ; des manifestants essaient de prendre les installations de la commune, ils sont réprimés à la lacrymogène.

Décembre
    
Mardi 3 : « Los productores de coca de las seis Federaciones del Trópico de Cochabamba se declaran en estado de emergencia general y determinan no aceptar el diálogo con el gobierno. Los campesinos definen un plan de acción que incluye movilizaciones y bloqueos de caminos. »

Mardi 17 à La Paz : marche de journalistes et militants droitdelhommistes, réprimée.

Jeudi 19 : « El Congreso de la República autoriza, con una mayoría de 85 votos contra 54, el ingreso de 350 efectivos del ejército de los Estados Unidos, quienes realizaran tareas sociales entre el 1º de mayo y el 30 de agosto de 2003. »




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