KABOUL (AP) - Quelque 500 membres du clergé musulman et chefs tribaux se sont réunis dimanche dans le nord-est de l'Afghanistan pour exiger que les Etats-Unis ouvrent une enquête dans les trois jours sur les allégations de profanation du Coran dans le camp-prison américain de Guantanamo, à Cuba, selon l'un des participants.
Les informations publiées dans le magazine "Newsweek", selon lesquelles des interrogateurs de Guantanamo auraient mis le Coran dans les toilettes et tiré la chasse d'eau sur un exemplaire pour déstabiliser les suspects, ont déclenché des émeutes qui ont fait 15 morts dans des affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité ces derniers jours en Afghanistan. Nombre des 520 prisonniers de Guantanamo sont musulmans. Ils ont été arrêtés en Afghanistan et au Pakistan.
La réunion s'est tenue à Faizabad, à 190km au nord-est de la capitale, Kaboul. Une résolution appelant à la sanction de tout coupable de profanation du Coran a été adoptée, a précisé le maulawi Abdul Ouali Archad, chef des Affaires religieuses de la province du Badakhchan. Il a démenti les informations selon lesquelles les participants auraient menacé de déclarer la guerre sainte si rien n'était fait.
Par ailleurs, le chef d'une coalition de groupes islamiques radicaux, Qazi Hussain Ahmed, a affirmé dimanche que des manifestations auraient lieu au Pakistan, en Egypte, en Malaisie, en Grande-Bretagne et en Turquie le 27 mai. Le président pakistanais Pervez Musharraf, allié de Washington, a demandé l'ouverture d'une enquête sur l'affaire de Guantanamo et "une punition exemplaire" pour les éventuels coupables.
En Espagne aussi, la Commission islamique, principale organisation représentant le million de fidèles, a condamné "l'affront fait à Dieu" mais a estimé qu'une enquête américaine ne pourrait pas être impartiale. AP
st/v196-270-313