KABOUL (AP) - Quatre personnes ont été tuées et 71 autres blessées mercredi dans une manifestation anti-américaine à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan. La police a ouvert le feu sur la foule, apparemment pour tenter de contrôler les émeutiers.
En criant "Mort à l'Amérique", plusieurs centaines d'étudiants ont défilé dans les rues de cette ville située près de la frontière pakistanaise pour protester contre des actes présumés de profanation du Coran par des enquêteurs américains dans la prison de Guantanamo, à Cuba.
Des manifestants ont cassé des vitres de voitures et des vitrines de magasins, lançant également des pierres sur un convoi de soldats américains. Ces derniers ont tiré en l'air avant de quitter rapidement les lieux, a expliqué le chef des services de renseignements de la province, Sardar Shah.
Des manifestants ont aussi attaqué le consulat pakistanais, les locaux de deux agences de l'ONU et de plusieurs organisations humanitaires. Aucun étranger n'aurait toutefois été blessé.
Selon le ministère de l'Intérieur, quatre personnes ont été tuées et 71 blessées, parmi lesquels sept policiers. Il s'agissait de la plus importante manifestation anti-américaine depuis la chute du régime taliban en 2001.
Selon un responsable provincial des services de santé, Mohammed Ayoub Shinouari, la plupart des personnes blessées sont des étudiants. D'après lui, deux des morts ont été tués par balles et de nombreuses personnes ont également été blessées par balles.
L'ambassade américaine a fait savoir qu'elle était "profondément préoccupée" par ces violences, ajoutant que l'administration américaine allait enquêter sur les allégations de profanation du Coran à Guantanamo.
"Les Etats-Unis respectent le droit de tous les gens de pratiquer leur religion, et ce manque de respect à l'égard du Livre saint de toute religion est inacceptable", a déclaré le chargé d'affaires Richard Christenson.
Les manifestations ont débuté mardi, quand des manifestants ont brûlé une effigie du président américain George W. Bush, suite à des informations du magazine "Newsweek" selon lesquelles des enquêteurs de la prison de Guantanamo, à Cuba, auraient placé des Corans dans les toilettes pour décontenancer les suspects, et, au moins une fois, jeté "un Livre saint dans les toilettes". AP
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