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La population s'en prend aux relais de Bouteflika
Des édifices publics incendiés à Haïzer

De notre correspondant

Les émeutes qui se sont installées, depuis le début de la semaine, sur fond d'un ras-le-bol profond des citoyens nourri par un marasme social généralisé au niveau de la localité d'Aïn El Aloui, à l'ouest de Bouira, et le blocage de plusieurs routes à Djebahia, Guerrouma et Ath Rached, se sont propagées pour atteindre, hier, la daïra de Haïzer, 9 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Hier matin, nous étions sur les lieux lorsqu'un bus affecté dans le cadre de la solidarité nationale à l'APC a essuyé des jets de pierres à son passage au centre-ville. Un groupe de jeunes en colère érigeront des barricades de pneus en flammes sur la route principale traversant la localité avant de se diriger vers le siège de la mairie. Un véhicule de service de la commune, une Toyota, qui venait juste de garer devant l'édifice est renversé et brûlé par les jeunes émeutiers. Ces derniers investiront le siège de l'APC qui sera complètement saccagé avant d'être à son tour la proie des flammes. Le siège de la daïra, situé juste à côté, ne sera pas épargné.
Les jeunes émeutiers qui tenteront d'investir le rez-de-chaussée de la bâtisse prendront la fuite brusquement. Ils diront « avoir essuyé des coups de feu de l'intérieur de la daïra ».
Dans l'enceinte de cette dernière, le véhicule du chef de daïra, une Clio, est incendié. Les émeutiers se retireront par la suite en direction du parc communal.
Un camion Sonacome est brûlé et deux autres véhicules seront saccagés. Les jeunes émeutiers saccageront le magasin du parc. Ces émeutes qui ont éclaté vers 10 h prendront fin au début de l'après-midi. Vers 14 h, des dizaines de véhicules des brigades antiémeutes de la gendarmerie sont dépêchés de Bouira à Haïzer où elles procèderont à la fermeture de la ville, avant de se poster devant les sièges de la daïra et de la mairie sans intervenir directement. A noter que les éléments de la brigade locale et ceux des brigades antiémeutes de la police, dont l'unité régionale se trouve à Haïzer, ne sont pas intervenus durant tous les évènements.
Des jeunes impliqués dans l'émeute nous expliqueront les motifs à l'origine de leur action.
Ils parleront de problèmes sociaux et du chômage qui rongent la jeunesse de la localité. Ils accusent le maire local, un élu indépendant, de « favoritisme dans l'attribution des postes d'emploi de jeunes et du filet social » et « de ne pas se soucier des difficultés quotidiennes des citoyens de la commune ». Plus grave encore, diront ces jeunes,
« le président de l'APC est impliqué directement dans l'installation d'un comité de soutien à Bouteflika dans la commune ».
« Au lieu de régler nos problèmes, notre maire, en complicité avec le chef de daïra, a facilité la tâche à des relais du Pouvoir pour ouvrir une permanence de Boutefkika à Haïzer », nous a déclaré un jeune émeutier. Le chef de daïra est aussi mis sur la sellette ; il est accusé de faire dans la manuvre, la ségrégation et le marchandage dans l'opération d'établissement du fichier du personnel désigné pour superviser la prochaine élection. Selon les émeutiers, le responsable de la daïra « aurait écarté bon nombre de personnes dont les noms figurent sur ledit fichier depuis des années ».
« Ceux-ci ont été remplacés par des dizaines de filles dont la majorité ne réside pas au niveau de la commune », déclarent ces jeunes. Il faut signaler enfin que tous les délégués du mouvement citoyen et ceux qui se sont directement impliqués dans la protesta ces dernières années ne se sont pas mêlés aux évènement d'hier. D'ailleurs le siège de l'APC, dont les bureaux de l'état civil épargnés par les évènements du Printemps noir, a été réduit en cendres hier. Pour rappel, le climat de tension qui s'est installé depuis le début de la semaine au niveau de la wilaya de Bouira s'est déjà dégénéré samedi dernier en émeutes dans la ville d'Aïn El Aloui où un centre culturel et un véhicule de l'APC ont été incendiés. Ces émeutes avaient tourné à l'affrontement avec les brigades de la police. Le même jour les citoyens des localités de Djebahia, Guerrouma et Ath Rached avaient procédé à la fermeture des routes principales de leurs villes en protestation contre la dégradation persistante de leurs conditions de vie.
Mohamed Sadoun


Mohamed Sadoun

08-03-2004

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