Premier candidat à se produire à Tizi Ouzou
Louisa Hanoune chahutée
De notre bureau de Tizi Ouzou Premier candidat à la magistrature suprême à se produire à Tizi Ouzou, Louisa Hanoune avait du mal, hier après-midi, à maîtriser la salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri archicomble, il est vrai, mais partagée entre ses militants et sympathisants et les partisans des aârouch attachés au mot d'ordre de rejet des élections. La candidate du Parti des travailleurs a été chahutée et forcée à composer avec les jeunes qui scandaient « Ulac smah ulac ». Cependant, la première Algérienne, qui postule à un mandat présidentiel, a développé un discours soutenant que le « PT n'exerce pas une politique à géométrie variable ». A un court « plaidoyer » a vite succédé une offensive qui n'a épargné ni les aârouch, ni le RCD, ni les autonomistes. Autrement dit, Louisa Hanoune a voulu s'attaquer à toutes les forces actives en Kabylie. « Je ne suis pas responsable des événements de Kabylie. Mais je dois aussi vous dire que je suis contre la représentation régionaliste. La République ne se base par sur l'appartenance à un aârch, une tribu, une région. Au lieu de revenir à une forme d'organisation archaïque, il faut plutôt aspirer à s'organiser autour des partis », a-t-elle déclaré. Sur sa lancée, elle dira que « la 6e incidence des accords aârouch-Ouyahia est inacceptable. Elle n'est rien de plus qu'une division sur la base linguistique ». Et de conclure qu'il s'agit là d'un complot ourdi par l'étranger. Louisa Hanoune plaide néanmoins pour l'officialisation de tamazight sans référendum. Et elle décochera des flèches à l'adresse des autonomistes et du RCD. Des séparatistes viennent de demander aux Etats-Unis d'inscrire l'Algérie sur la liste des Etats voyous et d'autres militent pour la régionalisation », dira-t-elle. De la crise de Kabylie aux événements qui ont secoué le Sud algérien ces derniers mois, en passant par la décennie noire et l'investissement étranger, Louisa Hanoune « voit la main de l'étranger ». « La situation est très grave. Les Etats-Unis veulent s'ingérer dans nos affaires à travers leur projet du Grand Moyen-Orient. Et la crise du FLN est une crise d'Etat révélatrice des grands risques de guerre civile que nous encourons puisque les étrangers visent nos richesses du Sud », enchaînera-t-elle. Sur le plan économique, la première femme algérienne à se présenter à l'élection présidentielle estime que l'investissement privé, qu'il soit national ou étranger, n'est pas une solution. « Il nous faut de gros investissements publics », a-t-elle dit. Critiquant le mandat de Bouteflika, Louisa Hanoune a déclaré que « la situation ne s'est pas améliorée, les postes d'emploi dont on parle ne sont pas permanents ». La première des choses à faire, a-t-elle dit, c'est de « décréter la paix pour préserver l'intégrité de l'Algérie. Une Algérie respectueuse des droits de l'Homme, une Algérie qui traitera la question des disparus et de l'identité et qui abrogera le code de la famille ». Kamel Omar
Kamel Omar
29-03-2004

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