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Emeutes… ça flambe !

Lundi 24 janvier 2005

Par Saliha Aouès

Faut-il qu’il y ait encore des manifestations de rue qui tournent souvent à l’émeute ? Mais surtout faut-il toujours faire avec l’indifférence méprisante des pouvoirs publics. Car, apparemment ces derniers ne l’entendent que d’une seule oreille : la colère qui dégénère en casse pour se faire entendre de ces responsables préoccupés en façade aux affaires de la commune, sans ceux qui la composent, les citoyens. Des citoyens préoccupés par leur cadre de vie, laissés pour compte ; inquiets pour leur sécurité, menacée de nuit comme de jour ; angoissés pour leur quotidien truffé de cherté, d’augmentations à tout bout de champ… des augmentations propres à janvier, le mois le plus appréhendé de l’année. Et pour cette fois-ci, on n’a pas dérogé à la règle, puisqu’on a revu à la hausse le prix du carburant, les tarifs du gaz et de l’électricité après ceux de l’eau. De quoi provoquer l’ire des populations. Elles n’ont pas manqué de le démontrer à l’intérieur du pays notamment, depuis Djelfa jusqu’à Constantine, en passant par Mascara, Bouira et Guelma. Une flambée de la grogne populaire qui a touché aussi, au centre du pays, les recasés du séisme de 2003. Et comme rien ne semble avoir changé en ce début 2005 par rapport à l’actualité des années passées, l’annonce d’un mécontentement général frise les frontières du pays. Et quelle revendication plus légitime que de se chauffer en cet hiver rigoureux, dans un pays qui produit le carburant, le leitmotiv du commun des Algériens. Notamment dans les régions qui portent cette ressource naturelle dans leurs entrailles, pour lesquelles beaucoup d’Algériens s’échinent pendant des mois, y compris sous des chaleurs torrides, à extraire ces matières premières, loin de leur foyer. Et paradoxalement, ces mêmes ménages souffrent de pénuries en gaz butane, d’un déficit en courant, ne possèdent pas de gaz de ville, font les frais des conséquences des augmentations, sur le transport qui fait monter en flèche les prix des places. Les émeutes réprimées ne font qu’accentuer la colère qui gagne du terrain et du pays. Un pays où des contrées pour lesquelles on ne tarit pas d’éloges dans les fascicules destinés à la consommation touristique, sont lâchées dès qu’on parle humain par les autorités locales, toutes échelles comprises, des élus, députés ou sénateurs, issus de ces mêmes régions. Qui, lorsqu’ils sont vautrés dans la mollesse des fauteuils, à l’abri du froid et des intempéries, en oublient d’agir, tout au moins de penser au petit contribuable qui, dans son petit douar, n’a pas de quoi chauffer sa petite chaumière, faute de butane, obligé de faire la queue pour s’en débrouiller et à prix fort. Des bourgs, souvent isolés en temps de neige, donc impossible à approvisionner. Et de là à penser à un chasse-neige, à un point de vente ou de stockage, il vous faut courir. Pis, on ne lève pas le petit doigt pour appuyer, ne serait-ce que par une parole, la revendication populaire. Et advienne que pourra des deux côtés de la barrière.   

S. A. 

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