DACCA (AFP) - Une grève générale a paralysé mardi le Bangladesh à l'appel de l'opposition pour protester contre un attentat qui a fait 20 morts lors d'un meeting politique le week-end dernier.
Des incidents ont été signalés par endroits dans le pays et une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans la capitale pour avoir résisté à une intervention de la police contre une manifestation, selon la police.
D'importantes forces de police avaient été déployées pour éviter des violences au premier jour d'un mouvement décrété pour mardi et mercredi et empêcher une répétition des émeutes qui avaient directement suivi l'attentat.
La grève générale, une forme de protestation fréquente au Bangladesh, a été organisée pour protester contre l'attaque à la grenade samedi d'un meeting anti-gouvernemental du principal parti d'opposition, la Ligue Awami.
Les rues des principales villes étaient vides de voitures et les boutiques et établissements scolaires avaient fermé. La police et des unités paramilitaires patrouillaient la capitale Dacca.
Un ancien député de l'opposition et un dirigeant communiste ont été légèrement blessés dans des bousculades avec la police dans le centre de la capitale.
"Des renforts ont été appelés d'autres départements pour prévenir des violences et nous avons déployé des unités à tous les points clé de la ville", a dit le chef de la police, Bakhtiar Alam.
De nombreuses liaisons ferroviaires ont été interrompues dans le pays par des manifestants qui ont barré les voies, ont déclaré les chemins de fer.
Le grand port de Chittagong dans le sud-est était totalement paralysé, la route reliant la ville à la capitale était coupée par des manifestants et des véhicules et des pousse-pousse ont été attaqués, selon la police et des témoins.
Les raffineries et autres installations importantes étaient gardées par les forces de l'ordre.
Des milliers de personnes ont défilé à Rajshahi, dans le nord-ouest, mais aucune violence n'a été signalée.
Sylhet, dans le nord-est, et Khulna, dans le sud-ouest, étaient paralysées et des manifestations se sont déroulées sans violence, selon les premières informations de la police.
Un porte-parole de l'armée a déclaré mardi qu'une dirigeante du parti grièvement blessée dans l'attaque de samedi avait succombé à ses blessures, portant à 20 le nombre des morts.
Des dirigeants de la Ligue ont déclaré que l'attentat, qui n'a pas été revendiqué, était une tentative d'assassinat de son chef, l'ex Premier ministre Sheikh Hasina Wajed, légèrement blessée aux jambes.
La grève est la 15ème organisée par la Ligue depuis le début de l'année dans le cadre d'une campagne contre le gouvernement de Mme Khaleda Zia.
Les Etats-Unis avaient appelé lundi au calme au Bangladesh et le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, avait également condamné l'attentat.