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Bolivie: un gouvernement resserré pour affronter la crise sociale
LA PAZ (AFP) - Le président bolivien Gonzalo Sanchez de Lozada a formé un nouveau gouvernement, nettement plus resserré que le précédent qui avait démissionné en bloc la veille, pour affronter la grave crise sociale que connaît le pays et rétablir la confiance.
Celle-ci a été fortement hypothéquée par l'explosion de violence de la semaine dernière qui a fait 33 tués et près de 200 blessés, six mois seulement après l'investiture du chef de l'Etat au terme d'une élection très disputée.
Le nombre de ministères dans le nouveau gouvernement a été ramené de 18 à 13 dans le cadre des mesures destinées à réduire le train de vie de l'Etat dans le but de réduire le déficit budgétaire de 8,6% à 5% à la requête du FMI.
Huit des ministres appartenaient à l'ancienne équipe. Sept ont conservé leurs portefeuilles, notamment le ministre de la Défense, Freddy Teodivic, malgré les affrontements armés entre policiers en colère et soldats chargés de les disperser de la semaine passée à l'origine de la crise actuelle.
Des soldats, qui protégeaient le palais présidentiel, avaient ouvert le feu contre une manifestation de policiers qui protestaient contre le projet gouvernemental d'instaurer un impôt de 12,5% sur les salaires de 750.000 fonctionnaires qui allaient constituer une sérieuse ponction sur leur pouvoir d'achat déjà peu élevé.
En revanche, le ministre de l'Intérieur sortant, Alberto Gasser, ne fait pas partie de la nouvelle équipe. Il est remplacé par Yerko Kukoc, ancien préfet controversé du département de Potosi pour avoir donné l'ordre de réprimer une manifestion de mineurs en 1996 qui avait fait 11 morts.
Ministre sortant du développement soutenable Guillermo Justiciano, appartenant au même parti que le président, le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR - libéral), s'est vu confié le portefeuille de la Présidence, un poste de confiance, très sensible, qui correspond à une sorte de secrétariat politique.
Son prédécesseur Carlos Sanchez, un homme très contesté par les syndicats, l'opposition et y compris dans les propres rang du MNR, a été écarté, faisant les frais de la crise actuelle.
Le chef de l'Etat a innové en créant le poste de délégué présidentiel chargé des privatisations qui revient à Juan Carlos Virreira, ministre sortant du Commerce extérieur, et surtout membre du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR - social-démocrate), son principal allié.
Lors de son premiers mandat (1993-97), le président Sanchez de Lozada avait conduit un programme de privatisations, notamment des mines, d'une ampleur sans précédent en Bolivie.
Sur les treize ministères, sept reviennent à son parti le MNR, quatre au MIR, un à l'UCS et un à un indépendant, respectant ainsi une sorte de proportionnelle reflétant la composition de l'alliance hétéroclite, regroupant des libéraux, des sociaux-démocrates et des populistes du droite, qui constitue sa majorité parlementaire.
Dans une brève allocution, lors de la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement, Sanchez de Lozada a expliqué que ce nouveau gouvernement répond "à une organisation austère, afin d'être efficiente et efficace qui sera soumise à une évaluation mensuelle."
Pour l'opposition de gauche, la crise actuelle requiert non pas "un simple remaniement ministériel mais une véritable changement de politique qui consiste à abandonner le modèle néo-libéral" en vigueur depuis 1985. Quant à l'opposition de droite, elle réclament toujours la démission du président.
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