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Le Cambodge en délicate posture après les émeutes anti-thaïlandaises
BANGKOK (AFP) - Le ministre cambodgien des Affaires étrangères Hor Namhong est arrivé mardi à Bangkok pour une délicate mission lors de laquelle il doit présenter les excuses de Phnom Penh après les récentes émeutes anti-thaïlandaises et tenter de normaliser les relations.
Hor Namhong devait rencontrer son homologue Surakiart Sathirathai, puis le Premier ministre Thaksin Shinawatra, avant d'être reçu en audience par le roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej, auquel il doit apporter un message du roi du Cambodge Norodom Sihanouk. Le chef de la diplomatie avait indiqué à la presse être "optimiste" sur une normalisation rapide des relations bilatérales avant de quitter Phnom Penh.
Le ministre doit notamment discuter de la question des compensations que Phnom Penh est prêt à verser, après les dégâts subis mercredi dernier par l'ambassade et des compagnies de Thaïlande, qui ont été estimés par Bangkok à au moins une quarantaine de millions d'euros. A Phnom Penh, une équipe d'experts gouvernementaux thaïlandais est arrivée mardi pour dresser un état des dégâts.
Le gouvernement cambodgien a en effet maintenant la difficile tâche de restaurer son image internationale et ses relations avec Bangkok après avoir été accusé de porter une grande responsabilité dans les émeutes anti-thaïlandaises de Phnom Penh. Le ministre des Affaires étrangères Hor Namhong devrait avoir à répondre à des questions embarrassantes sur l'origine des violences et l'incapacité des autorités à y mettre fin avant que l'ambassade et des sociétés thaïlandaises aient été détruites par les flammes, pour des pertes atteignant plusieurs millions de dollars.
Le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a ouvertement déclaré, samedi, ne pas croire à une manifestation spontanée de colère après la diffusion de fausses rumeurs selon lesquelles une starlette thaïlandaise aurait affirmé que les temples d'Angkor, joyau et symbole de la nation khmère, appartenaient à la Thaïlande. M. Thaksin a au contraire affirmé que les foules avaient été incitées à la violence pour des raisons politiques dans la perspective des législatives de juillet.
"L'incident a été provoqué par la concurrence entre partis politiques du Cambodge, qui ont profité d'une histoire absurde pour exciter le sentiment nationaliste en vue de gains politiques", a-t-il dit. Il n'a pas directement mis en cause son homologue cambodgien, Hun Sen, mais d'autres s'en sont chargés. Le dirigeant de l'opposition cambodgienne Sam Rainsy a personnellement accusé dimanche le chef du gouvernement, qualifié d'"homme mauvais", d'avoir incité à la haine et à la violence pour des motifs politiques.
Dans un message aux Thaïlandais, Sam Rainsy a affirmé que "pour des intérêts partisans et personnels, le Premier ministre Hun Sen a agité les sentiments anti-thaïs afin de détourner l'attention de problèmes internes de plus en plus graves qu'il ne peut résoudre". Sam Rainsy avait été refoulé samedi de Thaïlande où il voulait donner une conférence de presse. Les autorités craignaient qu'il n'envenime une situation déjà difficile.
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