BANGKOK (Reuters) - La Thaïlande a souhaité mardi faire de son mieux pour normaliser ses relations
avec le Cambodge endommagées par une nuit de graves émeutes anti-thaï à Phnom Penh mercredi dernier.
Bangkok a suspendu sa coopération économique et technique, fermé sa frontière avec le Cambodge et
réclamé des explications et des compensations pour l'incendie de son ambassade et la destruction de
nombreux commerces thaï à Phnom Penh.
"En tant que voisins, nous devons partager une frontière permanente et nous sommes inséparables. Nous
devons donc faire de notre mieux pour créer une meilleure compréhension entre nos peuples", a déclaré le
premier ministre Thaksin Shinawatra.
Le ministre cambodgien des Affaires étrangères, Nor Hamhong, est arrivé mardi en Thaïlande afin de
rencontrer Thaksin ainsi que son homologue thaïlandais Surakiart Sathirathai.
Une équipe d'inspection thaïlandaise s'est parallèlement rendue mardi par vol militaire spécial dans la
capitale cambodgienne pour inspecter les dommages subis.
Depuis les émeutes, pour lesquelles Phnom Penh a inculpé 43 personnes, la Thaïlande a expulsé quelque
4.000 Cambodgiens, des travailleurs clandestins ou mendiants pour la plupart.
Bangkok a évalué le coût des dégâts à environ 1,8 milliard de baht (42 millions de dollars).
Les violences du 29 janvier ont été déclenchées par des propos controversés d'une actrice thaïlandaise
concernant le temple d'Angkor, merveille architecturale khmère construite il y a huit siècles.
L'actrice, très populaire dans son pays, aurait déclaré qu'elle n'irait pas au Cambodge tant que le temple
ne serait pas restitué à la Thaïlande. Elle a démenti avoir tenu de tels propos.