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lundi 11 décembre 2006, 12h24
SANTIAGO (AFP) - La mort de l'ex-dictateur chilien, le général Augusto Pinochet, décédé dimanche à 91 ans sans avoir été jugé, a été marquée par de violents incidents à Santiago et dans sa périphérie ainsi que dans d'autres villes du pays. A Santiago, les opposants au général sont descendus par milliers dans la rue pour célébrer la mort du dirigeant dont les funérailles sont prévues mardi à Santiago, seulement avec les honneurs militaires, conformément à la décision du gouvernement de centre gauche.
Des incidents, qui ont duré jusqu'à l'aube, ont éclaté dans la soirée à proximité du palais présidentiel lorsque la police a voulu arrêter une colonne d'un millier de manifestants qui célèbraient sa mort. Au moins six policiers ont été blessés et plusieurs personnes arrêtées, a-t-on indiqué de source officielle. La police a utilisé des canons à eau et des grenades lacrymogènes tandis que les jeunes manifestants lançaient des bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre. Des voitures se sont mises à klaxonner et une centaine de personnes se sont rassemblées à proximité de la Plaza Italia, au centre de Santiago, lieu traditionnel des rassemblements. Agitant des drapeaux chiliens et sautant de joie, des milliers d'opposants - pour la plupart des jeunes - dansaient, chantaient et festoyaient au nom de la "libération du Chili", selon un reportage de la télévision chilienne. Puis les violences ont gagné des quartiers périphériques de Santiago, où les manifestants ont incendié des barricades et à au moins trois véhicules, selon des sources policières, qui ont fait état de coups de feu. Des violences ont également été enregistrées dans une dizaine de villes du pays, selon le sous-secrétaire du ministère de l'Intérieur, Felipe Harboe, dont Valparaiso. Pinochet, victime d'une crise cardiaque multiple, est mort à 14H15 locale (17H15 GMT) à l'hôpital militaire de la capitale chilienne où il avait été hospitalisé il y a une semaine après un infarctus du myocarde et un oedème pulmonaire. Sa dépouille a été transportée de l'hôpital à l'Ecole militaire où une chapelle ardente a été dressée pour l'hommage militaire. L'ex-président de facto (1973-1990) et ex-commandant en chef de l'armée (1973-1998), dont la dépouille sera incinérée, recevra les honneurs militaires mais n'aura pas droit à des obsèques nationales ni à un deuil national, conformément à la décision de la présidente, la socialiste Michelle Bachelet. L'homme qui a gouverné le Chili de 1973 à 1990, avait pris le pouvoir après un coup d'Etat le 11 septembre 1973 contre le président socialiste Salvador Allende et la répression sanglante qui s'ensuivit fit plus de 3.000 morts, selon les organisations de défense des droits de l'Homme. L'ancien secrétaire général du gouvernement durant la dictature, Francisco Javier Cuadra a appelé ses détracteurs "à la modération". "Cela est lamentable, cela donne raison à ceux qui disent que la haine ne peut s'apaiser et que la société chilienne reste divisée au sujet de la personnalité de l'ex-dictateur", a dit M. Cuadra à la télévision. En revanche, ses sympathisants ont éclaté en sanglots en apprenant le décès du général. Très émus, ses fidèles ont entonné l'hymne national. L'Eglise catholique a appelé à la "sérénité et à la sagesse". Le président de la conférence episcopale, Mgr Alejandro Goic, a déclaré "nous ne pouvons vivre ancrés dans le passé. Il est nécessaire d'affronter ce moment avec une profonde sérénité". Le dictateur avait été arrêté à Londres le 16 octobre 1998, poursuivi par le juge espagnol Baltasar Garzon pour des crimes commis sous sa dictature. Puis il avait été libéré après 18 mois de résidence surveillée, le 2 mars 2000, pour raisons médicales. Jamais condamné par la justice chilienne, il a fait l'objet de nombreuses poursuites judiciaires pour violations des droits de l'Homme et corruption après notamment la découverte de comptes secrets dans une banque aux Etats-Unis. La presse internationale était unanime lundi à regretter que l'ex-président chilien, présenté comme un "dictateur sanguinaire", un "tyran", un "possédé", ait pu échapper à la justice, grâce à son décès.
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