BRUXELLES (Reuters) - Si l'épidémie de pneumonie atypique (Sras) est terminée au Viêtnam et a atteint son apogée au Canada, la
Chine continue de recenser de nouveaux cas mortels, au point que l'OMS ignore quand l'épidémie atteindra son pic au niveau mondial.
Mardi, Gro Harlem Brundtland, directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, a relevé l'existence d'"un nombre
considérable de cas à Hong Kong".
"Nous ne pouvons pas dire avec certitude, aujourd'hui, si au plan mondial l'épidémie a ou non atteint son apogée", a-t-elle déclaré
lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
"Assurément, nous n'avons pas atteint le pic de l'épidémie en Chine", a-t-elle ajouté.
Au total, le mystérieux virus, pour lequel il n'existe pas encore de vaccin, a déjà tué plus de 460 personnes dans le monde dont 407
en Chine et à Hong Kong et contaminé près de 7.000 personnes sur la planète.
Alors que le bilan des victimes s'est alourdi mardi en Chine, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a mis en garde contre tout
relâchement dans la prévention du fléau, assurant qu'il reste beaucoup de travail à faire pour éradiquer l'épidémie.
S'il a estimé que Pékin faisait des progrès dans la lutte contre le virus, la capitale chinoise demeure la ville au monde la plus
touchée par l'épidémie.
Les autorités chinoises ont fait état mardi de 138 nouveaux cas de pneumonie atypique et de huit nouveaux décès. Ce nouveau bilan
porte à 214 le nombre de décès en Chine et à 4.409 le nombre de cas de contamination depuis le début de l'épidémie, à l'automne
dernier. Pékin compte 107 décès à lui seul.
PEKIN REDOUBLE D'EFFORTS, LA COLERE MONTE
Mardi, la capitale chinoise a redoublé d'efforts en déployant, notamment dans un de ses quartiers les plus touchés, des milliers
d'inspecteurs pour accélérer la lutte contre le virus et tenter d'apaiser la colère qui monte en certains endroits du pays. Le Premier
ministre a de son côté promis des soins gratuits contre le virus.
Des émeutes ont éclaté lundi à Xiandie, dans la province côtière de Zhejiang, où un millier de villageois ont exigé le départ de
personnes placées en quarantaine près de chez eux.
A Linzhou, une petite ville dans la province de Henan, les autorités ont limogé le responsable de la Santé ainsi que celui d'un centre
de mise en quarantaine dont les locaux ont été attaqués le 27 avril par des habitants.
Dans le cadre de sa lutte contre l'expansion de la maladie, la capitale chinoise a fait isoler 16.436 personnes sur les 14 millions
d'habitants.
Motorola, important fabricant américain de téléphones portables, qui emploie près de 1.000 salariés, a dû fermer son siège à Pékin,
un de ses employés ayant contracté le virus.
A Hong Kong, les autorités ont annoncé mardi six nouveaux décès, portant à 193 le nombre de ses victimes décédées.
Un expert médical, a pour sa part annoncé mardi dans la ville qu'un sérum, mélangeant des stéroïdes et des antiviraux, auraient
donné des résultats plus efficaces que les autres traitements contre le virus.
De son côté, Singapour a signalé mardi son premier nouveau cas de syndrome respiratoire aigu sévère, depuis trois jours, et a
annoncé qu'un homme de 27 ans était décédé du virus, ce qui porte le bilan de l'épidémie dans la cité-Etat à 27 morts.
REUNION DE MINISTRES DE LA SANTE EN ASIE
Afin de lutter contre sa propagation et tenter de rétablir la confiance des marchés financiers, les ministres de la Santé du Forum
de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) se réuniront à Bangkok le 28 juin. Ce forum regroupe notamment la Chine, Hong Kong,
Taiwan, le Vietnam, Singapour et le Canada, des pays qui ont été ou sont encore touchés par le Sras.
De son côté, l'université de Berkeley, l'un des principaux traits d'union entre les Etats-Unis et l'Asie, a décidé lundi d'interdire à
des centaines d'étudiants asiatiques de fréquenter son campus cet été.
Le président de l'université, Robert Berdahl, a expliqué sur le site internet de l'établissement que ces nouvelles restrictions
s'appliqueraient aux étudiants arrivant de Hong Kong, Taiwan, la Chine et Singapour pour suivre des cours d'été sur le campus.
Les autorités colombiennes ont signalé lundi un premier cas probable de pneumopathie atypique dans le pays.