SEOUL, 6 novembre (Reuters) - Une manifestation organisée à
l'appel de la Confédération des syndicats coréens (KCTU) a
dégénéré jeudi en affrontements avec la police anti-émeutes, et
des dizaines de personnes ont été blessées.
La manifestation coïncidait avec une grève d'une demi
journée observée par quelque 90.000 travailleurs syndiqués de
Hyundai Motor Co, premier constructeur automobile sud-coréen,
ainsi que de Kumbo Industrial et Kolon Industries.
Un photographe de Reuters a vu des dizaines de syndicalistes
et au moins six passants âgés blessés dans les heurts entre les
policiers, protégés par des boucliers, et les manifestants armés
de bâtons. Un peu plus tôt, 10.000 manifestants avaient bloqué
une avenue à six voies de la capitale.
La KCTU demande que les autorités mettent fin à une pratique
permettant aux entreprises de saisir les salaires ou de
poursuivre des syndicalistes pour récupérer les pertes de
production ou les biens endommagés après des grèves.
La KCTU, qui revendique 650.000 membres, a annoncé qu'elle
ferait suivre l'arrêt de travail de quatre heures de jeudi d'une
grève de huit heures le 12 novembre.
Le président Roh Moo-hyun, ancien avocat spécialisé dans les
conflits du travail, et dont le gouvernement prépare une réforme
des relations entre employeurs et salariés, a reproché cette
semaine aux syndicats de recourir à la violence ou à des grèves.
La confédération a indiqué que des dirigeants syndicaux
faisaient l'objet de saisies de salaire ou de poursuites
réclamant des dommages et intérêts pour un montant total de 140
milliards de won (118 millions de dollars). /NCD