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A Abidjan, 4 000 prisonniers dans la nature

LE 43 e Bima, le cantonnement des militaires de l'opération Licorne à Abidjan, a des allures de camp de réfugiés. Environ 1 500 personnes, la plupart françaises, dorment sous la tente en attendant leur évacuation. La place de celles qui sont évacuées vers l'aéroport est immédiatement occupée par d'autres candidats au départ, venus du Golf Hôtel, où s'est repliée l'armée française après les affrontements de la veille devant l'hôtel Ivoire.
Les Français dont la détresse est la plus grande sont pris en charge par des médecins et de psychologues, arrivés récemment de Paris. Dans l'aéroport, qui n'a pas trop souffert des échanges de tirs du week-end entre soldats français et ivoiriens, des enfants dorment sur le sol tandis que leurs parents jouent aux cartes. Dans la capitale économique, la vie reprend. L'eau est revenue après plusieurs coupures. Des supermarchés rouvrent. Les taxis recommencent à circuler. Des appels à la reprise du travail ont été lancés par plusieurs ministres et Laurent Gbagbo, le président ivoirien, a promis de « vider la rue ». Une rue où se sont égaillés quatre mille détenus de la maison d'arrêt d'Abidjan, qui se sont fait la belle à la faveur des incidents du week-end. Regroupés dans la cour de la prison après avoir cassé les serrures de leurs cellules, ils se sont évadés par une bouche d'égout laissée sans surveillance, et se sont répandus dans une forêt voisine. Ces milliers d'évadés ont ensuite pris une part active aux pillages.
La hantise d'un exode massif Même si le gros des troupes est désormais concentré au Bima et au Golf Hôtel, les militaires de l'opération Licorne continuent à mener des patrouilles et leurs hélicoptères sillonnent le ciel. « Nous restons sur nos gardes », affirme-t-on côté français. Dans les quartiers périphériques de cette ville de quatre millions d'habitants, dont près d'un million de réfugiés venus du nord et de l'ouest d'un pays où la guerre dure depuis plus de deux ans, la situation humanitaire devient de plus en plus difficile. Des jeunes chômeurs, parce qu'illettrés et sans formation, survivent avec quelques dizaines de centimes d'euro par jour, juste le nécessaire pour manger un bol de riz accommodé à la sauce locale. A Bouaké, la capitale de la rébellion, privée d'eau et d'électricité, le choléra menace. « Nous attendons des Français qu'ils nous envoient non des chars mais de l'aide », lance une Ivoirienne qui travaille dans une association de lutte contre le sida. Ce pays de seize millions d'habitants compte près de dix pour cent de séropositifs. Il n'y a pas que les Français à fuir. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés redoute un « exode massif » d'Ivoiriens vers les pays voisins, et craint un désastre humanitaire. Trois mille personnes, peut-être cinq mille, ont déjà franchi à l'ouest la frontière du Liberia, qui était encore l'an passé un enfer où les bandes armées se découpaient à la machette. La Côte d'Ivoire, qui n'avait jamais connu la guerre depuis son indépendance en 1960, était alors un refuge pour les Libériens.


Philippe Duval
Le Parisien , jeudi 11 novembre 2004

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