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Publié le 5 février 2006 :: Les sièges des secours pillés, saccagés et incendiés à Guiglo |
Guiglo aura été une zone plus que secouée par les manifestations contre les dernières recommandations du Groupe de travail international (GTI). Pour la première fois, dans le conflit ivoirien qui dure depuis le 19 septembre 2002, les secours sont directement menacés.
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Photo: |
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Le feu a tout consumé aux sièges des organisations humanitaires. |
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Au nom de la colère contre les Casques bleus, dont les balles ont fauché mortellement cinq habitants de Guiglo venus les déloger, les agences humanitaires et les ONG qui aident la population en temps de détresse ont elles-mêmes été plongées dans une détresse dont elles ne se relèveront pas de si tôt. Plongeant ainsi la région et ses habitants dans l'incertitude du lendemain.
Le bilan est sans appel pour les secours Derrière les aspects d'une ville qui marche à un rythme normal, se cache un sinistre impitoyable. A l'intérieur d'enceintes qui restent fermées depuis le mercredi 18 janvier, gisent les restes d'un système dont la mission est d'aider les populations en détresse.
Trois organisations humanitaires étaient regroupées dans une cour en face de la préfecture. Ce sont le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), l'Organisation internationale des migrations et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF). Depuis ce qu'il est convenu d'appeler le " mercredi noir ", leur présence à Guiglo semble un lointain souvenir.
En effet, sur la pelouse qui longe la clôture, traîne plusieurs effets en papier comme si les occupants de la résidence venaient de faire un déménagement. Malgré le portail hermétiquement fermé, l'on arrive toutefois à voir l'aspect général de l'intérieur. Partout, dégâts et désolation. Au moins un bâtiment a été saccagé et incendié. Un tas de cendre, les bouts de bois et de papier brûlés l'attestent. On peut voir également un tas de gravats.
Au siège de la Caritas, organisation humanitaire de l'église catholique, la scène est encore plus désolante. Certainement parce que le portail n'est pas fermé à clé et que l'on peut avoir accès à la cour et à ce qui constituaient les bureaux. Six véhicules, dont trois 4X4 et un camion entier sont immobilisés. Malgré les traces laissées par le feu sur ces véhicules, on peut lire sur des portières : " projets HCR/Caritas " ou " Prêt UNHCR ". Avec des pilleurs qu'on peut surprendre sur ou sous ces véhicules, l'on peut dire qu'une mine…de pièces détachées est ainsi née. Tous les bâtiments portent, quant à eux, les stigmates du saccage et du feu. Ce qui n'a pas pu être emporté a été cassé ou incendié.
Le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) n'a pas échappé à l'action des manifestants en colère. 4 véhicules de type 4X4 dont une ambulance sont partis en fumée. Un véhicule, une berline de 4 portières, porte également la marque de l'incendie. Le bâtiment principal et les annexes sont également endommagés par le feu et le pillage. Des climatiseurs incendiés sont visibles par terre. La tour qui sert aux besoins de transmission a été endommagée. Signe que le matériel de transmission a été détruit ou emporté. Le gros arbre planté dans la cour dont le feuillage donne sur la voie principale de la ville n'a pas été épargné par le feu.
Dernière organisation visitée, le Programme alimentaire mondial (PAM) a perdu également très gros dans ces manifestations. Son magasin de stockage, acquis deux mois plus tôt selon des témoignages recueillis sur place, a été entièrement pillé. Des riverains affirment que le magasin contenait du riz, de la poudre de maïs, du soja. Le magasin du PAM aurait également été délesté de 9 mobylettes.
Au total, seules les installations de Médecins sans frontières (MSF) et du Comité international de la croix rouge (CICR) semblent sauves. Cet heureux sort est revendiqué par le Front de libération du grand ouest (FLGO), mouvement armé dirigé par le 3e adjoint au maire, Denis Maho Gloféï. Mais le Centre nutritionnel de MSF qui accueille en moyenne trente mamans a dû se vider totalement pendant les jours d'émeutes. Avant que des femmes reviennent là poursuivre une alimentation adéquate pour leurs enfants.
Les autorités parlent d'une catastrophe humanitaire Après un tel désastre, c'est un secret de polichinelle que d'affirmer que l'ouest ivoirien est menacé par une catastrophe humanitaire. Le préfet, le colonel Danon Djédjé craint même en plus de cela, une catastrophe sécuritaire. " On m'a dit qu'il y a un magasin qui contenait 721 tonnes de vivres qui sont partis. C'est l'équivalent d'au moins 5 mois de ravitaillement. Si on n'y prend garde, il y aura une catastrophe humanitaire qui pourrait créer l'insécurité dans la région. Quand les gens n'auront plus rien à manger, ils vont s'attaquer aux autres citoyens, à leur champ, à leurs domiciles ", prévient-il.
La désolation est aussi grande chez l'adjoint au maire Maho Gloféï et chez le vice-président du Conseil général, Octave Yahi. Aussi, ont-ils décidé de mener le combat pour le retour des ONG à Guiglo. " L'aide humanitaire est importante. Toutes les organisations humanitaires qui sont dans le système des Nations unies ont droit à être présentes ", soutient Maho Gloféï. " 40 mille déplacés de guerre et réfugiés vivent ici et ont besoin d'être assistés ", plaide pour sa part Octave Yahi. Précisant qu'une campagne de sensibilisation de la population est en cours pour un bon accueil des ONG qui accepteraient de revenir.
Au Centre hospitalier régional (CHR), on souhaite également que les agences humanitaires reprennent très vite du service à Guiglo. La présence de ces organisations permet en effet à cet hôpital pas suffisamment équipé d'avoir une image meilleure au sein la population. Le départ définitif du CICR et de MSF, même si elles ne font pas d'hospitalisation, révèlera au grand jour les difficultés que vit le CHR. " Nous avons un manque de personnel et d'énormes problèmes au niveau du trésor. Nos fournisseurs sont rares parce qu'il y a beaucoup de factures impayés ", s'inquiète l'économe de l'hôpital, Bogna N'Dri. Dans la ville, on n'oublie pas que OIM prenait souvent en charge les frais de soins de certains malades ou blessés. Surtout quand ceux-ci sont des déplacés ou des réfugiés.
La désolation de voir les agences humanitaires et autres ONG partir de Guiglo est certaine. Chez les autorités tout comme dans la population. Mais comment faire pour qu'une fois de retour, ces organisations travaillent sans la pression des pillages et des incendies. Sans être inquiété à nouveau par les manifestations de rue. Telle semble être l'équation que les Guiglolais, certainement aidés par le gouvernement ivoirien, devront résoudre. Inévitablement. Et le fait qu'il n'y ait pas eu de victime, peut plaider la cause de la ville et de la région.
Envoyé spécial à Guiglo, |
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Auteur: Barthélemy kouamé |
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