 | |
Violents affrontements patriotes Onuci en Côte-d'Ivoire
|
|
L'avis des lecteurs: |
D'accord: | |
Avis mitigé: | |
Pas d'accord: | |
Sans opinion: | |
|
"Onuci entre vous et nous, c’est fini !", "Onuci tu as mangé ton totem", "Onuci dehors !", telles étaient les paroles que scandaient avec véhémence des milliers de jeunes patriotes, hier 17 janvier au siège de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) à Sebroko, dans le quartier d’Attécoubé.
Il s’en est suivi de violents affrontements entre ces jeunes et les casques de bleus des Nations unies. En effet, ces jeunes qui manifestent pour la deuxième journée consécutive, protestent contre la décision du groupe de travail international (Gti) de ne pas proroger le mandat de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire. Ainsi, hier, ces jeunes se sont massés progressivement le long de la clôture du siège de l’Onuci avant de procéder à des jets de pierres en direction des casques bleus.
Du coté de l’entrée principale de cette organisation, les manifestants, très en colère ont découpé les barbelés qui protègent l’entrée de l’Onuci, avant de faire un grand feu avec des pneus en dessous de la tour de contrôle des casques bleus, qui constitue le premier check point de ces soldats onusiens. Ces derniers, sous la pression de la fumée et des jets de pierres nourris, se sont replier au sein de la grande cour de l’Onuci, en abandonnant sur place une mitrailleuse et autres armes.
Face à cette situation, les casques bleus, c’est-à-dire les forces spécilaes jordaniennes, se sont réorganisées avant de répondre aux jeunes patriotes en les gazant suffisamment avec des grenades lacrymogènes. Ces derniers visiblement habitués à ce gaz, revenaient toujours à la charge quelques minutes après, avec détermination. Des unités de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire, du CeCOS (centre de commandement des opérations et de sécurité), la Brigade anti-émeute (Bae) et des policiers des commissariats, sont arrivés pour tenter de protéger le siège de l’Onuci.
Ces derniers ont vainement essayé de repousser les manifestants qui ont juré de déloger les fonctionnaires de cette organisation mondiale. En clair, jusqu’au départ de notre équipe de reportage des lieux, aux environs de 16 heures, la situation était toujours tendue, les jeunes patriotes ont promis y rester durant la nuit. Notons que les opérations des manifestants étaient conduites par le "général" Watchard Kédjébo, président du comité national (Cnlb) et le "Maréchal" Eugène Kouadio Djué, président de l’Union des patriotes pour la libération totale de la Côte d’Ivoire (Upltci).
Bien avant, sa présence sur le terrain, le "général" Watchard Kédjébo a fait une conférence de presse à Yopougon, où il a affirmé que les déclarations du Gti sont "choquantes et humiliantes pour un être normal". Pour lui, les députés ivoiriens n’ont pas été nommés, le Gti n’a pas de ce fait, le droit, a-t-il dit, de mettre fin au mandat de cette Institution. Le général Watchard a déclaré aussi que les jours qui suivent, "nous allons passer à la vitesse supérieure. Des prises d’otages ne sont pas à exclure. Nous allons bloquer l’axe de Tiébissou pour empêcher que les rebelles entrent dans la zone gouvernementale" a-t-il ajouté.
L’intervenant a noté que "l’observatoire d’évaluation des quatre missions de Charles Konan Banny" qu’il a mis en place, veille au grain. Il a tenu à rappeler à ce propos au Premier ministre que l’essentiel de sa mission est ‘’le désarmement de tous ceux qui détiennent illégalement des armes. La réunification du pays. Le redéploiement de l’administration sur tout le territoire national et l’identification des populations. L’organisation des élections libres et transparentes’’.
Selon le "général" Watchard, la mission de Banny est de ramener la paix, "si Banny échoue nous n’allons pas lui pardonner, c’est pourquoi il faut l’aider, parce que nous sommes demandeur de paix". Au total, le "général" a dit que les jeunes patriotes resteront dans la rue et "tenteront de faire tomber Sebroko" le siège de l’Onuci tant que la communauté internationale ne reviendra pas sur sa décision.
-----------------------------------------------------------
Article rédigé par K.A.Parfait - 18/01/2006
|