Monde
Côte-d'Ivoire : le parti de Gbagbo réintègre le processus de paix
Après plusieurs jours d'émeutes dans les rues d'Abidjan, le Front populaire ivoirien (FPI) retrouve lundi sa place au sein du gouvernement • Il protestait contre l'annonce du Groupe de travail international de ne pas prolonger le mandat de l'Assemblée nationale, dominée par le FPI •
Par avec AFP, Reuters
lundi 23 janvier 2006 (Liberation.fr - 12:17)
Après quatre jours de manifestations contre la «recolonisation» de la Côte-d'Ivoire par l'Onu, les partisans du chef de l'Etat se sont satisfaits de la déclaration du président nigérian Olusegun Obasanjo, président en exercice de l'Union africaine. Mercredi soir, après trois heures de discussion avec Laurent Gbagbo et le Premier ministre Charles Konan Banny, il avait estimé que le Groupe de travail international «n'avait pas le pouvoir de dissoudre» l'Assemblée nationale, qu'il ne l'avait pas fait et «n'avait pas l'intention de le faire». «Ceci constitue incontestablement une grande victoire pour le Front populaire ivoirien et l'ensemble des patriotes ivoiriens», se réjouit lundi le parti présidentiel. Selon Pascal Affi Nguessan, le président du FPI et un proche du numéro un ivoirien, la demande de prolongation du mandat du parlement, qui a expiré en décembre, a été satisfaite. Cette interprétation n'a pas été confirmée par les Nations-Unies. Le comité des sanctions du Conseil de sécurité doit se réunir lundi après-midi pour étudier d'éventuelles sanctions contre certains dirigeants ivoiriens. Des mesures pourraient être prises (interdiction des voyages à l'étranger, gel des avoirs) pour entrave au processus de paix. Le gouvernement de Charles Konan Banny rassemble toutes les composantes impliquées dans la crise ivoirienne. Le FPI dispose de sept ministres au sein de ce gouvernement, qui compte 32 membres.lors que les barricades des patriotes ont disparu des rues d'Abidjan, le parti du président Gbagbo a annoncé lundi qu'il réintégrait le processus de paix. Le Front populaire ivoirien (FPI) avait claqué la porte du gouvernement de transition la semaine dernière pour protester contre la décision des médiateurs du Groupe de travail international de ne pas renouveler le mandat des députés ivoiriens.
La Côte-d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est scindée en deux depuis le coup d'Etat manqué de septembre 2002 contre le président Gbagbo : le nord du pays est tenu par les rebelles des Forces nouvelles et le Sud par les forces gouvernementales. L'Onu et les médiateurs étrangers s'emploient à faire appliquer un plan de paix qui prévoit le désarmement des combattants, la fin de la division du pays et l'organisation d'une élection présidentielle au plus tard en octobre.
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