Côte d'Ivoire: reprise générale des activités à Abidjan
ABIDJAN (AFP) - Tous les barrages érigés par les manifestants pro Gbagbo à Abidjan depuis quatre jours avaient été levés vendredi matin permettant une reprise générale des activités dans la capitale économique ivoirienne.
De bonne heure les transports en commun ont commencé à circuler, les autobus étaient bondés et les taxis, très utilisés par les Abidjanais, étaient très nombreux comme à l'accoutumée. Les forces de sécurité, qui ne sont pas intervenues pendant les manifestations, se sont redéployées dans la ville.
Les nombreux barrages dressés dans tous les quartiers depuis lundi avaient disparu. Les commerces rouvraient, leurs propriétaires exprimant leur satisfaction. "Nous sommes très contents, cela devenait pénible, on ne pouvait continuer plus longtemps", a affirmé un petit commerçant du quartier populaire d'Adjamé. Au Plateau, le quartier administratif et des affaires, les employés et les fonctionnaires se rendaient à leur travail.
Le quartier avait été envahi par les "patriotes" de Charles Blé Goudé, le "ministre de la rue", comme il est appelé en Côte d'Ivoire, qui avait tenu un sit-in depuis lundi devant l'ambassade de France. Charles Blé Goudé avait appelé ses sympathisants à "quitter la rue", jeudi en fin d'après-midi. Dans la partie sud de la ville dans le secteur de Treichville et de Marcory, les activités ont également repris. Les commerces de l'artère principale le boulevard Valéry Giscard d'Estaing, qui mène à l'aéroport, ont rouvert.
Ces manifestants protestaient contre la décision dimanche du Groupe de travail international (GTI) de ne pas prolonger le mandat de l'Assemblée nationale, arrivé à expiration. Cette décision est, selon eux, une "atteinte à la souveraineté nationale" ivoirienne.
Le président nigérian Olusegun Obasanjo, président en exercice de l'Union africaine (UA), avait assuré mercredi soir à Abidjan, après avoir rencontré le président Gbagbo et le Premier ministre Charles Konan Banny, que le GTI, chargé de suivre le processus de paix, "n'avait pas le pouvoir de dissoudre" l'assemblée nationale, assurant qu'il "n'en avait pas l'intention". M. Banny avait affirmé jeudi soir, alors que les barrages étaient en cours d'être levés, que "la vie doit reprendre son cours" à Abidjan.
"Vous pouvez rentrer chez vous. Je voudrais rassurer toute la population ivoirienne: la vie doit reprendre son cours, la Côte d'Ivoire n'a que trop souffert et nous le disons: nous sommes fatigués", avait lancé M. Banny à la télévision nationale.