La situation socio-politique est tendue depuis hier, suite aux dernières décisions prises par le Chef de l’État. Moi, je vends dans une librairie papeterie. Mais, aujourd’hui matin, on a vu des gens courir dans tous les sens.
J’ai vu les autres fermer leurs magasins ; moi aussi». Il est 14 h 20. Aux abords de la mairie, un homme, la trentaine visiblement, nous confie ces propos. De fait, comme lui, tous les magasins de ce périmètre ont baissé rideau, pour cause de troubles. Des troubles dont personne, du moins notre interlocuteur, ne sait la provenance. Quoi qu’exigeant l’anonymat, il n’en dit pas plus. A quelques mètres de nous, une banque. Une file de clients se dresse, sereine, devant le guichet automatique. Ici, personne ne s’est laissé perturber par la rumeur qui a fait fermer les magasins. La banque est ouverte à la grande satisfaction des clients, en cette fin de mois. Un jeune homme, exigeant lui aussi l’anonymat dira «La BAE et le CECOS sont intervenus à coups de gaz lacrymogène et de tirs en l’air. Alors, tout le monde a commencé à fermer son magasin et à disparaître. C’est cela qui a fait que le marché est vide», soutient le jeune. De fait, tout le long du boulevard Nangui Abrogoua, de la mairie à la grande mosquée, les magasins ont gardé leurs portes closes. Une scène qui s’est poursuivie jusqu’aux alentours du Mirador, sur le boulevard de Gaulle. Mais à côté des magasins, les trottoirs sont restés aux mains des commerçants à la criée. La circulation, elle, n’a connu aucune perturbation, du moins au moment (l’après-midi) de notre passage sur ces deux boulevards (Nangui Abrgoua et de Gaulle).
Pascal Soro oumodi: 1 mort , 7 blessés Toumodi et certains villages de Yamoussoukro étaient en ébullition hier. Des militants se réclamant du RHDP (coalition du RDR, PDCI, MFA et UDPCI) sont sortis très tôt pour manifester leur mécontentement au sujet des derniers décrets signés par le Président Laurent Gbagbo. Selon M. Abdoul Karim, l’un des manifestants portant des contusions de matraques, c’est aux environs de quatre heures du matin que les troubles ont commencé à Toumodi. A 10 heures, la ville présentait deux visages. D’un côté, une zone normale et de l’autre, une zone turbulente avec des traces visibles de manifestation de rue ayant entraîné la fermeture des magasins. Devant le commissariat, une foule déchaînée de jeunes, aux visages badigeonnés de kaolin tentent de forcer l’entrée. C’est dans ce cafouillage, selon les informations recueillies sur place, que des coups de feu ont été tirés. Ces tirs auraient fait un mort répondant au nom de Fandé Nouhn et sept blessés graves dont un a été évacué sur Yamoussoukro.
Koffi Kouamé Correspondant régionalPort-Bouet: Le calme est revenu
hier après-midi les forces de l’ordre ont réussi à maîtriser dans la matinée des manifestations à certains carrefours de la commune. Selon des sources policières, des groupes de personnes ont tenté effectivement de poser des barricades devant la mairie et la pharmacie des Plages, ainsi qu’au carrefour Akwaba. Mais, les FDS ont pu les disperser. Au marché de la commune, un individu a essayé, à coups de sifflet, d’appeler les commerçants à aller manifester. Ce dernier a été appréhendé et mis à la disposition du préfet de police. l a été fait cas également de Koumassi campement où les manifestants ont été dispersés et les instigateurs envoyés à la préfecture de police. Les FDS veillaient au grain en fin d’après-midi au carrefour Akwaba où un cargo de police était stationné.B. Bah Dabou: L’inquiétude plane sur la ville Hier, les jeunes du RHDP sont descendus dans les rues de Dabou. Cette descente qui a perturbé les activités des uns et des autres, a été étouffée, quelques heures après, par les FDS. Tout a commencé dès 5 heures du matin. Des jeunes ont dressé des barricades sur toutes les artères principales de la ville. Selon les jeunes trouvés sur place, il s’agissait de répondre à un mot d’ordre venu du directoire du RHDP, qui appelait, ce jour-là, à une manifestation nationale dénommée « Opération ville morte » et qui consiste à paralyser toutes les activités économiques de la ville. Une manière de protester contre les dernières décisions du Chef de l’Etat. A six heures, les groupes de jeunes ont commencé à converger vers la rue principale, en vue d’une marche, à travers la ville. Aux environs de 8h, le nombre grossissant des marcheurs qui brûlaient des pneus sur les voies publiques a inquiété les FDS. Celles-ci ont dispersé la foule, avec des bombes lacrymogènes. Des poches de résistance se sont repliées dans les quartiers ont été délogées et dispersées par le renfort de la Brigade anti-émeute (BAE) venu d’Abidjan. Le calme est revenu aux environs de midi. Un calme relatif, car l’inquiétude plane sur la ville. Surtout que les jeunes du RHDP menacent de revenir.
Gueu Edison Correspondant local
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