QUITO (AP) - Des milliers de manifestants ont défilé lundi dans les rues de Guayaquil, la plus grande ville d'Equateur, pour demander la démission du président Lucio Gutierrez, alors que le gouvernement espérait calmer la situation après avoir dissous la Cour Suprême, composé à une très large majorité d'alliés du président.
Rythmé par le slogan "Lucio, va-t-en", le défilé des dizaines de milliers de manifestants était accompagné par environ 300 véhicules faisant résonner leur klaxon dans Guayaquil.
Les opposants au pouvoir étaient menés par Jaime Nebot, maire de Guayaquil, qui accuse M. Gutierrez de violer la constitution et de mettre à mal l'indépendance de la justice.
"La ville dit non à la dictature, oui à la démocratie!", a crié M. Nebot, sur les épaules de ses supporters.
Le Congrès a ratifié dimanche la décision de dissoudre la Cour Suprême. Une décision prise par le président équatorien vendredi pour mettre en sourdine les protestations après que ses alliés au Parlement ont remplacé en décembre 27 des 31 membres de la Cour Suprême par des sympathisants au gouvernement.
L'opération a été considérée par beaucoup comme anticonstitutionnelle et les opposants au gouvernement l'accusent de vouloir contrôler illégalement le pouvoir judiciaire.
Le président Gutierrez, élu en 2002, a aussi déclaré l'état d'urgence vendredi qui a interdit les manifestations publiques à quitter. Ces mesures ont été levées samedi alors que des habitants de la ville ont défilé pour défiance l'interdiction.
Dans une rencontre avec les journalistes étrangers dimanche soir, Lucio Gutierrez a affirmé qu'il n'abandonnerait pas son poste et a minimisé les manifestations pacifiques qui ont commencé mercredi dans la capitale.
La tension politique s'est accentuée en Equateur au début du mois avec le retour au pays de l'ex-président Abdala Bucaram après que la Cour Suprême l'a innocenté des accusations de corruption. Les opposants accusent le président d'avoir conclu un accord avec M. Bucaram. En échange d'une décision de la Cour Suprême en sa faveur, M. Gutierrez aurait obtenu le soutien du parti de l'ex-président pour bloquer la procédure d'empêchement au Parlement. AP
at/v040