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LE MONDE | 24.03.03 | 13h38
MIS A JOUR LE 24.03.03 | 13h50
Actions violentes à Madrid et crispation politique
Le roi Juan Carlos demande qu'un terme soit mis "le plus tôt possible" à la guerre en Irak. L'ancien ministre du travail Manuel Pimentel a annoncé sa démission du Parti populaire qualifiant la politique du gouvernement d'"erreur historique".

Madrid de notre correspondante

Pour le deuxième soir consécutif, les manifestations, à Madrid, contre la guerre se sont terminées, samedi 22 mars, dans la violence.
   
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Les organisateurs avaient dû, au dernier moment, renoncer à la marche organisée sur le siège du gouvernement pour se replier vers la place de la Puerta del Sol, au centre de la ville, où était prévu un récital de poésie.

Vers 21 heures, une cinquantaine de jeunes commencèrent à briser des vitrines et du mobilier urbain, à jeter de la peinture sur les magasins et à mettre le feu aux poubelles. Comme la veille, la réponse des forces de l'ordre ne se fit pas attendre : les policiers anti-émeute s'en prenant, à coups de matraque et de tir de balles en caoutchouc, tant aux jeunes émeutiers qu'aux manifestants pacifistes.

La bataille de rue allait se poursuivre jusqu'à 3 heures du matin. Les services de protection civile ont dû improviser un hôpital de campagne, dans un restaurant de la place, pour soigner 118 blessés, dont 37 policiers. Sept personnes ont été interpellées.

Dans les autres villes espagnoles, les manifestations se sont déroulées sans incident majeur. Il est difficile d'avancer des chiffres tant les écarts entre ceux donnés par les organisateurs et ceux de la police sont démesurés : un million à Madrid selon les uns, 20 000 selon les autres ; 125 000 ou 15 000 à Séville... Les pacifistes parlent de trois millions de manifestants dans tout le pays, la police évoque quelques centaines de milliers seulement.

La tension et la crispation dans la rue se reflètent dans la vie politique. Le roi Juan Carlos, qui intervient rarement - et en tout cas jamais directement - dans la vie politique, a pris la parole, vendredi 21 mars, pour la première fois depuis le début du conflit. Il entendait calmer le jeu, en demandant que tous les efforts soient faits pour mettre terme "le plus tôt possible avec un minimum de pertes et de souffrances à la guerre en Irak". Il a ajouté que la couronne maintiendrait son rôle "au service des valeurs démocratiques et de l'intérêt général" et "soutiendrait, à tout moment, les différentes institutions de la nation" en respectant "le pluralisme social".

Le président du gouvernement, José Maria Aznar, interrogé par des journalistes sur le sens réel à donner à ce discours interprété par certains comme une condamnation voilée de l'attitude belliciste du gouvernement, a répondu que ce discours devait "être analysé du point de vue institutionnel et constitutionnel".

Samedi matin, à l'issue d'une réunion du cabinet de crise, le ministre de l'intérieur, Angel Acebes, s'en est pris aux "minorités violentes et radicales" et a déclaré que les manifestations contre la guerre étaient "illégales", puisque non autorisées. Le vice-président du gouvernement, Mariano Rajoy, ajoutait pour sa part que le secrétaire général du Parti socialiste (PSOE), José Luis Rodriguez Zapatero, devait "condamner les méthodes et les actions" des groupes radicaux, bien que les manifestations n'aient pas été convoquées par le PSOE. M. Zapatero a répondu en refusant la demande de consensus lancée par le président du gouvernement par un "non, non et non", expliquant que "l'unique politique du gouvernement est d'appuyer la guerre, le choc et l'effroi". Et d'ajouter : "Oui à un consensus pour que l'Espagne cesse d'appuyer cette guerre, comme le veut l'immense majorité des citoyens espagnols". Ce refus de consensus ayant été plusieurs fois durement critiqué par M. Aznar et plusieurs membres du gouvernement du Parti populaire, le dirigeant socialiste a expliqué qu'on ne lui offrait pas un accord mais de "soutenir une guerre injuste et illégale".

C'est presque dans les mêmes termes que Manuel Pimentel, une figure importante du Parti populaire, ancien ministre du travail redevenu militant de base, a exprimé dans la presse andalouse son désaccord avec la politique du gouvernement à propos de la guerre en Irak, qu'il a qualifiée "d'erreur historique". Il a annoncé sa démission du Parti populaire, souhaitant qu'il y ait, "dans le futur, un parti du centre qui s'efforcera de passer au-delà des crispations et des divisions" de la société espagnole. C'est la première fois qu'un membre important du parti au pouvoir, qui fut même considéré longtemps comme un "poulain" de José Maria Aznar, démissionne en raison de la situation actuelle.

Martine Silber


"Plus jamais de Guernica..."

Dimanche, 23 mars, une centaine de personnes se sont rassemblées dans la petite ville de Guernica, au Pays basque, pour protester contre la guerre en Irak. "Plus jamais de Guernica !", disait un slogan, évoquant le passé de cette ville, symbole des horreurs de la guerre, dont le bombardement par l'aviation allemande, le 26 avril 1937, durant la guerre civile espagnole, a inspiré l'un des plus célèbres tableaux de Picasso. Des images du tableau sont d'ailleurs souvent brandies dans les manifestations pacifiques en Espagne. A Bilbao, 5 000 manifestants séparatistes ont aussi défilé pour réclamer l'indépendance du Pays basque, "objet, comme l'Irak, d'une guerre de conquête".

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 25.03.03

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