mercredi 16 novembre 2005, mis à jour à 15:20
Violences urbaines
"Situation quasi normale"

Pauline Lecuit, avec Reuters

Baisse sensible des violences et des incendies au cours de cette 20e nuit consécutive de troubles dans les banlieues françaises


© Reuters
Les banlieues françaises connaissent un progressif retour au calme. Pendant la nuit de mardi à mercredi, la 20e d'agitation depuis le début des émeutes, seules cinq communes ont été le théâtre de plus de 5 incendies de véhicules, notamment Arras, dans le Pas-de-Calais, Brest, dans le Finistère, et Vitry-le-François, dans la Marne. 165 ont été brûlés au total, contre 215 la veille, et il n'y a pas eu d'affrontement "majeur" avec les forces de l'ordre.
Le nombre des incidents est tombé de 60 à 27en Ile-de-France et de 155 à 136 en province. Parmi les incidents les plus graves, l'incendie de l'église Saint-Jean-d'Ars, à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, celui d'un collège à Grenoble et d'un local d'éducation à la santé à Châlons-en-Champagne, dans la Marne. Toujours à Romans-sur-Isère, une véhicule a servi de projectile contre un poste de police vide. Deux garages ont été la proie des flammes dans le Rhône. La police a  procédé à une cinquantaine d'interpellations.
63% d'opinions favorables à Sarkozy 
Le couvre-feu n'est plus appliqué que dans cinq départements - à Rouen, au Havre, à Evreux et à Cléon, en Seine-Maritime, la mesure n'a pas été prorogée - mais les députés de la majorité ont malgré tout adopté sans surprise, hier soir, le texte qui prolonge de trois mois l'application de la loi de 1955 sur l'état d'urgence. Il devrait entrer en vigueur lundi prochain.
"Cette prorogation est nécessaire au regard des tensions que nous constatons encore", a estimé le ministre de l'Intérieur. Nicolas Sarkozy, qui paraît sortir gagnant de cet épisode de violences urbaines: dans un sondage Ipsos pour l'hebdomadaire Le Point, 68% des personnes interrogées approuvent son action pendant la crise. Sa popularité fait un bond de 11 points pour s'établir à 63% d'opinions favorables, contre 50% pour le Premier ministre et 39% pour le Jacques Chirac.
Depuis le 27 octobre, début des violences, 8973 véhicules (autobus, voitures légères, motos, cyclomoteurs) ont été détruits, 126  membres des forces de l'ordre ont été blessés et 2888 personnes ont été interpellées. 10 600 policiers et gendarmes sont toujours mobilisés.
 
 
 
 
 
 
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