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Plusieurs centaines de policiers étaient toujours déployés samedi à l'intérieur et aux abords du village de Dongzhou, près de la ville de Shanwei, dans la province du Guangdong (sud), où la police paramilitaire a tiré sur des villageois réclamant des compensations pour des terres saisies dans le cadre de la construction d'une centrale électrique, selon les habitants.
Les autorités, muettes sur ces événements, ont interdit l'accès du village aux journalistes. "La police a bloqué les accès menant au village et ils effectuent des patrouilles dans les rues", a témoigné par téléphone un habitant nommé Chen.
Dans son édition de samedi, le quotidien hongkongais de langue anglaise South China Morning Post publie en une la photo d'un habitant identifié comme Lin Yutui, une balle fichée dans la poitrine.
La police procède à des contrôles d'identité à la recherche de meneurs de la manifestation du 6 décembre qui a rassemblé plus d'un millier de personnes, indique le journal.
Selon les habitants, qui faisaient état mardi de quatre morts, l'unité anti-émeute de la police armée du peuple (PAP) a ouvert le feu sur les protestataires qui avaient dressé des barricades et lancé des cocktails molotov pour les empêcher de pénétrer dans le village. La situation avait dégénéré après l'arrestation de trois représentants du village qui s'étaient rendus sur le site de la future centrale après avoir constaté qu'une centaine de policiers y avaient pris position, ont par ailleurs indiqué des témoins cités par Radio Free Asia, basée aux Etats-Unis.
MULTIPLICATION DES INCIDENTS LIÉS À LA SAISIE DE TERRE
L'agence officielle Chine Nouvelle est restée muette sur ces événements mais selon un responsable de Shanwei, les autorités locales s'apprêtaient samedi à diffuser un communiqué.
"Nous redoutons qu'ils essaient de détruire les preuves car ils affirment que personne n'a été tué", s'est inquiété un habitant cité par le South China Morning Post. "J'ai vu des gens s'agenouiller devant les policiers pour les supplier de leur restituer les corps de leurs proches (...). Mais la police a refusé. Ils les ont emportés et nous ne savons pas où ils se trouvent actuellement", s'est émue Wei, une autre villageoise.
"Nous avons entendu dire que des gens seraient envoyés ici pour enquêter, mais nous ne savons pas si c'est vrai ou non. Ils nous ont leurrés tellement de fois par le passé", a-t-elle ajouté.
Les incidents liés aux saisies de terres se multiplient dans la campagne chinoise. En Chine, la terre appartient à l'Etat, octroyant un pouvoir immense aux fonctionnaires qui favorise la corruption.