Télimélé Entre émeute, carnage et désolation
Située à 270 km de Conakry, la préfecture de Télimélé, classée parmi les plus pauvres du pays en infrastructures et les plus rejetées des enseignants par son enclavement, vient de subir une lourde perte en vies humaines et autres blessés graves. Le drame s'est produit entre gendarmes et élèves qui dénonçaient le manque d'enseignants dont souffrent les établissements scolaires de la préfecture, notamment le lycée.

Trois morts et quatre blessés, le commissariat de police et la gendarmerie mis à sac. Tel est le triste bilan des affrontements du mardi 24 novembre passé entre élèves et forces de l'ordre dans la préfecture de Télimélé. A l'origine des faits, on parle d'une grève légitime que les élèves ont déclenché pour manifester leur mécontentement suite au manque criard d'enseignants dont souffre cette localité.

Le premier jour de leur manifestation, les élèves n'ont fait aucun dégât dans la ville. Et personnellement, j'estime que c'est leur droit de réclamer des enseignants s'ils en manquent. Et c'est justement, c'est ce qui a été ma promesse quand ils sont venus me voir pour m'exposer leur difficulté, notamment le manque de professeur. Car, 7 enseignants ont été affectés pendant les vacances. Je leur ai demandé de m'accorder un tout petit temps afin que je puisse aller à Conakry avec deux de leurs représentants pour que les négociations se passent en leur présence.

Ce jour, nous nous sommes bien entendus et ils m'ont promis de continuer à aller à l'école en attendant mon retour de Conakry. Mais, ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est la réaction de certains enseignants qui ont refusé d'aller à l'école le lendemain et surtout de la gendarmerie à qui j'avais bien demandé de ne jamais riposter en cas de manifestation… ", nous confie le préfet de Télimélé, M. Mamadouba Tounkara. Cet argument du préfet est beaucoup plus soutenu ailleurs, surtout par ceux qui pensent que la colère des élèves a été surtout activée par le refus de certains enseignants de se rendre à l'école. " Dès que nous avons constaté l'absence des enseignants, nous nous sommes dit qu'il faut repartir voir le préfet.

Sur le chemin, nous avons fait cesser dans toutes les autres écoles. Arriver au niveau du commissariat, certains ont commencé à jeter des projectiles sur les policiers qui, sur instruction de leur commissaire, Samoura Sékou sont restés inertes. Pendant que certains brisaient les vitres de la voiture du commissaire, d'autres se sont introduits dans les locaux du commissariat et ont réussi à libérer les prisonniers. Du commissariat, nous avons voulu nous rendre à la préfecture. Et c'est là justement où le commandant de la gendarmerie nous a intimé de retourner, faute de quoi il va tirer sur la première personne qui tenterait de dépasser cette limite. Ce qu'il ne manquera pas de faire. Il a tiré sur un premier élève, puis un deuxième. Ses victimes sont tous morts sur le champ. Une autre balle tirée a traversé la rue pour aller loger dans la tête d'une vielle femme dans sa maison située non loin de la gendarmerie. Ce qui a d'ailleurs fait monter d'un cran la colère des élèves qui se sont finalement rué sur les locaux de la gendarmerie. Les prisonniers ont profité de la situation pour s'enfuir… ", nous a confié dans l'anonymat un élève, témoin oculaire des faits.

Le préfet Mamadouba Tounkara, loin de nier la légitimité de la revendication des élèves, trouve cependant que le commandant de la gendarmerie était en situation de légitime défense. " Le Commandant était assiégé par les élèves qui voulaient le lyncher. Je pense que c'est là que l'idée lui est venue de se servir de son arme… ". D'ailleurs, pour le préfet, les raisons de cette grève vont au-delà d'une simple revendication de professeurs. " Les raisons sont à chercher ailleurs. Puisqu'on n'a pas besoin d'ôter la vie pour avoir des enseignants.

Parlant du cas particulier du commandant de la gendarmerie, présumé auteur de tous ces meurtres, le préfet dit n'avoir aucune idée sur sa destination : " j'ai appris qu'il serait à Kindia… " lance laconiquement Mamadouba Tounkara. Cependant, beaucoup de témoins disent avoir vu le commandant sur sa moto, arpentant la colline au sommet de laquelle où se niche le premier responsable de Télimélé. L'homme qui serait parti dans ces lieux pour se mettre à l'abri de la fureur des élèves aurait profité de la présence du renfort de trois camions de militaires venus de Kindia pour prendre la poudre d'escampette. Laissant ainsi les Télimélékas avec leurs morts à enterrer et des blessés à soigner.

Arrivé sur les lieux le samedi 26 novembre dernier, le ministre de l'Enseignement Pré-universitaire et de l'Éducation Civique Galéma Guilavogui a promis d'envoyer illico dare-dare à Télimélé 18 enseignants. En outre, le ministre a demandé aux autorités de cette localité de lui faire une proposition de dix enseignants qui seront sans délai engagés à la Fonction publique. Le ministre Galéma et le préfet de Télimélé ont enfin promis de mettre toute la lumière sur les auteurs et commanditaires de ce drame et les punir à la hauteur de leur forfaiture.

En attendant, les esprits malins entrevoient déjà une odeur de politisation des émeutes.

A. Makissa Diallo Envoyé spécial
Auteur: A. Makissa DIALLO /LE DIPLOMATE partenaire de KABANEWS
Date: 28/11/2005 10:21:57
GUINEE
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POLITIQUE

 


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Selection de Lama Barry

On a vu sur boubah.com que la federation cherche a convaincre le jeune Lama Barry de venir garder les buts de l'equipe nationale. Ca c'est une bonne idée parceque c'est un gardien tres serieux et il fait une bonne saison en hollande dans son club.

07/11/2005 21:38:56

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