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Les évènements malheureux qui ont marqué cette première semaine de décembre 2006 à Fria, ont fait des dégâts humains et matériels importants. Six blessés parmi les manifestants contre le retard des travaux de bitumage des 15 kilomètres de la voirie urbaine. Alors que le repreneur de la raffinerie Friguia, la Russe RusAl, s'est engagée à décaisser 5 millions $US non remboursables pour cette opération.
Observance de la lourdeur de la bureaucratie du Département d'Etat aux Travaux Publics, pour la finalisation de l'appel d'offre devant aboutir au choix de la société d'exécution. L'entreprise BECO chargée des études étant déjà sur le terrain, mais souffrant toujours du non établissement de son contrat.
L'absence de contrat ne permettait pas au donateur de payer l'avance de démarrage, alors que BECO a commencé les travaux . RusAl avait prédit dans une correspondance du 16 novembre adressée au Ministre d'Etat, Bahna Sidibé dont voici la teneur: «notre inquiétude est basée sur le fait que nous ne pouvons pas satisfaire les expectatives des habitants de Fria. Nous vous prions de bien vouloir prêter votre appui en la résolution de cette question particulière».
Suite donc à cette lenteur et le manque récurrent de communication de la part de l'administration préfectorale, les populations de Fria ont pris d'assaut les rues et érigé des barrages, empêchant le fonctionnement réel de l'usine qui a tourné au ralenti.
Ce mouvement de revendication a entraîné la destruction des édifices publics et le Préfet Mamadouba Bangoura, a cherché asile ailleurs avant la venue du renfort, pour lequel il a exigé des casse-croûtes et paiement d'espèces sonnantes par l'usine.
Première conséquence, l'Ambassade Britannique a exigé le départ de ses compatriotes travaillant à l'usine. Les deux experts de la Watkins Hire Ltd, qui assuraient la maintenance ont quitté Fria, le 05 décembre pour Conakry. Sans ce départ, le Directeur Général de Watkins Hire Ltd, M. Mark Hills n'aurait eu une tranquillité d'esprit.
La seconde conséquence, l'Ambassade de la Fédération de la Russie a exigé, le 6 décembre, au Ministre d'Etat Guinéen aux Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale d'"assurer aux employés de la compagnie de RusAl qui travaillent à l'usine d'alumine et aux membres de leurs familles des mesures supplémentaires de sécurité".
Joignant l'écrit à l'acte, 41sur 114 experts russes et leurs familles sont évacués à Conakry, cela malgré les efforts dissuasifs du ministre des Mines et de la Géologie. M.Ousmane Sylla qui a d'ailleurs reçu en audience, le 07 décembre, le Représentant de RusAl et l'Ambassadeur de la Fédération de Russie. A qui il a exprimé toutes les dispositions prises par le Gouvernement pour la sécurité des investisseurs et investissements.
La veille, le Gouvernement qui n'a pas apprécié le processus Bahna Sidibé; a dû recourir aux bons offices du Maire de Fria, M. Mamadou silly Diallo, pour calmer les ardeurs. Miracle ou potion magique! La parole du Maire fera tilt et sera un bon remède aux maux qui assaillant l'administration locale.
Les multiples récriminations du Gouvernement amènent M.Bahna Sidibé d' attribuer à gré, les travaux de bitumage à la société Henan Chine.
Selon le communiqué diffusé par les médias publics «l'entreprise Henan Chine a été retenue pour la réalisation des travaux de bitumage de 15 km de voies de la ville. Cette entreprise s'engage à mobiliser sur le terrain le mercredi 06 décembre 2006, le matériel et les équipements de travail en vue du démarrage imminent des opérations. Le directeur d'études Bureau BECO SA, assurera la supervision et le contrôle des travaux».
Ce 06 décembre, Henan Chine n'était pas présente sur les lieux. Pour deux raisons: Absence de contrat et manque de frais de transport de matériels. Manque de site d'entreposage d'engins également. Les autorités préfectorales offrent le stade local, récemment rénové par RusAl au plateau. Henan Chine redoute des risques et rejette l'offre préfectorale. Et, Henan Chine, tout comme les populations de Fria, attendent les promesses du ministère des Travaux Publics.
Pour l'heure, à Fria c'est le couvre feu. Les interpellations sont nombreuses. Les arrestations et les transferts surpeuplent la maison d'arrêt de Coronthie. Les auditions préliminaires par la Police Judiciaire ont débuté, le 08 décembre. Fria tourne toujours au ralenti, pour cause d'insécurité notoire. Et les parents des déférés exigent leur libération, à défaut ils démoliront le pont à la rentré de la ville. Tension!
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