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lundi 12 janvier 2004, 11h26
Importante manifestation anti-gouvernementale en Haïti
PORT-AU-PRINCE (AFP) - Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche en fin de matinée à Port-au-Prince pour réclamer la démission du président Jean Bertrand Aristide.
Cette manifestation, à l'appel de la Plate-forme démocratique de la société civile et des partis d'opposition, est la plus importante de toutes celles organisées par l'opposition depuis l'automne. Quelques tentatives de partisans du pouvoir de troubler le défilé du cortège par des jets de pierres ont échoué, devant la fermeté de la police anti-émeute présente pour encadrer le cortège.
A l'issue de la manifestation, la présidence haïtienne a annoncé que le président Aristide s'adresserait à la nation lundi matin, avant de s'envoler pour Monterrey (Mexique), où il participera au Sommet des Amériques. La manifestation avait commencé avec le rassemblement de mille manifestants après un service religieux à l'Eglise Saint-Pierre de Pétion-Ville, une banlieue résidentielle du sud de la capitale. L'évêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Pierre André Dumas, avait exhorté les manifestants durant la messe à "ne pas avoir peur", leur assurant que la "victoire" était au bout du chemin, et qualifiant le compromis de sortie de crise proposé fin novembre par les évêques haïtiens d'affaire "passée qui devait rester dans le tiroir où elle se trouve".
Ce compromis, qui prévoit de profondes réformes dans la police et d'entourer le chef de l'Etat d'un Conseil de neuf sages issus de la société civile et de l'opposition, a reçu l'appui des Etats-Unis et de la France et a été accepté par M. Aristide. La plate-forme de l'opposition l'a cependant refusé, y voyant "une tentative désespérée" du président haïtien pour garder le pouvoir. Partis de Pétion-Ville, les manifestants portaient une large bannière arborant, avec les armes d'Haïti et la devise du pays "L'union fait la force", l'inscription "Marchons pour une nouvelle Haïti". Les organisateurs avaient demandé aux participants de rentrer leurs chemises dans leurs pantalons pour bien montrer qu'ils ne portaient par d'armes.
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