PORT-AU-PRINCE (AP) - Une manifestation réclamant le retour du président déchu d'Haïti Jean-Bertrand Aristide a dégénéré mardi à Port-au-Prince, la police lançant des gaz lacrymogènes et effectuant des tirs de sommation. Au moins une personne a été tuée.
Plusieurs milliers de manifestants ont marché en direction du palais national, non loin de la cathédrale où le président par intérim Boniface Alexandre assistait à la messe.
La police anti-émeutes a tiré pour disperser la foule, qui s'est mise à lancer des pierres. Un manifestant de 23 ans, Titus Simpton, a été tué par balles, sans que l'on sache d'où venait le tir mortel.
Aristide, actuellement en Jamaïque mais qui doit partir en exil en Afrique du Sud, affirme que Washington l'a contraint à démissionner le 29 février, après trois semaines de soulèvement en Haïti.
La manifestation de mardi se déroulait le jour du Drapeau, le 18 mai, qui commémore cette journée de 1803 où les insurgés haïtiens choisirent Jean-Jacques Dessalines pour succéder à leur chef, le général Toussaint Louverture, mort un mois plus tôt dans une prison française. Furieux de voir le drapeau français sur la table de conférence, raconte l'histoire, Dessalines arracha la bande blanche de l'étendard tricolore, symbolisant les colons blancs contrôlant Haïti. Les bandes rouge et bleue furent ensuite cousues ensemble pour former le drapeau haïtien, tel qu'il est aujourd'hui, malgré quelques péripéties en cours de route. AP
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