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mercredi 17 mars 2004, 23h26
Haïti: le gouvernement investi, la force multinationale se déploie dans le nord
PORT-AU-PRINCE (AFP) - Le nouveau gouvernement d'union nationale haïtien a été investi mercredi, alors qu'une nouvelle étape vers la normalisation du pays se poursuit avec le déploiement de soldats de la force multinationale dans le nord du pays.
A l'occasion de la cérémonie d'investiture du nouveau gouvernement, le Premier ministre Gérard Latortue a souligné qu'il fallait "tourner définitivement le dos à la dictature".
C'est un "gouvernement non partisan à juger sur ses résultats", a-t-il dit, en soulignant que "c'est la première fois dans le pays que la formation d'un gouvernement a donné lieu à des consultations aussi démocratiques".
Le nouveau gouvernement, formé de 13 ministres, est largement composé de technocrates souvent proches de l'ex-opposition au président déchu Jean Bertrand Aristide.
La France a rapidement réagi à cette nouvelle étape politique en Haïti.
Le ministre français des Affaires étrangères "Dominique de Villepin va venir avant la fin du mois", a ainsi déclaré mercredi à l'AFP M. Latortue après la cérémonie d'investiture.
Il s'agirait de la première visite en Haïti d'un chef de la diplomatie française depuis l'indépendance en 1804 du pays, ancienne colonie française.
Auparavant, dans une déclaration au journal français Le Figaro de mercredi, M. Villepin avait estimé que "la communauté internationale doit maintenant conforter le gouvernement d'union nationale en voie de se constituer".
De son côté, le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a assuré M. Latortue que Paris "est à vos côtés dans la période de transition démocratique qui s'ouvre", dans un message de félicitations.
Sur le terrain, le gros des troupes de la force multinationale est avant tout concentré à Port-au-Prince et dans ses abords immédiats, là où la tension était la plus vive.
Mercredi, le colonel américain Thomas Schoenbeck, l'un des responsables de la force multinationale, a indiqué que depuis 36 heures, des soldats du contingent français se sont déployés au Cap Haïtien, deuxième ville du pays, jusqu'à présent sous le contrôle des insurgés.
"Certains soldats sont en train de sécuriser l'aéroport et de commencer à patrouiller" dans l'agglomération, a-t-il souligné, en ajoutant que des renforts seront envoyés "au cours de la semaine".
"A Port-au-Prince, le retour à la normale s'améliore quotidiennement", a précisé le colonel Schoenbeck.
En outre, de source diplomatique à Port-au-Prince, on indiquait que les militaires français allaient se déployer aux Gonaïves (nord-ouest), quatrième ville d'Haïti, d'où est partie l'insurrection le 4 février qui a conduit à la chute du président Aristide.
Le retour à une certaine normalisation s'est poursuivi mercredi avec la remise d'une trentaine d'armes légères par des membres des Chimères (partisans armés du président déchu), alors que l'inquiétude grandit dans la population avec la prolifération des armes à feu qui circulent dans le pays.
Pour sa part, M. Aristide, en Jamaïque depuis lundi, se fait pour l'instant particulièrement discret et n'a fait aucune déclaration publique depuis son retour de la République centrafricaine.
Son arrivée sur l'île proche d'Haïti a été critiquée par les Etats-Unis, tandis que la Jamaïque avait indiqué mardi ne pas reconnaître le nouveau gouvernement haïtien. Port-au-Prince a répliqué en gelant ses relations avec Kingston.
Enfin, l'asile proposé mardi par le président vénézuélien Hugo Chavez à M. Aristide n'a pas encore été rendu officiel, ont indiqué mercredi des sources officielles vénézuélienne qui ont requis l'anonymat.
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