Les forces de l'ordre haïtiennes ne sont pas assez nombreuses et pas assez bien équipées pour faire face à la vague de violence qui secoue depuis près de deux mois des quartiers de Port-au-Prince favorables au retour du président en exil Jean-Bertrand Aristide, a annoncé mardi un responsable humanitaire des Nations unies.
Au moins 86 personnes, dont au moins dix policiers, ont été tuées en Haïti depuis une manifestation, le 30 septembre dernier, demandant le retour de Jean-Bertrand Aristide, aujourd'hui en exil en Afrique du Sud après son départ forcé de l'île le 29 février dernier.
La dernière victime de ces violences est une petite fille de six ans, abattue lundi aux Gonaïves (nord du pays), selon Jean Lafaille, porte-parole de la police civile de l'ONU.
Selon Louis Joinet, un expert en droits de l'homme travaillant pour l'ONU, l'incapacité des quelque 3.000 policiers haïtiens à faire régner l'ordre a convaincu plusieurs mouvements, dont ceux d'anciens soldats de l'armée démantelée en 1995 par Jean-Bertrand Aristide, de patrouiller et d'effectuer leurs propres arrestations dans certaines villes.
Les pro-Aristide "deviennent de plus en plus incontrôlables", a déclaré mardi Louis Joinet après avoir rencontré des responsables gouvernementaux et onusiens et visité les prisons et postes de police de cinq villes haïtiennes. "Qui fait la police dans ce pays", s'est-il interrogé. AP
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