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dimanche 7 mai 2006, 11h34
Retour au calme à Bassorah après les heurts avec les Britanniques
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BASSORAH (AFP) - Le calme était revenu dimanche à Bassorah, la ville du sud de l'Irak, où des affrontements violents avaient opposé samedi soldats britanniques et civils irakiens après la chute toujours inexpliquée d'un hélicoptère britannique tuant plusieurs militaires.
Le commandant Sebastian Muntz, un porte-parole de l'armée britannique à Bassorah, a indiqué que les rues étaient calmes et que le couvre-feu imposé par la police irakienne, de 20H00 samedi à 06H00 dimanche matin (16H00 à 02H00 GMT), avait été levé.
L'appareil, qui s'est écrasé à Bassorah, ville portuaire à 550 km au sud de Bagdad, est "un appareil Lynx qui effectuait un vol de routine", a ajouté le commandant britannique. Il s'est toutefois refusé à donner des précisions sur le nombre de victimes parmi les soldats ni sur les causes de la chute de l'appareil et n'a pas indiqué le nombre de militaires qui se trouvaient à bord de l'hélicoptère. Au moins deux personnes ont été tuées dans ce crash, selon un témoin qui a vu deux corps calcinés à l'intérieur de l'appareil en flammes. A Londres, le ministre de la Défense Des Browne a fait état samedi de "la mort tragique de plusieurs militaires britanniques" sans autres précisions.
Dimanche matin, des soldats britanniques se trouvaient toujours sur les lieux du crash pour retrouver les débris de l'appareil. Les rues étaient calmes et une dizaine de véhicules de l'armée britannique encerclaient le point de chute de l'hélicoptère. Des blindés pointaient leur canon vers un petit groupe de civils irakiens qui contemplaient la scène, selon ce journaliste. Aucune tension n'était perceptible.
Un habitant de la maison sur lequel est tombé l'hélicoptère, un professeur de sciences à l'université de Bassorah, Mondher Taha, a indiqué que les soldats britanniques avaient récupéré les débris de l'appareil qui se trouvaient sur sa terrasse. Les militaires ont utilisé des grues et des engins lourds pour enlever les morceaux de l'appareil, selon ce professeur. Le quartier où s'est déroulé le crash est privé d'électricté, a-t-il dit.
Un des responsables de la ville, Mohamed Al-Obedi, a affirmé qu'une enquête était en cours sur les causes du crash, ajoutant que rien ne permettait pour l'heure d'indiquer que l'appareil avait été abattu. Cependant, un policier irakien avait indiqué la veille que l'hélicoptère avait été abattu par une roquette. Pour sa part, le président irakien, Jalal Talabani, a qualifié de "crime ignoble" la chute de l'hélicoptère de l'armée britannique. "Nous condamnons fermement ce crime ignoble contre" (les militaires), a dit le président irakien dimanche dans une lettre au Premier ministre britannique Tony Blair.
Bassorah a connu plusieurs heures de violences samedi, opposant soldats britanniques et civils irakiens en armes, après la chute de l'hélicoptère.
Cinq civils ont été tués, dont deux enfants, et 28 blessés dans ces affrontements, selon la police irakienne. Londres dispose de quelque 8.000 soldats déployés dans le sud de l'Irak, à majorité chiite. A ce jour, 104 militaires britanniques ont été tués en Irak depuis l'invasion du pays, en mars 2003, dont 79 tués au cours d'opérations. Bassorah, deuxième ville d'Irak, et sa région constituaient un secteur relativement calme, mais la tension s'y est accrue depuis plusieurs semaines, en raison de la crise nucléaire iranienne.
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