BAGDAD (AFP) - Les violences se poursuivent en Irak, où au moins 73 personnes ont été tuées mercredi, dont 24 dans un sanglant attentat visant un marché du centre de Bagdad, et 20 dans des attaques dans la région de Baaqouba, au nord de la capitale.
Au moins 24 personnes ont été tuées et 35 blessées à Bagdad, lorsqu'une bombe a explosé mercredi vers 10H00 (06H00 GMT) dans le marché de Chorja, le plus important de la capitale, très fréquenté à ce moment de la journée.
"La bombe était dissimulée dans un sac, entre des vélos et le trottoir", a déclaré un policier. Des mares de sang jonchaient les lieux de l'attentat, où des morceaux de chair brûlée témoignaient de la puissance de l'explosion, alors que les fenêtres de nombreux magasins ont volé en éclats et que plusieurs voitures ont pris feu, obligeant les pompiers à intervenir.
Un double attentat a ensuite frappé Karrada, quartier commerçant du centre de Bagdad, vers 10H40, tuant trois personnes, dont un policier, et faisant 14 blessés dans la file d'attente d'une station service. Les corps de sept personnes tuées par des hommes armés mercredi matin dans la capitale, dont un officier de l'armée irakienne, ont été transportés à l'hôpital Yarmouk, selon une source médicale. Deux assaillants ont également trouvé la mort lors d'une attaque à Doura (sud de Bagdad). Trois ouvriers d'une usine de textile ont été abattus à Amariyah.
Ces différentes attaques surviennent en dépit de l'opération "En avant ensemble" destinée à lutter contre les violences qui ensanglantent régulièrement la capitale et dans le cadre de laquelle 30.000 hommes, Américains et Irakiens, ont été déployés pour sécuriser les quartiers les plus dangereux de Bagdad, dont ceux de Doura et d'Amariyah.
"Dans les quartiers de Doura, Amariyah et Gazaliyah, la vie reprend peu à peu son cours normal, alors que les opérations de perquisitions laissent la place au déblaiement des ordures. Les magasins rouvrent, les habitants se promènent librement dans les rues", s'était félicité dimanche le général américain George Casey, commandant de la Force multinationale en Irak. D'après l'armée américaine, la violence a diminué de 46% à Bagdad depuis le début du mois d'août, par rapport aux mois précédents.
La violence s'est aussi poursuivie dans le reste du pays.
Vingt personnes, dont 15 civils, ont été tués mercredi au cours de plusieurs attaques dans la région de Baaqouba, au nord de Bagdad, a-t-on appris auprès de la police de la ville.
Sept civils qui se rendaient à un mariage, des membres d'une même famille parmi lesquels quatre femmes et un enfant, ont été tués et une petite fille blessée dans l'explosion d'une bombe artisanale au passage de leur minibus, à Buhriz, à 5 km au sud de Baaqouba.
Cinq civils, dont une femme et un enfant de 12 ans, ont été tués au cours de plusieurs fusillades dans différents quartiers de Baaqouba.
Trois autres civils ont été tués et dix personnes blessées, dont trois policiers, dans l'explosion d'un engin piégé dans le marché de Moqdadiyah, à 45 km au nord-est de Baaqouba.
Quatre policiers sont morts et deux ont été blessés dans l'explosion d'une bombe visant leur patrouille à l'entrée de Baladruz, à 45 km à l'est de Baaqouba.
Un officier de l'armée irakienne a été tué et un soldat blessé dans les mêmes circonstances, sur la route de l'imam Oueis, à 80 km à l'est de Baaqouba.
A Balad, à 70 km au nord de Bagdad, des hommes armés ont abattu une femme à son domicile, deux jours après la mort de son mari dans les mêmes conditions, et à Baiji (200 km au nord de Bagdad), ce sont les employés d'une boulangerie qui ont été visés par une fusillade qui a fait un mort. Par ailleurs, les corps de cinq personnes tuées par balles, les mains liées et portant des traces de torture, ont été découverts mercredi dans le Tigre, près de Souwaira, à 60 km au sud de Bagdad. Un autre corps portant des impacts de balles a été retrouvé entre Bagdad et Balad.
A Hilla, c'est une moto piégée garée à proximité d'un centre de recrutement de l'armée qui a explosé, faisant au moins 12 morts et 38 blessés dans cette ville à 120 km au sud de Bagdad. L'attentat a eu lieu vers 08H00 (04H00 GMT) et les victimes sont toutes des hommes venant s'engager dans l'armée irakienne, a précisé la police.
Le centre de recrutement, destiné aux habitants des provinces de Kerbala, Samawa et Najaf, dans le sud chiite du pays, avait ouvert ses portes quatre jours plus tôt et plus d'un millier de personnes se trouvaient devant le centre de recrutement au moment de l'attentat, selon la police. Une personne a été tuée et 10 blessées, dont trois policiers, lorsqu'une manifestation a tourné à l'émeute mercredi matin à Samawa, à 250 km au sud de Bagdad, selon une source médicale. Un officier de l'armée a été tué et deux soldats blessés dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule, entre Bagdad et Kout (sud-est).