par Jodie Ginsberg
DUBLIN - Des nationalistes irlandais ont affronté des policiers samedi à Dublin, où des manifestations contre un défilé de protestants d'Irlande du Nord ont provoqué les incidents les plus violents depuis plus de dix ans dans la capitale de la République d'Irlande.
Des centaines d'émeutiers ont lancé briques, feux d'artifice et bouteilles contre les forces de l'ordre alors qu'ils attendaient que les Nord-Irlandais rassemblés sur le thème "Love Ulster" se mettent en route dans l'une des principales rues commerçantes de Dublin.
Les émeutiers protestaient contre des parents de personnes tuées par l'Armée républicaine irlandaise (Ira) qui projetaient de défiler dans le centre de Dublin avec des groupes musicaux probritanniques.
Les organisateurs du défilé l'ont abandonné avant qu'il commence, tandis que les émeutes se propageaient à d'autres parties du centre-ville.
La police a entraîné à l'écart des touristes éberlués et des habitants qui faisaient des courses. Quatorze personnes ont été hospitalisées, dont six policiers, ont fait savoir les forces de l'ordre. Il y a eu 37 arrestations.
MAGASINS FERMES
Des rues ont été bouclées et des magasins fermés dans tout le centre de Dublin. Une journaliste de Reuters a vu des émeutiers lancer des barrières métalliques en travers de la rue et incendier des poubelles dans O'Connell Street, l'une des zones commerciales les plus actives de la ville.
Le ministre de la Justice, Michael McDowell, a condamné les violences qui ont débuté en milieu de journée et ont pris fin en début de soirée.
"Le seul message que ces gens ont réussi à communiquer aux habitants de Dublin et d'Irlande, c'est que la violence de type confessionnel se déchaîne une fois de plus contre tous les principes de l'Accord du Vendredi saint et contre la volonté dominante du peuple irlandais", a-t-il dit.
L'accord du Vendredi saint, conclu en 1998 en Ulster, a largement rétabli la paix dans la province britannique bien que la méfiance y reste profonde entre la majorité protestante et la minorité catholique qui regarde du côté de la République d'Irlande.
Les violences de vendredi sont les plus graves à Dublin depuis au moins dix ans. En février 1995, la police avait arrêté 45 personnes, pour la plupart des supporteurs anglais, à la suite de troubles au stade de Lansdowne Road, dans le sud de Dublin, lors d'un match Angleterre-Irlande.