La police kényane a employé des gaz lacrymogènes mercredi pour disperser des manifestants anti-gouvernementaux à Kisumu (ouest), tandis qu'une centaine d'autres se réunissaient dans le calme à Nairobi, selon les autorités.
La réunion publique annoncée à Nairobi par un mouvement politique réclamant une accélération de la réforme de la Constitution se résumait en fin de matinée à une centaine de personnes réunies au Parc de la liberté, en centre-ville, et y plantant des arbres.
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La manifestation de Kisumu a été plus virulente. "Des centaines de jeunes brûlent des pneus et lancent des pierres dans plusieurs faubourgs de la ville", a déclaré le directeur provincial de la police, Omar Bakari Jambeni, joint au téléphone. "Ils crient qu'ils veulent une nouvelle Constitution", a précisé un autre responsable policier, sous couvert de l'anonymat. "Nous utilisons les gaz lacrymogènes pour répondre aux pierres", a-t-il ajouté.
La police a interdit les accès au centre-ville de Kisumu pour "éviter des pillages éventuels", a précisé M. Jambeni.
A Nairobi, la police a été déployée "pour maintenir le calme", a déclaré à l'AFP son porte-parole national, Jasper Ombati.
Les forces de l'ordre ont quadrillé les secteurs classiques de troubles, en particulier les grands bidonvilles des faubourgs, ainsi que le centre-ville autour du Parc de la liberté, site prévu d'une réunion publique annoncée par un mouvement politique baptisé Saba Saba Asili, et autorisée par la police.
Le nom de Saba Saba Asili ("sept" et "original", en langue kiswahili), est une référence à un mouvement politique constitué au Kenya après des manifestations pour le multipartisme réprimées par la police le 7 juillet 1991.
Cette manifestation était soutenue par le Parti démocratique libéral (LDP), formation qui appartient à la coalition au pouvoir, mais a été marginalisée à l'occasion d'un remaniement ministériel annoncé mercredi dernier par le président kényan Mwai Kibaki.
Des policiers anti-émeute, dont certains à cheval, patrouillaient dans le centre de la capitale, tandis qu'une centaine de manifestants qui avaient répondu à l'appel de Saba Saba Asili étaient réunis dans le Parc de la Liberté, où ils plantaient symboliquement des arbres, a-t-on constaté.
La police avait empêché par la force, samedi, la tenue à Nairobi d'une manifestation pour l'accélération de la réforme constitutionnelle, à laquelle avait appelé le collectif "Katiba Watch" ("Katiba" signifie "Constitution" en langue kiswahili), avec le soutien du LDP.
Les heurts, au cours de cette première manifestation anti-gouvernementale depuis l'élection de M. Kibaki à la présidence, en décembre 2002, avaient fait une quinzaine de blessés, selon la Croix rouge, et s'étaient soldés par une centaine d'arrestations.