KATMANDOU (AFP) - Le Népal était en partie paralysé mardi par une grève générale de deux jours décrétée par la rébellion maoïste qui était moins suivie que d'habitude, alors que neuf rebelles présumés ont été tués dans des affrontements distincts avec les forces de l'ordre.
La plupart des commerces étaient fermés dans la capitale Katmandou (1,5 millions d'habitants) et dans les autres villes de l'est du pays, et les bus assurant les liaisons longue-distance étaient à l'arrêt.
Toutefois selon la police, il y avait davantage de circulation à Katmandou que lors des précédentes grèves générales décrétées par la rébellion maoïste et les vendeurs de rue continuaient leurs activités.
Le gouvernement a menacé les fonctionnaires qui n'utiliseraient pas leur véhicule de fonction de le leur retirer.
Les grèves décrétées par les rebelles, en lutte armée depuis 1996 pour obtenir l'abolition de la monarchie, entraînent généralement une paralysie totale du pays et les véhicules en circulation sont détruits.
Des actes de violence, attribués à la rébellion, se sont produits dans la banlieue de la capitale et dans le centre, dans le but de faire pression sur la population pour que la grève générale soit suivie, selon les autorités.
Une bombe artisanale a explosé devant des bureaux de la Banque Nepal-Bangladesh à Lalitpur brisant des fenêtres alentour mais ne faisant ni victime ni dégât, a indiqué la police.
"Deux maoïstes qui circulaient dans un taxi se sont arrêtés à l'extérieur de la banque et le chauffeur a jeté un sac rempli d'explosif causant l'explosion. Les maoïstes ont essayé d'effrayer la population pour qu'elle observe la grève", a dit à l'AFP le chef de la police de Lalitpur, Thaneswore Devkota.
Dans le centre, district de Dhading, de présumés rebelles ont incendié dix véhicules d'un convoi de militants asiatiques en tournée depuis un mois dans le pays pour l'obtention du droit à la terre. Il n'y a pas eu de victime, a indiqué la police.
Ce premier jour de grève coïncide avec le deuxième jour des festivités en l'honneur de Kumari, une petite fille adorée comme une déesse, qui marquent le début des moissons. La guérilla a promis de ne pas gêner les festivités.
Les rebelles ont affirmé la semaine dernière avoir décrété cette grève pour protester contre la mort de deux de leurs dirigeants, le 3 septembre dans le district de Siraha (sud-est), des faits démentis par l'armée.
Un rebelles présumé a été tué mardi alors qu'il tentait de forcer des commerçants à observer la grève dans le district de Ilam (sud-est), a indiqué un responsable de la police locale Krishna Basnet.
Huit autres sont morts dans quatre affrontements distincts, a indiqué la police qui n'a pas donné plus de détail sur les lieux ou les circonstances.
La guérilla maoïste a accentué sa pression sur le gouvernement népalais depuis un mois avec un blocus d'une semaine imposé fin août à Katmandou et la fermeture forcée de 47 entreprises qui ont finalement rouvert à l'issue de négociations.
Quelque 10.000 personnes sont mortes depuis le début de la guerre civile en 1996.