MANAGUA, Nicaragua (AP) - Le président du Nicaragua Enrique Bolanos a décrété l'état d'urgence lundi, ce qui lui permet de suspendre partiellement la Constitution pour faire face à la crise provoquée par l'augmentation des prix de l'énergie.
La radio d'Etat a expliqué que la mesure était nécessaire pour "garantir la stabilité économique et l'afflux d'aide étrangère". Le décret impose un relèvement de 11,83% du uprix de l'électricité pour les clients consommant plus de 150kW par mois, ce qui représenterait 25% de la population.
Le président libéral a déclaré qu'il espérait ainsi empêcher le Nicaragua de "replonger dans la nuit", référence aux fréquentes coupures de courant des années 1980, sous le gouvernement sandiniste (gauche).
M. Bolanos a ajouté qu'il prendrait également des mesures pour respecter les accords avec le Fonds monétaire international (FMI) car sans la coopération financière, "le pays sombrerait dans le chaos".
Dans la foulée, le droit de manifestation est limité pour 180 jours.
Le décret doit être soumis sous 72 heures à l'Assemblée nationale dominée par l'opposition. Or les chefs des deux principaux partis, les sandinistes et les libéraux constitutionnalistes du PLC, tentent en permanence de limiter les pouvoirs du chef de l'Etat, au risque de provoquer une confrontation qui inquiète les bailleurs de fonds étrangers.
Le Nicaragua est l'un des pays les plus pauvres et les moins développés d'Amérique latine bien que l'extrême pauvreté y ait reculé entre 1993 et 2002, à 15,1%, selon la Banque mondiale. Quelque 45,8% des 5 millions d'habitants sont pauvres, c'est-à-dire que leur revenu dans sa totalité ne suffit pas à leur assurer une alimentation correcte. AP
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