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Nigéria: tension au quatrième jour de grève générale
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ABUJA (AFP) - Après l'échec de négociations entre le gouvernement et les syndicats, le Nigeria entame jeudi dans un climat de tension un quatrième jour de grève générale contre la hausse des prix des carburants.
Les syndicats avaient lancé lundi ce mouvement national pour protester contre la décision du gouvernement du président Olusegun Obasanjo d'arrêter de subventionner le carburant, provoquant une hausse de 54% des prix de l'essence de 26 à 40 nairas (31 cents/27 cents d'euros). Lundi, le soutien à la grève semblait massif mais il a commencé à s'éroder mercredi, certaines personnes semblant décidées à retourner au travail malgré des intimidations syndicales qui ont provoqué des tensions.
Des heurts avaient éclaté mercredi entre des militants des syndicats et des casseurs de grève dans plusieurs villes. La police avait effectué des tirs d'avertissement et fait usage de gaz lacrymogènes, faisant au moins un blessé par balles. Jeudi matin, des voitures détruites étaient visibles sur le bord des routes à Lagos et des camionnettes de police sillonnaient la ville, tirant en l'air pour disperser des gangs de jeunes.
La tension était élevée jeudi après que le chef de la police nigériane Tafa Balogun eut promis de protéger les casseurs de grève, Adams Oshiomhole, le président du Congrès du travail du Nigeria (NLC), le principal syndicat du pays l'accusant d'essayer d'instaurer un Etat policier. "Les travailleurs nigérians ne se laisseront pas intimider. La police a déjà tué, elle peut décider de tuer encore et encore et entâcher le gouvernement de sang. Demain nous allons intensifier la grève", a-t-il déclaré mercredi soir.
La presse et le NLC avaient affirmé que quatre manifestants avaient été tués lundi par la police dans le village de Mararaba, à proximité d'Abuja. Initialement un porte-parole de la police avait confirmé ces morts avant de se rétracter. "Il existe un fossé énorme entre ce que le gouvernement veut faire et ce que nous pensons que le Nigeria peut supporter", a assuré M. Oshiomhole après l'interruption des négociations dans la nuit de mercredi à jeudi.
Des sources proches de négociations ont indiqué que le NLC cherchait à limiter les prix du carburant à 29 naira le litre - représentant une petite augmentation - tandis que le gouvernement refuse d'envisager un chiffre inférieur à 37,7 nairas. Selon les négociateurs, les pourparlers doivent reprendre jeudi.
Un syndicat du secteur pétrolier, PENGASSAN a annoncé qu'il ferait fermer les sites de production et d'exportation de pétrole, qui représente 96% des recettes en devises du pays, si un accord n'était pas intervenu avant minuit dimanche. Le gouvernement nigérian est également soucieux de parvenir à un accord avant la visite du président américain George W. Bush, prévue la semaine prochaine.
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