ABUJA (Reuters) - Les négociations visant à mettre un terme à la grève générale observée depuis trois
jours au Nigeria en raison des fortes hausses des prix des carburants ont échoué aux premières heures de
jeudi, a déclaré un des dirigeants du mouvement social.
"La grève continue", a déclaré Adams Oshiomhole, président du syndicat Nigeria Labour Congress (NLC).
Les dirigeants syndicaux nigérians avaient prévenu quelques heures plus tôt que les manifestations
s'étendraient à travers le Nigeria si la crise ouverte par une très forte hausse des prix des carburants
n'était pas réglée à la date de vendredi.
Des dizaines de personnes ont ainsi été blessées dans une bousculade survenue mercredi dans la capitale
politique du pays, Abuja, lorsque la troupe a tiré à balles réelles en l'air et a fait usage de gaz
lacrymogènes pour disperser des manifestants.
Selon des témoins, la police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogène et a tiré en l'air à balles réelles
mercredi pour disperser 3.000 manifestants étudiants. On ne signale aucune victime.
A Aba, ville commerçante des environs de Port Harcourt, les grévistes ont allumé des feux de joie et
interdit aux automobilistes l'accès aux rues, ont rapporté des habitants.
Au moins huit personnes ont péri depuis le début de la grève provoquée par une hausse de plus de 50%
des prix des carburants.
Les manifestations, parties d'Abuja et de la capitale économique Lagos, se sont étendues mercredi à des
villes du sud-est du pays. Le NLC a fait savoir qu'il organiserait des manifestations dans toutes les grandes
villes du pays - le huitième exportateur de pétrole au monde - si la crise ouverte par les augmentations
n'avait pas trouvé sa solution cette semaine.
"Si la grève entre dans une deuxième semaine, nous accélérerons le rythme des actions de masse à travers
le pays à partir de lundi prochain", a déclaré à Reuters le secrétaire général du NLC, John Odah.
La grève a entraîné la fermeture des ports, des banques, des commerces et des stations-service, et
l'arrêt du déchargement des importations d'essence a exacerbé la pénurie de carburant que connaît le pays
de manière chronique.
Le Nigeria exporte plus de deux millions de barils de brut par jour, mais doit importer du carburant
parce que ses raffineries ne parviennent pas à répondre à la demande intérieure.