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dernière mise à jour : 14h24 GMT

Nigeria: les affrontements religieux diminuent mais la tension demeure

© AFP

Des pompiers tentent d'éteindre l'incendie de la branche locale de la Banque nationale nigériane, jeudi à Kano

KANO (Nigeria) (AFP) - 13/05/2004 13h30 - La tension persistait jeudi entre Chrétiens et Musulmans notamment à Kano, la grande ville du nord du Nigeria où, après deux jours d'émeutes, des responsables chrétiens avancent le bilan de 400 morts.

Selon le secrétaire général pour le nord du Nigeria de l'Association Chrétienne du Nigeria (CAN), Saidu Dogo, "le chiffre de 30 morts donné par la police est largement sous-estimé. Selon nos rapports, plus de 400 Chrétiens ont été tués et plus de 10.000 sont déplacés".

M. Dogo, joint au téléphone jeudi par l'AFP, a par ailleurs demandé à "ses frères et soeurs (chrétiens) de ne pas se venger".

Ce chiffre de 400 morts n'a pas été confirmé pour le moment ni par la police, ni par la Croix Rouge nigériane, ni par les services de l'hôpital général de Kano.

Le chef de la police de l'Etat de Kano, le commissaire Abdul Ganiyu Dawodu, l'a pour sa part démenti en jugeant ce bilan sans fondement: "Nous maintenons notre bilan de 30 tués et 40 blessés", a--t-il indiqué.

"Je peux vous assurer que le calme est revenu maintenant dans la ville. Nous contrôlons la situation. Toutes les victimes qui seront répertoriées seront celles des deux derniers jours", a-t-il précisé.

Les affrontements avaient baissé d'intensité jeudi, notamment sous l'effet des mesures prises par la police qui s'efforçait d'éviter les contacts entre les deux communautés, a constaté l'AFP.

Mais les tensions restaint vives cependant, en particulier à l'Hôpital général de Kano où l'accès à la morgue a été interdit aux familles venues chercher des proches disparus. La morgue était saturée et au moins cinq corps n'avaient pu être admis dans les locaux, a constaté l'AFP.

Un responsable de la Croix Rouge nigériane a indiqué qu'il "n'y a pas de nouveaux blessés aujourd'hui mais, à cause de la confusion d'hier, nous n'avons pas pu convoyer tous les morts à l'hôpital. La morgue ici est pleine et nous emmenons les cadavres ailleurs".

"Nous ne pouvons laisser personne pénétrer dans la morgue ou aux alentours, parce que nous avons besoin de restaurer la paix à Kano. Imaginez ce qui se produirait si les corps étaient remis à leurs proches!", a déclaré un médecin.

Nombre d'habitants estiment que les corps ne sont pas rendus aux familles parce que beaucoup sont tombés sous les balles de la police. Mercredi, M. Ganiyu Dawodu avait donné l'ordre de tirer à vue à ses officiers.

Cette émeute, qui a duré deux jours, a suivi une manifestation qui avait rassemblé mardi à Kano environ 10.000 personnes pour protester contre le massacre de plusieurs centaines de Musulmans le 2 mai par des milices chrétiennes à Yelwa, dans l'Etat du Plateau (centre).

La porte-parole du président Olusegun Obasanjo, Remi Oyo, a déclaré à l'AFP que le chef de l'Etat s'était rendu à Jos, la capitale de l'Etat du Plateau, pour visiter ensuite Yelwa.

"Nous ne pouvons pas demeurer dans une situation où une partie du pays est devenue une plaie, une source d'instabilité et d'insécurité", a déclaré M. Obasanjo mercredi soir. Il a également exprimé ses regrets pour les échecs des précédentes tentatives de ramener la paix et a promis de "trouver une solution".

L'attaque sur Yelwa a fait, selon un bilan officiel, entre 200 et 300 morts, mais des témoins interrogés sur place par l'AFP et un responsable de la Croix rouge nigériane ont estimé à plus de 600 le nombre des victimes.

Ces affrontements font craindre que les dissensions religieuses ne s'étendent à travers le pays, le plus peuplé d'Afrique avec 130 millions d'habitants.

Le Sultan de Sokoto, Muahmmadu Maccido, autorité suprême des Musulmans nigérians, a demandé l'arrêt des violences: "Je demande à tous les Nigérians de s'aimer les uns les autres et de vivre en paix pour que notre pays puisse progresser", a-t-il déclaré à des journalistes.

Mais le leader islamiste, Datti Ahmed, chef de l'influent Conseil suprême de la Charia, a jeté de l'huile sur le feu en évoquant des vélleïtés séparatistes et demandé au président Obasanjo d'organiser une "conférence nationale souveraine".

"Les Musulmans ne seront jamais les esclaves des infidèles, nous résisterons à cela par tous les moyens y compris en sacrifiant nos vies", a-t-il déclaré à l'AFP à Kano.

Au Nigeria, on estime à 10.000 le nombre total de victimes des violences interethniques et inter-religieuses depuis l'élection à la présidence de M. Obasanjo en 1999.


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