Enquête après une émeute meurtrière sur l'hacienda de l'ex présidente Aquino
AFP |
19.11.04 | 05h09
Une enquête a été ouverte après la répression meurtrière d'une émeute sociale devant l'immense propriété terrienne de la famille de l'ex présidente Corazon Aquino, dans le nord des Philippines, a déclaré vendredi la police.Sept personnes ont été tuées par balles lors des incidents qui se sont déroulés mardi et neuf policiers ont été consignés dans leur quartier général après des tests montrant qu'ils avaient fait usage d'armes à feu.Le commissaire Leopoldo Bataoil, porte-parole de la police, a déclaré que des sanctions administratives seraient prises et des poursuites en justice pourraient être intentées s'il y avait des éléments suffisants contre les policiers.Les incidents se sont produits lorsque des milliers de grévistes et manifestants, jusqu'à 25.000 personnes selon un responsable gouvernemental, manifestaient violemment devant l'entrée de l'hacienda Luisita, un domaine de 6.000 ha près de la ville de Tarlac.Des centaines de policiers et soldats, appuyés par des véhicules blindés, sont intervenus pour dégager l'accès à la propriété. Sept manifestants sont morts et des dizaines de personnes ont été blessées des deux côtés.Le porte-parole de la police a ajouté que trois des manifestants tués portaient aussi des traces de poudre indiquant qu'ils avaient pu se servir d'armes.La police a déclaré avoir répliqué à des coups de feu tirés de la foule qui avait rejoint un noyau de 80 grévistes d'une usine de traitement de canne à sucre réclamant une hausse de salaire et la réembauche de 300 collègues licenciés, dont des dirigeants syndicaux.Selon la police, les émeutiers ont lancé des pierres et cocktails molotov et provoqué les violences.Des responsables gouvernementaux soupçonnent la guérilla communiste d'avoir joué un rôle dans les troubles. Des milliers de manifestants avaient été acheminés à Tarlac en camion, selon des sources gouvernementales.Le commissaire Bataoil a ajouté que des fusils et machettes avaient été saisis sur des manifestants.Le parti communiste, interdit et qui mène une guerilla depuis 35 ans, a dénoncé le clan Cojuangco, propriétaire de l'hacienda, dont Mme Aquino est membre par sa naissance.Un porte-parole du parti a déclaré que le démembrement "des vastes domaines féodaux de la famille Cojuangco serait l'une des priorités" des rebelles s'ils parvenaient au pouvoir.Mme Aquino, qui fut présidente à la chute du dictateur Ferdinand Marcos en 1986 jusqu'en 1992, était une Cojuangco, un des grandes familles de l'oligarchie sino-philippine, avant de prendre le nom de son mari Ninoy Aquino, le chef de l'opposition. Son assassinat en 1983 fut à l'origine de la révolte contre Marcos.
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