KINSHASA (AP) - Les forces de sécurité congolaises ont ouvert le feu er fait usage de gaz lacrymogènes lundi lors d'une manifestation à Kinshasa, faisant au moins trois morts parmi plusieurs milliers de personnes qui protestaient contre un report des élections nationales, selon un groupe congolais de défense des droits de l'Homme.
Des habitants et des étudiants ont mis le feu à des pneus dans plusieurs quartiers déshérités près de l'aéroport de la capitale de la République démocratique du Congo, où les manifestants semblaient s'être regroupés tandis que policiers et soldats les repoussaient, selon des habitants. Des tirs sporadiques étaient également entendus dans d'autres secteurs de la ville.
Les violences ont duré plusieurs heures. En début d'après-midi, le calme ainsi qu'une certaine tension prévalaient dans Kinshasa.
Selon l'Association africaine pour la défense des droits de l'Homme, trois personnes sont mortes et huit autres ont été blessées lors de l'intervention des forces de sécurité au cours de la manifestation.
Un responsable de l'Hôpital général de Kinshasa a de son côté précisé qu'une personne mortellement blessée avait été transportée dans l'établissement en compagnie de deux blessés.
"Les gens disent que nous avons besoin d'élections", a déclaré Adrian Bimbata, un habitant du secteur contacté par téléphone. "Ils ne veulent pas que les élections soient repoussées. L'économie est mauvaise et chaque jour", notre monnaie" se dévalue un peu plus. Il a précisé qu'il craignait comme certains de ses voisins de quitter son logement par crainte de violences.
Vendredi, Apolinaire Malumalu, chef de la commission électorale indépendante congolaise, avait déclaré que les élections nationales prévues en juin pourraient être reportées de plusieurs mois, en octobre ou novembre.
Lors de son intervention à l'occasion du Nouvel An, le président Kabila s'était dit déterminé à organiser le scrutin cette année. AP
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