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Pacifique : 19/04/2006 à 06:10
Émeutes à Honiara : mise en place d'un couvre-feu

(Flash d'Océanie) - Un couvre-feu a été mis en place mercredi dans la capitale salomonaise, où des émeutes et des pillages généralisés perdurent depuis mardi suite à l'annonce de l'élection d'un Premier ministre rejeté par une partie de la population.

Depuis mardi, de violents affrontements ont eu lieu entre la police locale, épaulée par une force d'intervention régionale commandée par l'Australie et en place depuis juillet 2003, et un groupe de manifestants estimé à plus de cinq cent personnes.
L'Australien Shane Castles, chef de la police locale, après avoir rencontré mercredi Nathaniel Waena, Gouverneur Général des îles Salomon (chef de l'État dans ce pays du Commonwealth), a obtenu son feu vert pour faire proclamer un couvre-feu quotidien de 18 heures à six heures du matin, jusqu'à jeudi.
Un mouvement de protestation entamé mardi devant les grilles du Parlement de cet archipel mélanésien, à l'issue de l'élection par les cinquante députés (issus des législatives du 5 avril) a été suivi d'affrontements, qui ont ensuite dégénéré en émeutes et en pillage et actes de vandalisme dans la capitale.
Les émeutiers reprocheraient au Premier ministre désigné, Snyder Rini (Vice-Premier ministre du gouvernement sortant), d'avoir acheté les voix de plusieurs députés non-inscrits dans les heures ayant précédé la séance inaugurale du nouveau Parlement.
Les intérêts et établissements d'entreprises et individus d'origine chinoise semblent aussi avoir été spécifiquement pris pour cible.
Les opposants du nouveau Premier ministre, et sympathisants d'un candidat malchanceux mardi, semblent convaincus que le pouvoir sortant (qui s'est désisté en faveur de M. Rini) a bénéficié de l'appui d'influentes personnalités locales d'origine asiatique, et notamment taiwanaises.
Francis Billy Hilly, ancien Premier ministre et chef de l'opposition au cours de la dernière législature, a déclaré mercredi à Radio Australie qu'il était convaincu que la veille de l'élection de M. Rini, certains députés non-inscrits, auparavant constitués en un groupe soudé, s'étaient vus offrir d'importantes sommes d'argent.
" C'est sûr, il s'est passé quelque chose ", a-t-il affirmé.
M. Rini a formellement démenti ces accusations.
Les affrontements de mardi ont fait une vingtaine de blessés chez les policiers australiens et néo-zélandais déployés dans le cadre de la " Mission d'Assistance Régionale " aux îles Salomon (RAMSI), présente aux îles Salomon depuis fin juillet 2003 pour rétablir l'ordre dans ce pays, théâtre d'un conflit ethnique ayant dégénéré en guerre civile entre 1998 et 2003.
De nombreux magasins, ainsi que des véhicules, ont été caillassés et incendiés.
Depuis mardi, par ailleurs, de nombreux habitants de la capitale et des villages environnants ont profité de la confusion pour se livrer à un pillage systématique des magasins, sans rencontrer de résistance de la part de la police.
Mercredi, le gouvernement de l'Australie, principal pays contributeur à la RAMSI depuis sa création, déclarait avoir répondu à une demande du gouvernement salomonais et envoyait près de deux hommes en renfort (dont 110 soldats et un peloton anti-émeute).
Ce nouveau contingent a décollé mercredi de la base australienne de Townsville (Nord-Est de l'Australie, État du Queensland) et devait arriver en début de soirée à Honiara.
Entre-temps, les manifestants, visiblement informés de l'imminence de l'arrivée des renforts australiens, se rendaient devant la résidence du gouverneur général, qui recevait une délégation.
Objectif de cette démarche : demander au premier personnage de l'État (l'équivalent d'un Président de la République) de surseoir à la cérémonie de prestation de serment et d'intronisation.
En début de soirée, M. Waena, après avoir consulté le chef désigné d'un gouvernement à naître, déclarait ne pas disposer de nouveaux éléments pouvant satisfaire les manifestants.
En cas de réponse négative, ces derniers menaçaient de " brûler toute la ville ".

Canberra monte l'alerte d'un cran

Mercredi, par ailleurs, pour la seconde fois en vingt quatre heure, le gouvernement australien a rehaussé le niveau d'alerte de ses consignes aux ressortissants résidant ou désireux de se rendre aux Salomon : pour tout le pays, l'alerte a été placée à un niveau quatre sur une échelle de cinq (qui recommande de reconsidérer un éventuel déplacement aux Salomon).
Comme c'était le cas mardi, Canberra demande à ses ressortissants de se tenir à l'écart de tout rassemblement public, mais aussi de ne pas se rendre dans le centre de la capitale, ni dans le quartier " Chinatown ", dont la majorité des bâtiments et commerces a été prise pour cible par les émeutiers et les pilleurs.
" Si vous résidez à Honiara, ne vous rendez au travail que si cela est essentiel et seulement si vous déplacement peut être considéré comme sûr ".
" Si toutefois vous décidiez de vous rendre aux îles Salomon, vous devez être extrêmement prudent. Tenez-vous informés par les médias concernant d'éventuels et nouveaux risques de sécurité ", recommande le dernier avis.
" Le potentiel demeure concernant des violences ciblant certaines ethnies et des entreprises peuvent encore être prises pour cibles ", poursuit le communiqué.
Tout comme la veille, mercredi, en fin de journée, Honiara était une ville dévastée, où administrations, commerces, services publics et établissements scolaires ont cessé de fonctionner.
Certains magasins brûlent encore, selon des témoins sur place, alors que des groupes d'individus, toujours incontrôlés, déambulent dans les rues désertes, souvent en état d'ébriété.
Sur le millier de personnes ayant participé au pillage, une cinquantaine d'individus aurait été arrêtée depuis mardi.
Selon Johnson Honimae, chef du service de la communication du gouvernement sortant, les violences de ces deux derniers jours sont de loin plus importante que lors d'un coup État perpétré en juin 2000 par une faction de la police nationale (originaire de l'île de Malaïta, Nord de l'archipel) pour renverser alors un Premier ministre de la province de Guadalcanal (île principale, où se trouve Honiara).

PAD  

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