4h58 - mardi 02 mai 2006 Tahiti, Polynésie française  
[ English version ]
       mémoriser
mot de passe
oublié?
Inscrivez-vous pour un accès complet (gratuit)
  Actualité     Photos     Reportages     Audio / Vidéo     L'agence     La Polynésie  
  a la une     images d'actualités    
en partenariat avec
> Culture
> Economie
> Education
> Environnement
> Evénement
> Faits divers
> International
> Justice
> Pacifique
> People
> Politique
> Santé
> Sciences
> Société
> Sports
> Tourisme

recherche :
 
 dans  
recherche avancée

météo en Polynésie
 Iles du vent
 Iles sous le vent
 Marquises
 Tuamotu-Gambier
 Australes
> bulletin météo
> carte météo

taux de change
1 USD = 99.66 XPF
1 EUR = 119.33 XPF
1 NZD = 62.95 XPF
1 AUD = 75.08 XPF
100 JPY = 87 XPF

flux RSS
aide ?
Pacifique : 01/05/2006 à 19:02
Un courriel ravive les tensions australo-salomonaises

(Flash d'Océanie) - Snyder Rini, Premier ministre démissionnaire des îles Salomon, a convoqué lundi le Haut-Commissaire australien Patrick Cole pour lui signifier son courroux, après la publication ce week-end dans la presse australienne du contenu d'un courriel expliquant clairement que le gouvernement de Canberra ne voulait pas de lui comme chef du gouvernement de cet archipel mélanésien.

Après les législatives du 5 avril, M. Rini, ancien vice-Premier ministre du gouvernement sortant, avait été élu Premier ministre le 18 avril par le Parlement des îles Salomon.
Son élection avait alors provoqué les plus graves émeutes que cet archipel ait connues, ainsi que la destruction partielle du quartier commerçant de la capitale, sur fonds d'accusations de corruption.
La force régionale d'intervention (RAMSI), mission multinationale placée sous commandement australien et arrivée dans ce pays pour y rétablir l'ordre dès juillet 2003, avait alors dû envoyer d'urgence des renforts militaires et policiers, principalement australiens et néo-zélandais.
Le climat insurrectionnel avait peu à peu laissé la place à un retour au calme relatif et un couvre-feu, d'abord instauré, avait pu être levé en fin de semaine dernière.
Entre-temps, M. Rini, mis en minorité à la suite d'un nouveau changement de camp des plusieurs députés en début de semaine dernière, avait été contraint de démissionner et le Parlement annonce pour jeudi l'élection d'un nouveau chef de gouvernement.
Mais ce week-end, la presse australienne, en faisant état d'un message électronique envoyé, peu avant le 18 avril, par Mick Shannon, expert australien en poste au ministère salomonais des finances, a relancé la polémique sur une éventuelle implication de Canberra dans les soubresauts politiques des Salomon.
Ce courriel, qui est entré en possession de M. Rini, datait du 17 avril, faisait état du climat ambiant de corruption au sein de la classe politique et notamment des manoeuvres de certains entrepreneurs locaux, d'origine chinoise, pour acheter le soutien de plusieurs députés et ainsi faire pencher la balance dans le sens désirable.
L'expert pesait aussi les avantages et les inconvénients des différents candidats à la tête du gouvernement des Salomon.
Mais il faisait aussi état du mécontentement et d'une " demande d'explications " de la part de l'ambassadeur australien qui, au cours d'un entretien avec Sir Thomas Chan, chef de file de parti et père de l'ancien ministre des affaires étrangères Laurie Chan, aurait fait connaître sa déception quant au choix de M. Rini comme candidat officiel, rapportent les quotidiens Sydney Morning Herald et The Age.
En substance, explique le courriel controversé, Sir Thomas aurait finalement décidé, au lieu de soutenir un candidat favorable à la poursuite des objectifs australiens aux Salomon, d'appuyer M. Rini afin de s'assurer l'obtention d'une seconde licence d'exploitation pour un casino en projet.
" Cole a dit qu'il avait parlé à Tommy (Sir Thomas Chan) et à Laurie Chan, leur demandant pourquoi Rini avait été sélectionné, étant donné qu'ils lui avaient donné des assurances qu'il ne serait pas choisi (…) Il semble bien que l'intérêt principal de Tommy Chan soit d'obtenir une seconde licence pour son casino et qu'apparemment, il ne fait aucun doute qu'il peut compter sur Rini pour l'obtenir ", poursuivent ces quotidiens, citant le contenu du courriel entré en leur possession.
Par contraste, la préférence de Canberra allait à un gouvernement dont le ministre des finances continuerait à souligner les lignes directrices en matière de politique économique et fiscale.
Le ministre des finances du gouvernement sortant, Peter Boyers, aurait, dans ce contexte, été bien perçu.
Quand il est devenu apparent que, par jeu d'alliances, M. Boyers ne retrouverait pas ce portefeuille, l'expert australien Mick Shannon a analysé la situation dans les termes suivants dans un courriel envoyé à son ministère à Canberra : " Nous allons nous retrouver sans voix au sein du prochain gouvernement pour guider la politique économique et fiscale (des Salomon) (…) Entre ces candidats, Rini (très probable) et Sogavare (chef de file du parti SOCRED, Social Credit, anti-banques), le choix est déprimant, et dans n'importe quel cas, ça augure mal de l'avenir de la RAMSI ou de la bonne gouvernance de la RAMSI ".
Le courriel avertissait pourtant ses destinataires en mettant en exergue le fait qu'ils ne devaient " pas le faire circuler ".
En attendant l'élection d'un nouveau Premier ministre jeudi, M. Rini (qui ne se représente pas à ce poste, mais dont le parti désigne désormais Fred Fono contre Mannaseh Sogavare) est toujours aux commandes des Salomon par intérim.
Lundi, il a convoqué l'ambassadeur Cole pour lui demander, à son tour, des explications et évoquer, à la lumière de ce polémique courriel, une éventuelle " ingérence " dans les affaires intérieures du pays.
Triomphant, lundi, M. Rini a déclaré après cette entrevue que le diplomate australien était " rouge de honte ".
" Je suis sûr à cent pour cent du contenu des conversations entre Tommy Chan et Patrick Cole. Tommy a effectivement fait tout son possible pour me retirer le leadership à cause des pressions de Cole ", a-t-il ajouté, en précisant que M. Cole s'était refusé à tout commentaire au sujet du contenu du courriel de son expert.
" Il a juste souligné que l'Australie continuerait à travailler avec les îles Salomon. Je lui ai dit que si c'était l'attitude de l'Australie vis-à-vis des îles Salomon, alors il n'y aura jamais de progrès dans ce pays. Je pense que l'Australie devrait envisager de le rappeler, parce que les faits parlent d'eux-mêmes et que ça va à l'encontre de tous les protocoles diplomatiques ", a commenté le Premier ministre démissionnaire.
Dans une déclaration via son porte-parole lundi, le département australien des affaires étrangères, tout en confirmant qu'une entrevue avait eu lieu entre MM. Cole et Rini, a démenti toute demande des Salomon de rappeler le diplomate australien et toute infraction aux " normes diplomatiques ".
Le haut-fonctionnaire australien Mick Shannon a été rappelé d'urgence en début de semaine.
Côté néo-zélandais, Phil Goff, ministre de la défense, qui se trouvait en visite officielle la semaine dernière aux Salomon pour y marteler le message anti-corruption soutenu par Wellington et Canberra, a pour sa part défendu le fait que lors de sa brève visite dans cet archipel, il n'avait pas jugé utile de rencontrer M. Rini.
" L'objet principal de ma visite était d'examiner l'avenir de la RAMSI, à la suite des récentes émeutes. Je n'avais que vingt quatre heures, mis à part le temps pour dormir. Et chaque heure éveillée, je l'ai passée en rendez-vous. On a couvert le plus de terrain possible, du mieux qu'on a pu, mais il fallait fixer des priorités. Il me fallait donc rencontrer les personnes appropriées, en fonction de mes préoccupations, qui sont le commerce et la défense ", a déclaré M. Goff à Radio New Zealand International, tout en se déclarant " déçu " du contenu du courriel australien et en appelant les pays participant à la RAMSI à rester " neutres ".
À Honiara, parmi les quelque cent cinquante personnes arrêtées par les forces de police locale et celles de la RAMSI à la suite des émeutes, deux députés se voient toujours refuser leur demande de remise en liberté sous caution.
Soupçonnés d'avoir incité aux émeutes et à la violence, leur présence (ou absence) pourrait se révéler cruciale lors du vote de jeudi.

PAD  

     Envoyer l'article à un(e) ami(e)
 Imprimer
  Liens promotionnels
© Copyright Agence Tahitienne de Presse 2001-2006. Tous droits réservés - Mentions légales