JUBA, Soudan (AP) - Les obsèques de John Garang, ancien chef rebelle sudiste devenu brièvement vice-président du Soudan, ont été célébrées samedi dans la cathédrale de Juba dans le sud du Soudan en présence de milliers de personnes parmi lesquelles le président soudanais Omar el-Béchir et son successeur à la tête du SPLM.
La dépouille de John Garang avait été accueillie par une garde d'honneur composée pour moitié de ses hommes et pour moitié de soldats gouvernementaux.
Lors de la cérémonie, la veuve de John Garang, Rebecca, a appelé les milliers de personnes réunies dans la cathédrale de Juba à veiller sur la paix au Sud-Soudan. "Mon époux ne me manquera pas tant que vous, le peuple du Soudan, serez les gardiens" de l'accord de paix, a-t-elle dit.
Salva Kiir Mayardit, qui a succédé à John Garang à la tête du SPLM-SPLA (Mouvement de libération des peuples du Soudan) et devrait être investi bientôt à la vice-présidence soudanaise, a rendu hommage à son prédécesseur "une espèce rare de penseur politique et de combattant de la liberté". Salva Kiir Mayardit a promis de poursuivre dans la voie de Garan, assurant de suivre l'esprit et la lettre de l'accord de paix, signé en janvier dernier.
Le président soudanais Omar el-Béchir a lui aussi rappelé son engagement en faveur de l'accord, dans une brève allocution. Il a ensuite rappelé Salva Kiir Mayardit à ses côtés, pour prendre sa main et la lever en l'air, symbole d'unité rappelant le geste de la cérémonie d'investiture de John Garang quatre semaines plus tôt.
A l'issue de la cérémonie, le cercueil de John Garang, porté par dse officiers de l'armée et du SPLA, a quitté la cathédrale, précédé par le drapeau du Sud-Soudan et suivi du cortège des religieux et des dignitaires. Des soldats étaient mobilisés autour de la cathédrale et dans les rues principales de Juba pour assurer la sécurité des chefs d'Etat venus d'Afrique du Sud, du Kenya, d'Ethiopie et de Tanzanie.
La dépouille du chef historique de la rébellion sudiste, tué le week-end dernier avec 12 autres personnes dans le crash de l'hélicoptère qui le ramenait d'Ouganda, avait circulé pendant deux jours de ville en ville dans tout le Sud, pour que ses partisans puissent lui dire adieu.
Vendredi, le président ougandais Yoweri Museveni, vieux compagnon de route de Garang, avait relancé les doutes, estimant que les causes de ce crash n'étaient pas claires. "Certains parlent d'accident. Ca peut être un accident, ça peut être autre chose. Soit le pilote a paniqué soit il y a eu un sorte de vent de côté, soit les instruments ont lâché, soit il y a eu un facteur extérieur".
Des propos reçus avec colère par Khartoum. Dans la foulée, à la dernière minute, Museveni a changé ses plans et envoyé à sa place son ministre de la Défense assister aux funérailles.
Le SPLM-SPLA attend pour sa part les résultats de l'enquête réclamée, alors que le contenu des boîtes noires de l'appareil n'a pas encore été étudié. AP
nc/v/sb/v244