KHARTOUM (Reuters) - Au moins 20 personnes ont été tuées cette nuit dans des violences dirigées contre des Soudanais du Sud à Khartoum, où, selon des témoins, des hommes armés continuaient d'errer dans les rues malgré l'instauration d'un couvre-feu.
Un rapport de sécurité de l'Onu que Reuters a pu se procurer mercredi matin fait état de 20 morts pendant la nuit.
La violence a éclaté dans la capitale soudanaise lundi, à l'annonce de la mort dans un accident d'hélicoptère de John Garang, ancien chef des rebelles du Sud et artisan du traité de paix de janvier dernier, qui venait d'être désigné vice-président.
Cette annonce a fait descendre dans les rues de Khartoum des milliers de partisans du Mouvement de libération du peuple soudanais (MLPS), issu du Sud du Soudan, causant des affrontements entre Soudanais du Nord et du Sud.
Selon la police, au moins 46 personnes ont été tuées dans les émeutes de lundi.
William Ezekiel, rédacteur en chef du quotidien Khartoum Monitor, proche de la communauté sudiste, a lui déclaré, citant les récits d'habitants, que 47 personnes avaient trouvé la mort dans la nuit de mardi à mercredi lors d'affrontements à Mamoura, dans la banlieue de Khartoum. Par ailleurs, a-t-il ajouté, 15 personnes ont été tuées dans la zone de Kalakla, dans le sud de la capitale, où des affrontements avaient déjà été signalés mardi.
Ces informations n'ont pas pu être vérifiées dans l'immédiat.
Ezekiel a ajouté que, selon des habitants, des coups de feu et des sirènes retentissaient toujours dans certaines zones de la banlieue de Khartoum.
Dans le centre de la capitale, le trafic avait repris normalement et les rues étaient calmes mercredi matin, grâce au déploiement d'un imposant dispositif de sécurité.