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Condoleezza Rice : le monde doit se mobiliser pour le Darfour

United States Department of State (Washington, DC)
ACTUALITÉS
10 Mai 2006
Publié sur le web le 11 Mai 2006

By Judy Aita
Washington, DC

Le 9 mai, à la demande des États-Unis, les ministres des affaires étrangères du Royaume-Uni, de Russie, de Chine, de France, du Congo, de Tanzanie, de Grèce et d'Autriche, ainsi que de hauts responsables du gouvernement du Danemark, d'Argentine, du Japon et des Pays-Bas se sont joints à la secrétaire d'État, Mme Condoleezza Rice, pour participer à une réunion publique du Conseil de sécurité sur le Darfour.

Il s'agissait de préparer la voie qui conduira à la fin de la dévastation et de la crise humanitaire au Darfour à la suite de la signature, le 5 mai à Abuja (Nigeria), d'un accord de paix par le gouvernement soudanais de Khartoum et le principal groupe rebelle.

Appelant les nations à « saisir cette unique occasion pour rendre l'espoir au peuple du Darfour », Mme Rice a expliqué qu'il était extrêmement important que la communauté internationale se mobilise dans les plus brefs délais afin de garantir que l'accord de paix récemment signé entre en vigueur « pour donner la sécurité au peuple du Darfour et qu'il puisse finalement rentrer chez lui ».

Selon Mme Rice, le Darfour est une épreuve pour la communauté internationale et les Nations unies. « Le sort tragique des populations du Darfour dérange la conscience de tous les hommes. Mais à elle seule la conscience ne nourrira pas des gens affamés, ne sauvera pas la vie d'innocents ni ne rétablira la paix dans les territoires en crise », a-t-elle fait valoir, ajoutant que le drame humanitaire au Darfour représente un défi non seulement pour l'Afrique ou pour les États-Unis, mais pour la communauté des nations tout entière et qu'il ne faut pas la prendre à la légère.

Mme Rice a exhorté les nations à fournir des vivres au Programme alimentaire mondial (PAM) et demandé au Conseil de sécurité d'approuver rapidement la résolution parrainée par les États-Unis qui devrait accélérer le processus de mise en place au Darfour d'une force solide de maintien de la paix sous l'égide d'un commandement de l'ONU.

« Nous reconnaissons que la force de l'Union africaine a fait un excellent travail, mais sa tâche est désormais plus vaste. L'Union africaine a demandé qu'une nouvelle mission soit mise sur pied. Cette résolution garantirait que nous sommes prêts à honorer cette demande », a dit Mme Rice.

Lors de la réunion du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a demandé aux chefs des factions rebelles de signer l'accord et aux pays de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour convaincre ces derniers de choisir la paix plutôt que le conflit pour le bien de leur peuple.

Vu les terribles conditions qui prévalent dans la région, M. Annan a aussi fait remarquer qu'il ne fallait pas « se reposer sur ses lauriers », ajoutant qu'un plan à court terme visant à renforcer la force de l'Union africaine pour qu'elle assure la protection n'était qu'une solution provisoire et qu'il fallait qu'une force de l'ONU plus mobile soit mise en place le plus rapidement possible.

Des émeutes ont éclaté dans le camp de réfugiés de Kalma, au Darfour, et un interprète de l'Union africaine a été tué le 8 mai, quelques heures seulement après que le coordonnateur de l'ONU pour l'aide humanitaire eut quitté ce camp. Les manifestants exigeaient une force de maintien de la paix de l'ONU. Au début du mois de mai, le PAM a dû réduire les rations alimentaires quotidiennes du fait de réserves de plus en plus maigres et du montant insuffisant des contributions.

Les États-Unis ont contribué environ 85 % des quantités de vivres disponibles. Sur les 225 millions de dollars d'aide alimentaire d'urgence pour le Soudan que le président Bush a demandés au Congrès, 150 millions de dollars sont réservés pour le Darfour, a précisé Mme Rice.

Les Pays-Bas ont proposé d'organiser une conférence internationale des donateurs pour le développement et la reconstruction du Darfour dans quelques mois. Les États-Unis assisteront à une telle réunion, a indiqué Mme Rice, recommandant instamment aux autres pays d'y participer également.

M. Annan, pour sa part, a demandé aux pays de ne pas attendre cette conférence pour manifester leur générosité, rappelant qu'il n'y avait pas un jour à perdre.

Les ministres des affaires étrangères ont loué les efforts déployés par l'Union africaine et d'autres pour négocier un accord de paix, notamment le président du Congo et président de l'Union africaine, M. Denis Sassou-Nguesso ; le président de la Commission de l'Union africaine, M. Alpha Oumar Konaré ; le président du Nigeria, M. Olusegun Obasanjo ; le principal négociateur de l'Union africaine, M. Salim Salim, et le secrétaire d'État adjoint des États-Unis, M. Robert Zoellick. Ils ont par ailleurs rendu hommage aux États-Unis et au Royaume-Uni pour leurs généreuses contributions.



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