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mardi 7 novembre 2006, 20h26
N'DJAMENA (AFP) - Des violences ont opposé ces derniers jours des communautés arabes et non arabes du Tchad dans deux régions du sud-est du pays, théâtres de récents combats entre l'armée et des rebelles tchadiens, faisant plus d'une centaine de morts selon un bilan encore provisoire. Une première vague d'affrontements a éclaté la semaine dernière entre Arabes et Kibets, des tribus non arabes, dans la région du Salamat. Le ministre de l'Administration territoriale Ahmat Mahamat Bachir a déclaré mardi matin à l'AFP qu'un "problème" dont il n'a pas précisé la nature avait mis le feu aux poudres le 31 octobre. "Les Arabes des cantons voisins se sont ensuite organisés pour attaquer les villages des Kibets", a rapporté le ministre, joint au téléphone à Am-Timan, chef-lieu du Salamat, à 600 km à l'est de N'Djamena. "La situation est redevenue calme depuis trois jours", a-t-il assuré. Mais le bilan est lourd: "plus d'une centaine de morts", ainsi que "des blessés, des déplacés et plusieurs villages incendiés", a affirmé le ministre. Interrogé par l'AFP, le président de la Ligue tchadienne des droits de l'Homme (LTDH) Massalbaye Tenebaye a déclaré pour sa part que ces violences, au nord d'Am-Timan, avaient fait au moins 140 morts, 38 blessés graves et plus de 400 cases brûlées. Dans la soirée, le gouvernement a annoncé que d'autres heurts entre communautés arabes et non arabes avaient fait de "nombreuses victimes" ces derniers jours dans le département de Sila, situé au nord-est du Salamat. "Des affrontements intercommunautaires ont eu lieu depuis le 4 novembre dans le canton de Mouro, département de Sila", a déclaré le porte-parole du gouvernement Hourmadji Moussa Doumgor dans un communiqué. "Ces affrontements ont fait de nombreuses victimes de part et d'autre", a-t-il ajouté sans fournir de bilan précis. Ces informations ont été confirmées par une source humanitaire. La région du Salamat et le département de Sila, proches de la Centrafrique et du Darfour soudanais, ont été le théâtre fin octobre d'affrontements entre l'armée et les rebelles tchadiens de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD). Ces derniers ont brièvement occupé les 22 et 23 octobre les villes de Goz Beïda, dans le Sila, et d'Am-Timan, dans le Salamat. Aucun lien n'a été établi dans l'immédiat par les autorités entre la présence des rebelles dans cette région et les affrontements entre communautés de ces derniers jours. En revanche, le porte-parole du gouvernement a mis en cause le Soudan voisin, déjà accusé malgré ses démentis de soutenir cette rébellion hostile au président Idriss Deby Itno. "Le gouvernement a attiré l'attention de la communauté internationale sur l'exportation par le régime soudanais de sa crise du Darfour au Tchad. C'est ce qui est en train de se faire avec les affrontements meurtriers qui ont eu lieu dans le Salamat et le Sila", a déploré M. Doumgor. "La communauté internationale doit réagir en déployant une force de paix onusienne avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il plaidé. De son côté, la LTDH a mis en garde les autorités contre "une instrumentalisation des régions et des ethnies à des fins politiques". L'un des chefs des rebelles de l'UFDD, leur vice-président Acheikh Ibn Oumar, est arabe. Par le passé, après des attaques rebelles, les organisations de défense des droits de l'Homme ont souvent déploré des représailles dans les communautés dont étaient issus les assaillants. Les violences intercommunautaires, souvent liées à de vieilles rivalités, des différends fonciers ou l'accès à l'eau et aux pâturages, sont devenues fréquentes ces dernières années au Tchad.
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