Newroz, nouvel an kurde, a encore été, cette année, fêté par l’ensemble des Kurdes comme une journée de résistance, d’unité et de liberté nationale au Kurdistan mais aussi à l’étranger.
Tous les Kurdes qui ont pris part à ces célébrations ont scandé le nom d’ A. Ocalan et clamé haut et fort qu’il représentait leur volonté politique. Les célébrations du Newroz 2006 ont, ainsi, pris véritablement la tournure d’un référendum populaire de soutien à A. Ocalan.
Les Forces de défense du Peuple (HPG) avaient également fait une déclaration en précisant qu’il n’y aurait aucune action militaire de leur part venant troubler les célébrations du Newroz.
Malgré cela, les forces de l’ordre turc ont entamé, avec plus de dix mille soldats, une vaste opération militaire dans les régions montagneuses de Mus et Bingöl. Lors de cette opération, toutes les techniques militaires ont été employées et 14 combattants de la guérilla, en position de défense, ont été assassinés à l’aide d’armes chimiques. Cet acte est d’une part contre les lois de guerre et d’autre part un crime contre l’humanité.
Ce massacre est fortement condamné partout au Kurdistan et a engendré une révolte civile. Les forces de sécurités turques ont attaqué violemment pour disperser les manifestants rassemblés lors des cérémonies d’inhumation de quatre citoyens du Diyarbakir, membres de la guérilla appartenant aux Forces de Défense du Peuple kurdes (HPG). Des dizaines de personnes ont été blessées et beaucoup d’autres se retrouvent en garde à vue.
Par ailleurs, de nombreuses personnes ont été arrêtées et les commerces ont gardé les rideaux baissés pour protester contre les attaques de l’armée turque. Lors des ces manifestations, l’intervention des forces de sécurité turque a causé la mort de 4 personnes, et blessé des centaines de civils. Mais la contestation se répand.
L’Etat turc qui nie l’existence des Kurdes et qui ne supporte pas que la question kurde soit posée est le seul responsable de tous ces massacres , lui qui se donne le droit de tuer les kurdes, même avec des armes prohibées.
Protester contre les politiques de l’Etat est un droit légitime. Nous soutenons notre peuple qui a manifesté à Amed, Siirt, Adana, Batman et Adiyaman et qui s’est également approprier ses martyrs. Nous saluons cette prise de position héroïque contre les oppressions de l’Etat turc.
Notre peuple dans ces villes n’est pas seul. Nous appelons notre peuple vivant dans des métropoles turques et kurdes et ainsi qu’à l’ouest, l’est et le sud-ouest du Kurdistan mais aussi à la diaspora de montrer leur solidarité et de s’organiser démocratiquement pendant cette période pour manifester et condamner les politiques de l’Etat turc envers les kurdes. Nous demandons à notre peuple de respecter les lois (légitimes) et de veiller en particulier à ne pas dégrader les lieux publics.
Nous condamnons une fois de plus ces actes commis par l’Etat turc contre les combattants de la guérilla et contre le peuple kurde. Nous appelons à nouveau l’Etat turc pour qu’il renonce à sa politique négativiste et qu’il agisse afin de résoudre ce problème par le dialogue. Nous demandons à l’Union Européenne, les Nations Unies, le Conseil de l’Europe, l’OSCE, toutes les institutions démocratiques européennes et le public européen d’examiner attentivement la situation en Turquie et d’exercer tout leur pouvoir pour encourager un dialogue dans le but de trouver une solution politique à la question kurde.
Nous sommes aux côtés de notre peuple et nous saluons leur lutte héroïque contre les oppressions. Nous nous inclinons devant la mémoire des 14 combattants qui sont tombés martyrs et ainsi que des martyrs d’Amed. Nous présentons toutes nos condoléances à leur famille et à tout le peuple du Kurdistan.
Vive la lutte de notre peuple pour la liberté, la démocratie et la paix !
La présidence du Kongra Gel, 31 mars 2006