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lundi 3 avril 2006, 18h59
ISTANBUL (Reuters) - Trois personnes ont été tuées dimanche soir à Istanbul en marge d'une manifestation de la communauté kurde et de nouveaux affrontements ont éclaté dans le sud-est de la Turquie entre manifestants kurdes et force de l'ordre. Depuis la reprise des violences, la semaine dernière, quinze personnes ont été tuées.
Les trois morts d'Istanbul ont péri écrasés par un autobus incendié par des manifestants pro-kurdes dimanche soir à Istanbul, la principale ville du pays gagnée à son tour par les troubles. Cité par l'agence anatolienne de presse, le gouverneur de la ville, Muammer Guler, a confirmé leur décès. A Gazi, un quartier à forte population kurde d'Istanbul, la police est intervenue à coups de grenades lacrymogènes pour disperser quelque 150 jeunes émeutiers qui avaient érigé des barricades et mis le feu à des poubelles, rapporte la chaîne de télévision CNN Turk. "Terreur sur Istanbul", résume la chaîne de télévision NTV sur son site internet. Cette nouvelle vague de violences, une des plus violentes depuis que le PKK a pris les armes, en 1984, a démarré mardi dernier après les funérailles de 14 membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) tués dans des accrochages avec les forces de sécurité. A Diyarbakir, plus grande ville du sud-est majoritairement kurde de Turquie, les services du gouverneur faisaient état lundi d'un bilan revu à la hausse de neuf morts. Deux autres personnes ont péri à Kiziltepe, près de la frontière syrienne, et une dans la ville de Batman. Avec les trois morts d'Istanbul, le bilan d'une semaine d'émeutes est désormais d'au moins quinze morts. On relève également quelque 360 blessés, dont 200 membres des forces de sécurité. Sur les 566 émeutiers interpellés, 354 ont été placés en détention préventive. RÉUNION DU GOUVERNEMENT ET DÉBAT AU PARLEMENT "Nous avons lancé des efforts rapides. En dix jours, 30 de nos concitoyens ont perdu la vie", a déclaré le maire de Diyarbakir, Osman Baydemir, intégrant dans ce bilan les quatorze membres du PKK. De sources proches de la sécurité, on faisait état lundi de nouveaux troubles dans la ville de Viransehir, près de la frontière syrienne, où la police a dispersé un demi-millier de manifestants qui jetaient des bombes incendiaires et des pierres. On ne signalait pas de victimes dans l'immédiat. Le gouvernement de Tayyip Erdogan a discuté de la situation lundi et a promis de continuer de traquer les responsables des manifestations. "Notre gouvernement poursuivra avec détermination la lutte contre le terrorisme", a déclaré le ministre de la Justice, Cemil Cicek, lors d'une conférence de presse. "Je remercie nos forces de sécurité pour avoir agi avec sang-froid et patriotisme et dans le respect de la loi". "Quelque 360 personnes ont été blessées dans les violences, dont 199 membres des forces de sécurité. Sur les 566 personnes interpellées par la police, 354 ont été placées en détention en attendant leur jugement. Observateurs politiques et diplomates estiment que ces violences traduisent les frustrations du Sud-Est turc face au niveau élevé du chômage et de la pauvreté et du refus d'Ankara d'accorder davantage d'autonomie à la région majoritairement kurde. Le principal groupe politique kurde de Turquie, le Parti de la société démocratique (DTP), a déploré le refus opposé par le gouvernement à son offre de dialogue.
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