CARACAS (AP) - Les soldats vénézuéliens ont saisi mardi des armes appartenant à la police de Caracas, cinq jours après que le président Hugo Chavez eut menacé d'accroître le contrôle de l'armée sur la force municipale.
Ces saisies risquent d'accroître encore les tensions après 44 jours de grève générale marqués par des manifestations quasi-quotidiennes dans la capitale où des affrontements ont eu lieu entre opposants et partisans du président Chavez.
Les troupes ont fouillé mardi à l'aube plusieurs commissariats et saisi toutes les armes à l'exception des revolvers de calibre 38, selon le chef de la police Henry Vivas. Les militaires ont aussi pris les équipements des forces anti-émeutes, comme les gaz lacrymogènes et les balles en caoutchouc.
"Nous ne comprenons pas cette initiative", a déclaré le chef de la police Henry Vivas à la radio Union. "Cela nous laisse un énorme désavantage sur les criminels. Au lieu de désarmer les criminels, ils désarment la police. C'est indigne".
Il a ajouté que ces saisies violaient la décision de la cour suprême ordonnant au gouvernement de remettre la force sous le contrôle du maire de Caracas Alfredo Pena, un fervent adversaire de Chavez.
Hugo Chavez a ordonné en novembre à l'armée de prendre le contrôle de la police de Caracas, arguant que ses hommes avaient brutalement repoussé ses partisans lors de manifestations. Le maire de la capitale répond que les pro-Chavez s'en prennent aux forces de l'ordre et que la criminalité a augmenté dans la ville depuis que la police dépend de l'armée.
La cour suprême avait demandé le mois dernier que la police de Caracas soit replacée sous le contrôle du maire, mais le président vénézuélien a assuré cette semaine qu'il ne céderait pas. Il a estimé que les violences de la police avaient repris, accusant les policiers d'avoir tué deux de ses partisans lors d'une manifestation il y a quinze jours.
La grève générale a presque paralysé la cruciale industrie pétrolière du pays et Hugo Chavez a déjà menacé la semaine dernière d'envoyer l'armée saisir les usines agro-alimentaires qui participent au mouvement. Lundi, le ministre des Mines et de l'Energie Rafael Ramirez a qualifié la grève d'acte de "terrorisme" qui a coûté selon lui quatre milliards de dollars au pays, cinquième exportateur mondial de pétrole. AP
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