Le mercredi 27 ou le jeudi 28 février, une grève
générale à l’échelle du pays, «
sin (…) incidentes violentos », à l’appel
d’une Fédération Népalaise des
Minorités Indigènes, pour une réforme du
système électoral.
Le samedi 10 mars, un couvre-feu est imposé dans deux villages
du sud népalais, Khajura et Kohalpur, suite à des
affrontements la veille entre « miembros de la etnia madhesi que
piden más autonomía y aldeanos que se oponen a su
protesta », ceci à la suite d’une nouvelle
grève appelée par le MJF/MPRF, affrontements qui auraient
fait un mort et 20 blessés (sans que les flics n’y
interviennent semble-t-il).
D’après une dépêche AP du 21 mars, « De
violents affrontements entre les ex-rebelles maoïstes
népalais et des défenseurs du peuple madeshi ont fait au
moins 25 morts et 35 blessés dans le sud du Népal, a
annoncé la police. Les deux groupes s'étaient
retrouvés sur le même terrain à Gaur, à
environ 160 km au sud de la capitale Katmandou, ambitionnant d'y tenir
un meeting. La querelle a éclaté autour du fait de savoir
qui avait le droit d'utiliser ce terrain, et la bagarre a
dégénéré, a expliqué Ram Kumar
Khanal, chef de la police locale. La plupart des victimes ont
succombé à des tirs de balles ou des coups portés
à la tête. » Couvre-feu. Et rappel réducteur
sur le contexte depuis le début de l’année.
Le dimanche 16 septembre (
07-09-16-Nepal), ce qui paraît un petit chef et
politicien local, Mohit Khan, décrit comme leader Madhesi et
musulman, est assassiné, dans le district de Kapilbastu (ou
Kapilvastu, qui se situerait au sud-ouest du pays, à 250 km de
Katmandou sur la frontière avec l’Inde,
c'est-à-dire à l’ouest de la zone du
soulèvement du début d’année).
S’ensuit dès l’après-midi une colère
collective de « mobs » désignées en «
Khan’s supporters », qui attaquent des « suspected
Maoists supporters », saccagent des maisons, des hôtels,
des véhicules ; avec deux à trois morts dont un flic, qui
serait lynché par « la foule en furie ». Puis les
troubles se poursuivent au-delà de ce jour, dans une
évolution générale où il paraît
surtout que les affrontements opposeraient des habitants entre eux, se
transposant possiblement d’un village à l’autre,
dans un cycle de représailles, où
s’entrecroiseraient les différends entre maoïstes et
anti-maoïstes (tels les soutiens du leader assassiné),
natifs des plaines et migrants des montagnes, voire hindous et
musulmans. Dans le premier district mentionné, sous couvre-feu,
en plusieurs lieux des cadavres seraient découverts,
mutilés ou brûlés. Le jeudi 20 septembre, des
affrontements dans le même district font encore deux morts et
douze blessés, dont cinq flics. Un couvre-feu est
décrété dans la ville de Lamahi du district voisin
de Dang, celui de Rupandehi étant aussi touché, tandis
que des milliers de flics sont déployés dans le cours de
la semaine. Le 21 septembre, le bilan officiel est de 22 morts,
porté à 31 par des médias locaux.
Environ une semaine après le commencement des troubles, qui
seraient alors terminés, on apprend que des milliers de
personnes ont fui leurs habitations (5 000 dans le district de
Kapilbastu), ce qui accréditerait la tournure prise
d’affrontements entre pauvres. Et si c’est le cas,
qu’aucun déplacement massif de ce genre n’ait eu
lieu en janvier-février tendrait à prouver que les
annonces d’alors sur de tels affrontements étaient au
moins très exagérées, plus sûrement
totalement fausses. On remarque d’ailleurs qu’en septembre,
des sources apparaissent, notamment françaises et espagnoles,
alors qu’elles étaient inexistantes au début de
l’année. Aussi bien qu’elles se sont tues alors,
elles accourent ici, attirées par ce genre d’affrontements
« interethniques » dont elles se délectent. On peut
d’ailleurs y voir une sorte de contrecoup de la limitation
réussie par ce qui a été médiatisé
du soulèvement de début 2007 : à force
d’asséner la division et l’opposition entre gens du
sud et gens du nord, le premier assassinat politique venu suffit
à provoquer de tels affrontements, si utiles au pouvoir
d’Etat, et à ses concurrents. Et l’amalgame
d’opérer, rétroactivement, pour ne plus faire du
Teraï que le lieu de ce genre de troubles, et pour mieux effacer
par ce biais les dernières traces du soulèvement du
début d’année.